Jeffrey Sachs

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Naissance : 5 novembre 1954
Detroit, Michigan (États-Unis d'Amérique)
Nationalité : États-Unis
Champs : Économie
Institution : Université Harvard, Institut de la Terre, Université de Columbia
Diplômé : Oak Park High School, Université Harvard
Célèbre pour : consultant économique au secrétaire général des Nations unies, auprès des différents pays, économie clinique…
Distinctions : seul universitaire à avoir figuré plusieurs fois au classement personnalités les plus influentes du monde publié par le magazine américain Time Magazine, l'un des 50 personnages les plus importants qui aient travaillé sur la mondialisation, conférencier de l’année 2007 aux fameuses Conférences Reith de la BBC…

Jeffrey David Sachs (né le 5 novembre 1954 à Detroit dans le Michigan est un économiste américain. Il est connu pour ses travaux comme consultant économique auprès des gouvernements d'Amérique latine, d'Europe de l'Est, d'ex-Yougoslavie, d'ex-Union soviétique, d’Asie, et d’Afrique.

Il enseigne à l'Institut de la Terre, dont il est par ailleurs directeur, à l'université de Columbia (New York). Il est aussi consultant spécial au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon. De 2002 à 2006, il était consultant spécial au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et directeur du Projet Millénaire. Il a proposé une thérapie de choc (bien qu’il n'apprécie pas personnellement ce terme) comme solution aux crises économiques vécues en Bolivie, en Pologne et en Russie. Il est aussi connu à travers sa coopération avec des agences internationales sur les thèmes de la réduction de la pauvreté, l’annulation de la dette, et le contrôle épidémiologique – notamment du HIV/SIDA, dans les pays en voie de développement. Il est le seul universitaire à avoir figuré plusieurs fois au classement des personnalités les plus influentes du monde publié par le magazine américain Time Magazine. Il a été attitré conférencier de l’année 2007 aux fameuses Conférences Reith de la BBC.

Sommaire

[modifier] Biographie

Sachs finit ses études secondaires en 1972 à la Oak Park High School dans le Michigan. Il décroche une licence, summa cum laude (mention très bien), à l'université Harvard en 1976 puis un master et un doctorat, respectivement en 1978 et 1980. Il est diplômé honoraire de plusieurs institutions, telles l'université Simon-Fraser et l'université Ohio Wesleyan. Avant de rejoindre l'université de Columbia en 2002, Sachs a passé 20 ans de sa vie à l'université Harvard. Il l'avait intégrée en tant que professeur assistant en 1980 et fut promu en 1982 puis devint professeur titulaire en 1983 et finalement Professeur de commerce international Galen L. Stone.

Sachs enseigne à l'Institut de la Terre depuis 2002. Il dispense également des cours dans la filière de sciences économiques de Columbia, au sein de l’école des affaires internationales et publiques, ainsi que dans la filière politique de santé et gestion ; en 2003 il devient Professeur Quetelet en développement durable. Il est par ailleurs directeur du projet Millénaire des Nations unies, président et co-fondateur de la Promesse du Millénaire, et chercheur associé à l'Institut national de la recherche économique. Précédemment, Sachs avait servi comme conseiller auprès du Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale, à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Dans La Fin de la Pauvreté son ouvrage paru en 2005, Sachs dit : « la gouvernance Africaine est pauvre parce que l’Afrique est pauvre ». Selon lui, en prenant les mesures adéquates, en destituant massivement, la pauvreté (à l’image des 1,1 milliard de personnes extrêmement pauvres vivant avec moins de l'équivalent d'un dollar américain par jour) peut être éradiquée d'ici à 20 ans. La Chine et l'Inde ont valeur d’exemple ; la Chine a soustrait 300 millions de personnes à la pauvreté au cours des deux dernières décennies. Pour Sachs, le relèvement du montant de l’aide des 65 milliards de dollars américains actuellement alloués à 195 milliards de dollars américaine par an d'ici 2015 sera un élément de poids. Il souligne l'incidence de la géographie, une grande partie de l’Afrique étant de fait enclavée et en proie à la maladie, tout en rappelant que ces problèmes, une fois décelés, peuvent être résolus : une maladie (telle que la malaria) peut être circonscrite, et une infrastructure appropriée mise sur pied. Si l’on ne se penche pas sur ces problèmes, les élites politiques auront toujours comme préoccupation première de faire sortir les richesses issues des ressources du pays, n'offrant ainsi aucune source d’investissement et donc de développement.

Sachs prétend avoir développé une nouvelle branche des sciences économiques, appelée « l’économie clinique ». Ses travaux de recherche traitent de la corrélation entre santé et développement, de la géographie économique, des transitions vers l’économie de marché, des marchés financiers internationaux, de la coordination de la politique macroéconomique internationale, des économies émergentes, de la croissance et du développement économique, de la compétitivité internationale, et des politiques macroéconomiques dans les pays développés et dans ceux en voie de développement.

