James Hunt

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James Hunt (né le 29 août 1947 à Belmont - décédé le 15 juin 1993 à Wimbledon ) était un pilote automobile anglais. Il s'est surtout illustré en Formule 1, discipline dans laquelle il a couru de 1973 à 1979 et a remporté le championnat du monde en 1976.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Les débuts

James Hunt (n°20) en 1969 sur une Brabham F3.
James Hunt (n°20) en 1969 sur une Brabham F3.

James Hunt découvre le sport automobile le jour de ses 18 ans : invité par des amis à assister à une course à Silverstone, il décide aussitôt de faire de ce sport son métier et renonce à la faculté de médecine à laquelle il venait de s'inscrire. Sa famille n'ayant pas les moyens de financer cette vocation tardive, Hunt multiplie les petits boulots jusqu'au jour où il peut s'acheter sa première voiture (une Mini-Morris) et s'inscrire à ses premières compétitions, en 1967. Faisant preuve d'un talent certain, Hunt gravit rapidement les échelons : il débute en Formule Ford en 1968, puis en Formule 3 en 1969, où il est sacré meilleur espoir britannique de l'année. Puis, à partir de 1971, il devient pilote officiel March en F3. Son style agressif, qui le conduit souvent au-delà des limites, lui vaut rapidement le surnom de Hunt the Shunt (Hunt l'accident) et finit par lasser March, qui se sépare de lui au cours de la saison 1972.

Freddie Hunt, le fils de James, en 2007 au volant de l'Hesketh que pilotait son père lors de la saison 1975.
Freddie Hunt, le fils de James, en 2007 au volant de l'Hesketh que pilotait son père lors de la saison 1975.

Immédiatement, Hunt trouve refuge au sein de l'équipe de Lord Hesketh, un jeune noble excentrique qui engage des voitures dans le championnat d'Europe de Formule 2. En 1973, Hesketh décide de s'attaquer à la Formule 1, d'abord avec une March privée, puis en tant que constructeur à part entière, avec bien sur James Hunt comme unique pilote. Les nouveaux venus font rapidement sensation dans le monde de la Formule 1 : James Hunt détonne avec ses tenues débraillées, tandis qu'en marge des GP, Lord Hesketh multiplie les fêtes plus fastueuses les unes que les autres. Sur la piste, en revanche, ils sont loin d'être ridicules. Dès son quatrième GP, à Zandvoort, Hunt monte sur la 3e place du podium, avant de terminer 2e aux Etats-Unis en fin de saison. Il boucle le championnat en 8e position en n'ayant disputé que la moitié des épreuves. En 1974, Hunt et sa Hesketh blanche (Lord Hesketh pouvait se permettre le luxe de se passer de sponsors) connaissent un début de saison difficile, mais retrouvent le chemin des podiums lors de la deuxième moitié de saison, pour terminer à nouveau 8e du championnat et avoir remporté le BRDC International Trophy, hors-championnat. Le succès en championnat du monde arrive enfin en 1975, avec la première victoire de Hunt et de l'écurie Hesketh, lors du GP des Pays-Bas. Mais malgré une fin d'année de très haut niveau (qui permet à Hunt de remonter à la 4e place finale du championnat), Lord Hesketh est contraint de fermer son écurie, ses trois saisons de F1 ayant fortement entamé les finances familiales.

[modifier] La consécration en 1976

En mauvaise posture sur le marché des transferts en raison de la fermeture tardive de l'équipe Hesketh, Hunt parvient finalement à récupérer in extremis un volant chez la puissante équipe McLaren, dont le premier pilote Emerson Fittipaldi est soudainement parti. Après un début de saison laborieux, Hunt, qui remporte la Race of Champions et le BRDC International Trophy, deux courses hors-championnat, s'affirme rapidement comme un postulant régulier à la victoire et comme un adversaire crédible de Niki Lauda dans la lutte pour le titre mondial. Il s'impose en Espagne (initialement disqualifié pour aileron non-conforme, il récupérera sa victoire sur tapis vert plusieurs semaines plus tard) puis en France, mais reste à distance respectable de Lauda au championnat. Le grave accident de Lauda au Nurburgring remet tout en cause, et permet à Hunt de refaire rapidement son retard. Il l'emporte en Allemagne et aux Pays-Bas, puis malgré le retour d'un Lauda il est vrai très affaibli physiquement, gagne également au Canada et aux Etats-Unis. Il aborde ainsi l'ultime manche du championnat au Japon avec 3 points de retard sur son adversaire. Sous le déluge qui noie le circuit japonais de Fuji, Lauda renonce volontairement dès la fin du premier tour, laissant le champ libre à Hunt, qui domine facilement les débats. Mais une crevaison de l'Anglais en fin de course remet tout en cause, l'obligeant à une folle remontée. Lorsqu'il s'arrête à son stand après l'arrivée, Hunt, furieux, pense avoir perdu le titre et apostrophe violemment son directeur sportif Teddy Mayer, lequel à toutes les peines du monde à lui expliquer qu'il est parvenu à remonter jusqu'à la troisième place, et donc à marquer les points nécessaires pour décrocher le titre mondial.

Avec James Hunt, la Formule 1 sacre l'un de ses pilotes les plus atypiques. Personnage décalé, Hunt se plait à déambuler dans les paddocks pieds nus, les cheveux longs, avec des jeans et t-shirt usés. Grand fêtard et buveur de bière, y compris les veilles de course, il est également réputé pour ses nombreuses conquêtes féminines (Sex is breakfast of champions comme il est écrit sur un badge qu'il porte souvent).

[modifier] Le déclin

La McLaren M26 de Hunt lors de la saison 1977.
La McLaren M26 de Hunt lors de la saison 1977.

L'année suivante, Hunt fait honneur à son titre de champion du monde en remportant trois nouvelles victoires, mais ne parvient pas à s'immiscer dans la lutte pour le titre mondial, la faute à une McLaren qui a perdu de sa superbe. Puis, en 1978, tandis que la McLaren est définitivement dépassée par les F1 dites wing-cars, Hunt, démotivé, livre une saison complètement anonyme. Son spleen est encore amplifié par le carambolage survenu au départ du GP d'Italie, dans lequel il est impliqué et qui coutera la vie à son ami Ronnie Peterson. Il montrera d'ailleurs à cette occasion un aspect peu reluisant de sa personnalité en s'obstinant à faire porter le chapeau au jeune pilote italien Riccardo Patrese.

Il tente de se relancer en signant en 1979 dans l'écurie canadienne Wolf Racing, mais, désabusé par le manque de compétitivité de sa machine, annonce sa retraite à l'issue du GP de Monaco, la septième épreuve de la saison. Quelques jours plus tard, l'équipe Ligier tentera de le faire revenir sur sa décision afin de remplacer Patrick Depailler, blessé, mais Walter Wolf mettra son veto à ce transfert.

[modifier] Reconversion

Peu de temps après sa retraite, James Hunt est recruté par la BBC pour commenter les Grand Prix. Ses analyses, son humour souvent grinçant, et son duo avec le pittoresque journaliste Murray Walker feront le délice des spectateurs anglais pendant de longues année, jusqu'à sa mort précoce, le 15 juin 1993, à 45 ans, des suites d'une crise cardiaque.

[modifier] Carrière en Formule 1

  • 92 GP disputés
  • Champion du monde en 1976
  • 10 victoires
  • 14 pole positions
  • 8 meilleurs tours en course

[modifier] Voir aussi


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Niki Lauda
Champion du monde de Formule 1
1976
Niki Lauda