Jeunesse ouvrière chrétienne

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La Jeunesse ouvrière chrétienne, plus communément appelé la JOC, est une association de jeunes chrétiens du monde ouvrier, fondée par l'abbé Joseph Cardijn, un prêtre issu de milieu modeste. Les membres des JOC sont appelés les jocistes. Jusqu'en 1987, le mouvement était scindé en deux structures distinctes la JOC (masculine) et la JOCF (féminine) créée en 1928 sous l'impulsion de Jeanne Aubert. En France, le mouvement est actuellement présidé par Inès Minin. La Coordination internationale de la JOC (CIJOC) est présente dans 60 pays à travers le monde.

Sommaire

[modifier] Naissance et développement du mouvement

Elle est créée en 1925 en Belgique par le prêtre Joseph Cardijn et par deux laïcs Paul Garcet et Fernand Tonnet. La JOC naît en France à Clichy en 1927 sous l’impulsion du Père Georges Guérin. Il propose aux jeunes ouvriers qu’il rencontre de réfléchir, d’analyser ce qu’ils vivaient, de se former et d’agir. Il les encourage à militer dans des syndicats et à participer à des groupes d’étude de la doctrine sociale de l’Eglise. Il entend alors parler de la JOC belge...

La JOC se développe alors dans un contexte industriel et ouvrier de manière fulgurante dans toute la France et devient rapidement un mouvement de masse. Les jocistes se sont engagés partout où vivaient des jeunes travailleurs :

  • Par l’action en faveur des conditions de vie des apprentis et le statut des employées de maisons dans la période d’avant-guerre.
  • Dans les camps de travail parmi la masse des jeunes travailleurs déportés, dans les maquis et les réseaux pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Par la création de structures comme les Foyer de jeunes travailleurs en 1955, les permanences saison en 1966, les comités de chômeurs et les permanences précarité dans les années 80.

[modifier] La JOC sous l’occupation

Sous l'impulsion de son nouveau vice-président, Henri Bourdais, la JOC refuse de se plier à l’ordonnance du 28 août 1940, qui interdit les associations. Malgré les pressions de l'Église, largement favorable au maréchal, le mouvement radicalise peu à peu son opposition à Vichy. Le 3 août 1943, la Gestapo ferme le secrétariat général de la JOC et arrête son aumônier général, l’abbé Guérin. Le mouvement, contraint à la clandestinité, se rapproche alors du Conseil national de la Résistance.

[modifier] Les buts

La JOC est une association qui œuvre à l’insertion des jeunes dans la société et dans la vie. Depuis près de 80 ans, elle propose aux jeunes de se rassembler et leur offre les moyens concrets de mettre en œuvre des projets qu’ils auront eux-mêmes définis. Animée par les jeunes eux-mêmes (une JOC "avec, pour et par des jeunes"), la JOC lutte contre leur exclusion et vise à favoriser leur autonomisation en développant des solidarités actives.

La JOC offre aux jeunes des espaces pour se rencontrer, s’exprimer, débattre et agir ensemble. En dispensant des formations, en donnant accès à l’information et en favorisant la réalisation de projets personnels ou collectifs, la JOC donne à chacun les moyens de devenir acteur de sa vie.

En France, ce sont 10 000 jeunes de 15 à 30 ans, en formation, au travail ou en précarité, qui agissent pour :

  • Bousculer les a priori en montrant des jeunes solidaires et engagés
  • Permettre aux jeunes d’être autonomes en devenant les vrais acteurs de leur orientation professionnelle, en accédant à un emploi et au logement.
  • Favoriser le vivre ensemble et le lien social, particulièrement dans les quartiers populaires.

La JOC les accompagne dans leur refus de la fatalité et donne corps à leur volonté de construire un monde plus juste et plus solidaire. Animée par les jeunes, entre les jeunes et pour les jeunes, la JOC les accompagne, notamment par la formation, dans la réalisation des projets qu’ils bâtissent afin qu’ils mènent à bien leur actions. Elle peut éventuellement leur proposer de rejoindre des projets qui correspondent à leurs réalités et leurs envies.

Jeunesse ouvrière chrétienne : trois mots qui forgent une identité.

Jeunesse - La JOC sait que l’intérêt des jeunes pour le monde qui les entoure est bien réel. Seulement la forme de leur engagement n’est pas celui de leurs aînés : ils cherchent aujourd’hui à être acteur de leurs aspirations et à faire vivre leurs envies de solidarité, sans tout sacrifier au militantisme. Parce que la JOC offre la possibilité de mettre en commun les préoccupations particulières de chacun, elle démultiplie la capacité d’action des jeunes et permet de trouver des solutions viables. Porteuse de projets, elle propose une dynamique qui permet d’être acteur de sa vie et d’agir sur celle de son entourage.