Dans son dernier livre The End of Poverty, il propose rien de moins qu'éradiquer la pauvreté d'ici 20 ans. Il propose en particulier une "checklist" pour un diagnostic "clinique"[1] des pays en voie de développements et de créer une "Economie clinique".

Sachs est marié à Sonia Ehrlich, pédiatre de profession. Ils ont trois enfants : Lisa, Adam et Hannah.

[modifier] Critiques

Bien que Sachs fasse figure de héros pour certains, ses propositions, aux yeux de ses confrères, ne sont que le reflet de sa naïveté. Parmi les critiques les plus virulentes, celle de William Easterly, professeur d'économie à l'université de New York (NYU), qui dans son compte-rendu pour le Washington Post condamne La Fin de la pauvreté. Le Fardeau de l’homme blanc, ouvrage d’Easterly publié en 2006, est une contestation encore plus structurée de l’argumentaire de Sachs qui veut que les pays pauvres soient pris au « piège de la pauvreté » duquel ils ne sortiront pas, à moins d’une aide étrangère à grande échelle. Easterly avance des données statistiques qui, selon lui, démontrent qu’un grand nombre de pays nouvellement développés (dans les faits, la plupart d’entre eux) ont atteint leur plus haut degré de développement sans apports massifs d’aide étrangère comme proposé par Sachs.

Autre personne à réprouver les idées de Sachs, Amir Attaran, scientifique et avocat, actuellement à la Chaire de recherche du canada en Droit, Santé de la Population et Développement Mondial à l'université d'Ottawa. Sachs et Attaran avaient étroitement collaboré comme collègues, co-rédigeant notamment un fameux rapport pour The Lancet dans lequel est fait état des insuffisances de l’aide financière internationale allouée à la lutte contre le HIV/SIDA dans les années 1990; ce rapport engendra la création du Fond global de lutte contre le sida, la tuberculose, et la malaria. Pourtant, Sachs et Attaran divergeront d’opinion au sujet des Objectifs du Millénaire pour le Développement, et Attaran soutient, dans un article publié dans PloS Medicine et dans un éditorial du New York Times, que les Nations unies ont brouillé les pistes en fixant des objectifs, certes concrets, mais non mesurables pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement (par exemple, la réduction de la mortalité infantile ou de la malaria). Sachs réfute cette approche dans une réponse adressée à PloS Medicine dans laquelle il affirme que seule une fraction des Objectifs du Millénaire pour le Développement sont effectivement non mesurables, ce à quoi Attaran réagit en citant les données analysées par les Nations Unies elles-mêmes (dont les Nations unies ont consécutivement bloqué l'accès au public) qui montrent que les avancées réalisées dans la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement ne sont pas mesurées.

[modifier] Bibliographie

  • 2005 - The End of Poverty: Economic Possibilities for Our Time, Penguin Press Hc ISBN 1594200459
  • 2003 - Macroeconomics in the Global Economy Westview Press, ISBN 0631220046
  • 2002 - A New Global Effort to Control Malaria (Science), Vol. 298, 4 octobre 2002
  • 2002 - Resolving the Debt Crisis of Low-Income Countries (Brookings Papers on Economic Activity), 2002:1
  • 2001 - The Strategic Significance of Global Inequality (The Washington Quarterly), Vol. 24, No. 3, été 2001
  • 1997 - Development Economics Blackwell Publishers ISBN 0813333148
  • 1997 - The Rule of Law and Economic Reform in Russia, avec Pistor, Katharina (John M. Olin Critical Issues Series (Paper)) Westview Press ISBN 0813333148
  • 1994 - Poland's Jump to the Market Economy (Lionel Robbins Lectures) The MIT Press ISBN 0262691744
  • 1993 - Macroeconomics in the Global Economy Prentice Hall ISBN 0131022520
  • 1991 - Developing Country Debt and Economic Performance, Volume 1 : The International Financial System (National Bureau of Economic Research Project Report) University of Chicago Press ISBN 0226733327
  • Macroeconomic Interdependence and Co-operation in the World Economy, avec Warwick McKibbin, Brookings Institution, juin, 277 pages. (ISBN 0-8157-5600-3)
  • 1989 - Developing Country Debt and the World Economy (National Bureau of Economic Research Project Report) University of Chicago Press ISBN 0226733386
  • 1984 - Stagflation in the World Economy avec Michael Bruno

[modifier] Notes et références

  1. Voir le lien externe "Checklist for Making a Differential Diagnosis"

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes