Jacques Bouzerand

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Jacques Bouzerand (né le 16 décembre 1939 à Cahors dans le Lot) est un journaliste français , ancien dirigeant de télévision et critique d'art contemporain.

Sommaire

[modifier] De la Sorbonne au Sénégal

Jacques Bouzerand a fait ses études secondaires au lycée Gambetta à Cahors, dans le Lot, puis, à partir d'octobre 1958, a poursuivi ses études supérieures à Paris, en hypokhâgne et en khâgne au lycée Henri-IV, et en littératures française et allemande à la Sorbonne. Diplômé de l'Institut de phonétique de Paris, il a également participé, de 1962 à 1965, avec Jacques-Alain Miller, Daniel Defert, Jean-Paul Aron, Jean-Claude Milner… au séminaire de sémiologie de Roland Barthes à l'École pratique des hautes études (ÉPHÉ). En 1965, il a suivi, en outre, une année de cours dans le cycle de préfiguration du CELSA (Centre d'études littéraires et scientifiques appliquées) du professeur Guillebaud en Sorbonne. Licencié ès lettres modernes, docteur en sociologie, après trois années au Sénégal consacrées à l'enseignement du français à l'École nationale des cadres ruraux, il est inscrit à l'Institut français de presse (IFP) à Paris. Sa thèse de sociologie ( passée sous la direction des professeurs Louis-Vincent Thomas et Pierre Fougeyrollas ) porte sur "La presse à Dakar, sa diffusion, son public" et sa thèse complémentaire sur "Bingo, mensuel du monde noir".

[modifier] Journalisme

En octobre 1967, revenu en France, il débute comme journaliste dans la presse écrite au quotidien L'Aurore . D'abord spécialisé dans les questions d'éducation et les problèmes de l'université, il est en 1968, avec Danièle Granet, l'un des fondateurs de l'Association des journalistes universitaires ( AJU ) dont il devient président en 1971. Il écrit alors, en collaboration, deux livres: "Votre enfant au collège et au lycée", avec Nicole Duault ( France-Soir ) et Yannick Flot ( AFP) chez Armand Colin puis "Les Partis devant l'Ecole", signé par l'AJU, aux éditions Le Seuil.

En 1972, il quitte L'Aurore pour entrer dès le mois d'août dans l'équipe de création de l'hebdomadaire Le Point, dirigée par Claude Imbert. Il s'y occupe successivement de sujets de société et d'éducation avec Jacques Duquesne; puis à partir de 1975, de politique étrangère avec Michel Colomès. Ensuite, à compter de 1978, il traite de politique intérieure avec André Chambraud. De 1976 à 1988, il est responsable des pages du Point Confidentiel et rédacteur en chef adjoint du Point. En 1985-86, il est aussi auditeur à l'Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN). A partir de 1988, il rejoint le secteur "Culture-Civilisation" (arts, livres, cinéma…) au titre de rédacteur en chef-adjoint avec Denis Jeambar et Marie-Françoise Leclère.

En octobre 1992, il délaisse Le Point pour aller fonder, avec Georges-Marc Benamou, directeur de la publication, l'hebdomadaire Globe-Hebdo dont il est le rédacteur en chef. Il part à la fin de mars 1993. De mai 1993 à avril 1994 il est ensuite conseiller technique au cabinet du ministre de la Coopération Michel Roussin, ( ancien directeur de cabinet du maire de Paris, Jacques Chirac ), élu député du 7e arrondissement de Paris… Il quitte ces fonctions dans un cabinet ministériel pour aller participer à partir de mai 1994 avec Jean-Marie Cavada à la création de La Cinquième, nouvelle chaîne de télévision, dont il est directeur de la communication. Après le départ de Jean-Marie Cavada, il est confirmé dans ces fonctions, puis conjointement dans celles de directeur de cabinet de la Sept-Arte, (Arte France), par Jérôme Clément, président des deux chaînes, de 1997 à 2000). À France 5 qui prendra la suite de La Cinquième, il demeure comme directeur de la communication auprès de Jean-Pierre Cottet, directeur-général, lors de l'entrée de la chaîne dans le groupe public France Télévisions sous la présidence de Marc Tessier. Il se consacre ensuite, à partir de 2002, à la création de documentaires pour la télévision et à l'écriture de livres et d'articles pour diverses publications. Son sujet de prédilection est l'art contemporain.

Jacques Bouzerand est membre honoraire de l'Association de journalistes parlementaires, de l'Association de la presse diplomatique française. Il est chevalier de l'Ordre national du Mérite, chevalier des Arts et Lettres, chevalier du Mérite agricole.

[modifier] Art contemporain

Critique d'art contemporain, Jacques Bouzerand a tout au long de sa carrière de journaliste suivi les questions de la création artistique. Il s'est toujours passionné pour l'art contemporain et sa première interview, en 1957, à 17 ans, a été celle d'Ossip Zadkine pour le journal du Lycée, L'éclectique. Il a écrit par la suite, de nombreux articles sur l'art et les artistes dans Le Point, Parcours, Femme, Le Figaro Patrimoine, La Lettre de l'Expansion,… et des préfaces pour des expositions. Parmi les artistes qu'il a longuement interviewés figurent : Ossip Zadkine, Joan Mitchell, Pierre Soulages, César, Bernar Venet, Roy Lichtenstein, Robert Ryman, Ellsworth Kelly , Robert Combas, Fabrice Hybert, Claude Viallat, Jacques Monory, François Morellet, Didier Chamizo, Stéphane Pencréac'h, Rotraut , Georges Moquay,…

Jacques Bouzerand est aussi l'auteur avec Thierry Spitzer, réalisateur, d'une série télévisée Place à l'Art contemporain !, six films de 52 minutes, diffusés en 2003-2004 sur France 5. Il a aussi écrit notamment un ouvrage sur l'artiste français Yves Klein (1928-1962), Yves Klein, Au-delà du bleu, aux éditions À propos / éditions Michalon (2006).

En marge de ses activités, Jacques Bouzerand a exposé ses peintures et dessins abstraits en 1959 et 1960 au Musée de Cahors, conjointement avec Bernard Bonneville, Bernard Pagès, Dominique Pujol, Dominique Blanc. En 1961, il est, ainsi que Pierre Laville, l'assistant du cinéaste Guy Gilles pour le film Mélancholia, produit par François Reichenbach.

[modifier] Divers

  • En 1960, Jacques Bouzerand a été l'interprète de la première représentation en France (1960) de La Dernière Bande de Samuel Beckett, mise en scène par Jean-Pierre Laruy au Théâtre de la Contrescarpe, rue Mouffetard, en présence de Suzanne Beckett, l'épouse de l'écrivain, de Jérôme Lindon, son éditeur des Éditions de Minuit et de Jean Martin, acteur de théâtre d'avant-garde.
  • En 1974, c'est lui qui par un concours de circonstances a retrouvé, dans le Quercy, Paul Pavlovitch qui avait endossé à la demande de Romain Gary, le pseudonyme d'Émile Ajar. Ne connaissant pas la vérité de l'accord Gary/Pavlovitch, il a alors interviewé pour Le Point Paul Pavlovitch, sans révéler l'identité de ce dernier et a ainsi donné une crédibilité à la version Gary/Pavlovitch de l'Affaire, juste avant que le Goncourt (refusé ensuite par Ajar) soit attribué à La vie devant soi. . Le fin mot de l'histoire n'a été révélé qu'après la mort de Romain Gary en 1980.

[modifier] Bibliographie

  • " Yves Klein, Au-delà du bleu", éditions À propos / éditions Michalon (2006).
  • " Rotraut, Sculptures monumentales " Textes de Jacques Bouzerand , Jean-Michel Ribettes , Michael Stroeber . Éditions Charles Moreau - T.A.T. Paris, France. (2007).
  • "Votre enfant au collège et au lycée", avec Nicole Duault ( France-Soir ) et Yannick Flot (AFP) Armand Colin (1970)
  • "Les Partis devant l'Ecole", en collaboration, signé par l'AJU. éditions du Seuil.( 1972)

[modifier] Références

  • Who's who en France depuis 1988.