Willem Jacob 's Gravesande

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Willem Jacob 's Gravesande (né à Bois-le-Duc en 1688, mort à Leyde en 1742) était un juriste et diplomate des Provinces-Unies, passionné par les sciences et l'expérimentation. Grand initiateur de la méthode expérimentale sur le continent, il étudia les effets de la pesanteur et de la chute des corps et construisit une colonne pour mesurer l'effet des machines (poulies, treuils, plan incliné).

Il a 19 ans lorsqu'il publie un premier ouvrage : Essai sur la perspective, qui sera approuvé par Jean Bernoulli, et engage bientôt une collaboration au Journal de la République des Lettres dans lequel il est chargé de la chronique scientifique.

Lorsqu'au début des années 1700 une controverse opposa Newtoniens et Leibnitziens sur les causes du mouvement des astres, le Journal littéraire de La Haye fut l'une des rares revues à s'en faire l'écho en Europe continentale. Dans une série d'articles, 's Gravesande y rappellait en quels termes les Principes mathématiques de la philosophie naturelle de Newton critiquent la théorie des tourbillons d'éther de Descartes. Puis il exposait la réfutation de Leibnitz (Tentamen de motuum coelestium causis, 1689) de la gravitation newtonienne, et qui repose sur une correction de la théorie des tourbillons de Descartes.

En 1713, Newton publie la seconde version de ses Principes mathématiques de la philosophie naturelle, où il répond à ceux qui critiquent sa théorie de la gravitation, qui repose notamment sur la possibilité d'une action à distance et, qui plus est, d'une action instantanée. La réception favorable de cette nouvelle édition à l'université de Leyde est l'œuvre de Herman Boerhaave, grand recteur. En 1715, 's Gravesande accompagne à Londres, en qualité de secrétaire d'ambassade, les députés des États Généraux de Hollande chargés de complimenter le roi Georges 1er pour son avènement au trône, et rencontre à cette occasion plusieurs colaborateurs de Newton. Deux ans plus tard, Boerhaave le nomme professeur de mathématiques et d'astronomie à l'université de Leyde. À ce poste, il met l'accent sur le caractère expérimental que doit revêtir l'étude des sciences de la nature. Dans cet esprit, 's Gravesande rédige une adaptation des Principes de Newton : Éléments mathématiques de philosophie naturelle tirés de l'expérience. Newtonien et membre de la Royal Society de Londres, il exposait à ses étudiants aussi bien les doctrines de Descartes, de Leibniz et de Locke (prévalentes sur le continent et particulièrement en France), que les expériences de Galilée et de Newton.

Ses recherches sur le choc des solides lui suggèrent une expérience consistant à lâcher des billes de cuivre depuis différentes hauteurs (afin de faire varier la vitesse d'impact) sur de l'argile molle. Selon Newton, la profondeur de l'empreinte laissée dans l'argile est censée être proportionnelle à l'impulsion, c'est-à-dire au produit de la masse de la bille par sa vitesse ; tandis que selon Leibnitz, cette empreinte est proportionnelle à la potentia motrix ou « force vive », c'est-à-dire au produit de la masse de la bille par le carré de la vitesse. Or l'expérience trancha en faveur de cette seconde hypothèse.

Parmi les nombreux appareils que mit au point 's Gravesande, il faut distinguer :

[modifier] Références

  • François Duchesneau, article Leibniz in La science classique (1998), ouvr. coll. éd. par M. Blay et R. Halleux, Flammarion. ISBN 2-08-211566-6
  • K. Van Berkel, Newton aux Pays-Bas, Revue Septentrion - 1987, n°4, pp. 21-25
Autres langues