Jardin tropical de Paris

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Esplanade du Dinh dans le village Indochinois
Esplanade du Dinh dans le village Indochinois
Pavillon de la Tunisie. Une végétation endémique de lauriers, érables et noisetiers a remplacé la végétation tropicale laissée à l'abandon.
Pavillon de la Tunisie. Une végétation endémique de lauriers, érables et noisetiers a remplacé la végétation tropicale laissée à l'abandon.

Le Jardin tropical de Paris est un jardin de 4 hectares et demi inauguré en 1907. Il est implanté dans l'est du Bois de Vincennes, à la lisière de Nogent-sur-Marne, sur le site du Jardin d’essai colonial, outil de l’Administration Française destiné à accroître, à la fin du XIXe siècle, les productions de ses colonies.

Au début du XXe siècle, 10 000 boutures et 40 000 graines sortent de ses serres, et sont expédiées dans les possessions Françaises d’Outre-mer.

Sommaire

[modifier] Historique

En 1899, le jardin d’essai colonial est créé pour coordonner les expériences agronomiques sur les plantes exotiques destinées à la production : caféiers, bananiers, arbres à caoutchouc... En 1907, l’Exposition coloniale est l’occasion de transformer le site en un jardin didactique qui regroupe en situation les possessions d’Asie et d’Afrique.

  • six villages sont reconstitués, avec leurs monuments, leurs productions mais aussi leurs habitants. Deux millions de visiteurs découvrent le campement Touareg, dans lequel les rebelles nomades attaquent le courrier, les villages indochinois, malgaches, congolais et la ferme soudanaise, sans oublier l'ethnie Kanak de Nouvelle-Calédonie. Les habitants de la métropole découvrent les peuples des colonies, transportés de force dans un décor de carton pâte. Cette exhibition fera plus tard qualifier les expositions coloniales de véritables zoos humains.
Campement Touareg à l'exposition de 1907.
Campement Touareg à l'exposition de 1907.
  • Pendant la première guerre mondiale, le site sert d'hopital pour les troupes coloniales.
  • Le site a héberge l'école d'agronomie tropicale.
  • L'usage du jardin sera ensuite affecté au Centre Technique Forestier Tropical, le CTFT. De nombreux bâtiments subsistant témoignent de cette période comme la termitière, les serres ou l'entrepôt de stockage des bois tropicaux. Le CTFT déménage à Montpellier en 1976.

[modifier] Situation actuelle

Ruines du Pavillon du Congo détruit par un incendie criminel.
Ruines du Pavillon du Congo détruit par un incendie criminel.

Plusieurs bâtiments de l'exposition coloniale ont été vandalisés et incendiés, la plupart des autres sont laissés à l'abandon et se dégradent, les plantations exotiques ont totalement disparues : L'état d’abandon du jardin actuel reflète le regard que la France porte sur son histoire coloniale. Il n’est pas question de démolir les vestiges de l’exposition de 1907 mais la mise en valeur du site reste limitée. L’histoire des zoos humains est gênante, la mémoire de cet empire est encombrante comme si l’histoire coloniale n’appartenait plus à l’histoire de France depuis les indépendances.[1]

D'autres bâtiments, mieux préservés, sont consacrés à la recherche et à l'enseignement. C'est le CIRAD, institut français de recherche agronomique au service des pays du sud, qui en est affectataire. La situation juridique et administrative est toutefois peu claire puisque le CIRAD n'est pas propriétaire du sol qui reste à la Ville de Paris. Le site héberge plusieurs laboratoires de recherche dont le CIRED (Centre international de recherche sur l'environnement et le développement), le CEDIMES et l'IEDES.
On peut s'interroger sur le fait que ces organismes, dont certains sont spécialisés en agronomie, n’aient pas su entretenir un minimum cet étonnant patrimoine végétal, situé de plus à quelques centaines de mètres de l'école d'horticulture du Breuil.

  • Le jardin est acquis en 2003 par la Ville de Paris qui a entrepris un programme d’aménagement. La pose de clôtures, isolant les bâtiments délabrés dangereux, et ceux consacrés à la recherche, du reste du jardin, ont permis de rouvrir l'accessibilité au public. L'ouverture prévue en 2007, dans l'ancien Palais de la Porte Dorée, de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration sera une opportunité pour replacer le Jardin Tropical dans le contexte de l'histoire des colonies françaises.

[modifier] Articles Connexes

[modifier] Notes

  1. source : Mémoire 78, site de la mémoire des conflits contemporains en Région Parisienne

[modifier] Liens externes

Autres langues