Ouvrière - Fidèle à ses origines, la JOC va à la rencontre des plus défavorisés et s’adresse notamment aux jeunes qui vivent dans les quartiers populaires, sont en précarité et à tout ceux qui se sentent proches de leurs problématiques. En leur permettant d’appartenir à un groupe et d’aboutir dans leur projet, elle cherche à développer l’expérience de la réussite. Par cet accomplissement de soi, elle cherche à souligner, au-delà des mots, la valeur de chacun.

Chrétienne - Les valeurs chrétiennes que proposent la JOC, l’engagent à être artisan de paix, de tolérance et à accueillir l’autre dans sa différence. Encourageant depuis ses origines le dialogue interreligieux et l’échange culturel, elle est rejointe par des jeunes qui ne partagent pas nécessairement la foi chrétienne, lesquels vivent les dimensions du projet qu’ils souhaitent. Dans sa démarche, le mouvement souligne la dimension intérieure des actions des jeunes et les invite à prendre le recul nécessaire sur les actes qui les engagent.

[modifier] Actions Menées

La prochaine campagne d'action nationale de la JOC en France débutera en 2009, elle aura pour thème l'accès aux loisirs et à la culture.

La dernière campagne menée par la JOC et qui s'est achevée en 2007 était intitulée "Emploi Atout Jeunes !". Cette campagne a débuté en décembre 2005 par une enquête (en partenariat avec l'insitut CSA) dans les rues de France. Elle était destinée a faire le point sur l'emploi, la formation et l'orientation des jeunes et avoir des chiffres concrets venants de 31 000 jeunes de 15 à 30 ans.

A partir de ces résultats, des tables rondes ont été organisées partout en France afin de rejoindre jeunes et acteurs de l'emploi (élus, sociétés civiles et chefs d'entreprises) et de trouver ensemble des solutions (propositions) pour améliorer l'emploi des jeunes en France.

Dès lors, trois axes principaux pour cette campagne ont pu être définis :

  1. L’insertion et la précarité
  2. L’orientation scolaire
  3. L’emploi des jeunes

Aussi, le 30 septembre et le 1er octobre 2006 au CNIT (à La Défense), 1 200 jeunes de toute la France, se sont réunis pour débattre et voter des propositions concrêtes lors des "Etats Generaux pour l'emploi des jeunes". Une "La Charte pour l'Emploi des Jeunes" a été votée par les participants. Elle a été signee par Marie-George Buffet, Jean-Paul Huchon, Dominique Strauss-Kahn, Clémentine Autain, Ségolène Royal, Dominique Voynet... Cette charte a pour but d'engager a la fois les jeunes, mais aussi les chefs d'entreprises, les élus et les membres de la société civile (associations, syndicats...) car les jeunes et la JOC pensent "qu'il faut arrêter de se renvoyer la balle et que c'est ensemble que l'on doit agir".

[modifier] Bibliographie choisie

  • Joseph Debès, Émile Poulat, L’appel de la JOC. 1926-1928, Paris, Cerf, 1986, 292 p.
  • Michel Launay, Pierre Pierrard, Rolande Trempé, La JOC Regards d’historiens, Paris, Les Éditions ouvrières, 1984, 235 p.
  • Qu’est-ce que la JOC ?, Paris, L’Archipel, 2005, 128 p.
  • Françoise Richou, La Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Genèse d’une jeunesse militante, Paris, L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », 1997, 240 p.
  • Jocistes dans la tourmente. Histoire des jocistes (JOC-JOCF) de la région parisienne, 1937-1947, Paris, Éditions du Témoignage chrétien / Les Éditions ouvrières, 1989, 220 p.
  • Pierre Pierrard, Georges Guérin. Une vie pour la JOC, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 1997, 317 p.
  • Henri Bourdais, La JOC sous l’occupation allemande. Témoignages et souvenirs de Henri Bourdais, vice-président national de la JOC à Paris de 1941 à 1944, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 1995, 224 p.
  • Jean-Pierre Coco, Joseph Debès, 1937, l’élan jociste. Le Xe anniversaire de la JOC, Paris, juillet 1937, Paris, Les Éditions ouvrières, 1989, 186 p.
  • Étienne Davodeau, Les Mauvaises gens. Une histoire de militants, Paris, Delcourt, 2005, 183 p. [bande dessinée]
  • Maxence Van der Meersch, Pêcheurs d'hommes, Paris, Albin Michel, 1940, roman sur la JOC

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes

  • JOC, le site officiel de la JOC de France
  • JOC wallonne, le site officiel de la JOC wallonne (Belgique)