Jacques Cœur

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Statue de Jacques Cœur à Bourges
Statue de Jacques Cœur à Bourges


Jacques Cœur, commerçant français et grand argentier de Charles VII, (Bourges, 1395 - Chios, 1456)


Homme d'affaires français, il envoya ses vaisseaux dans presque toutes les parties du monde alors connu, et acquit en peu de temps la fortune la plus considérable de l'Europe. Il noua des relations commerciales avec les pays du Levant, l'Espagne, l'Italie, et établit des comptoirs à Avignon, Lyon, Limoges, Rouen, Paris et Bruges. Ses activités étaient multiples (banques, change, mines,... ).


Le destin de ce fils de pelletier s’est joué en 1418, quand son mariage avec la petite-fille du maître de la monnaie de Bourges l’introduit à la cour du futur Charles VII. Il parvient à gagner la protection de la favorite Agnès Sorel.


En 1432, de retour de Damas, Jacques Cœur débarque dans un Languedoc ravagé par la peste. Il vient de jeter les bases du commerce avec le Levant : bientôt sa flotte desservira toute la Méditerranée. Pour centre de ses affaires, il choisit Montpellier, attiré par le rayonnement culturel de la cité et par ses liens avec les pays arabes. Entre ses mains s’amasse une prodigieuse fortune : il achète de splendides hôtels, une trentaine de seigneuries, et prête de l’argent au roi lui-même… Charles VII le nomma son argentier (trésorier de son épargne), l'anoblit (1441). Il lui confia plusieurs missions diplomatiques, et eut plus d'une fois recours à sa bourse : en 1448, Jacques Cœur lui prêta 200 000 écus d'or. Il remplit des charges officielles (maître des monnaies en 1436, argentier du roi en 1439, conseiller du roi en 1442, visiteur des gabelles en 1443), il contribua à l'assainissement des monnaies et installa le Parlement de Toulouse en 1443.

Porte du Palais Jacques Cœur, à Bourges.
Porte du Palais Jacques Cœur, à Bourges.

Il fit construire un fastueux palais à Bourges, ainsi que des collèges à Paris, Montpellier et Bourges. Sa devise, A vaillans cuers riens impossible, est encore très connue de nos jours, transformée en À cœur vaillant, rien d'impossible.


Jacques Cœur étant très jalousé pour sa grande fortune, ses ennemis et ses envieux parvinrent à le perdre. Après la mort d'Agnès Sorel qui le protégeait, Charles oublia ses services et l'abandonna à l'avidité des courtisans, qui se partagèrent ses dépouilles. Accusé de crimes imaginaires, lavé d’une accusation d’empoisonnement, il est arrêté pour malversation en 1451, condamné à la prison, et ses biens sont confisqués ; un arrêt lui épargne la peine de mort, pour services rendus. Il s'évade en 1454, après 3 ans de prison et se sauve à Rome, le pape Calixte III lui donnant le commandement d'une partie de la flotte qu'il avait armée contre les Turcs. Jacques Cœur tombe malade pendant la campagne, et meurt dans l'île grecque de Chios, en 1456.


Sa mémoire fut réhabilitée par Louis XI.

[modifier] Bibliographie

  • Louisa Stuart Costello, Jacques Cœur, the French Argonaut (Londres, 1847) ;
  • Pierre Clément, Jacques Cœur et Charles VII (1858, nouvelle édition revue et corrigée (1866), 2e édition en 1874) ;
  • Jacques Heers , Jacques Cœur (librairie Académique Perrin), 1997 ;
  • Auguste Vallet de Viriville, Charles VII et son époque (3 volumes, 1862-1865).

[modifier] Liens externes

[modifier] Source partielle

« Jacques Cœur », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)