Jack Mutel

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Jack Mutel, peintre de l'école normande.

Né le 7 août 1935 à Bretteville-sur-Odon (calvados), Jack Mutel se forme à l'école des Beaux-Arts de Caen de 1948 à 1952, dans l'atelier d'un solide peintre post-impressionniste, Louis-Edouard Garrido ( 1893-1982).

Tout en enseignant les arts plastiques comme professeur des collèges à Caen depuis 1964 ( collège Saint-Joseph...), le peintre bas-normand mène une longue carrière picturale, ponctuée de nombreuses et régulières expositions en Normandie ( présent au salon des artistes bas-normands (Caen) depuis 1952, rétrospective au Musée baron Gérard (Bayeux) en 1979, expositions à l'Hôtel d'Escoville, rétrospective à l'Hôtel de ville de Caen en 2002, etc...), mais aussi à Londres et Paris ( galerie Ror Volmar, ...). Ainsi, est-il honoré du Grand prix des artistes bas-normands en 1957 et 1971, du Prix de la ville de Falaise ainsi que celui de la ville de Torigny-sur-Vire.

Le style figuratif des acryliques et huiles du maître de Sainte-Honorine-du-Fay, homme discret aux certitudes affirmées, n'est pas sans évoquer parfois la fougue d'un Soutine ou la sensibilité d'un Van Gogh. Touche vibrante, matière généreuse et voluptueuse, solide construction, goût pour la lumière, couleur audacieuse, dynamisme des rythmes, tout concourt à faire de ces peintures une belle œuvre mature.

S'il aborde la figure, aussi bien les marins que l'éternel féminin, c'est essentiellement dans le paysage, voire la nature morte, que s'épanouit sa conception picturale, basée sur l'importance de la construction de l'espace par la couleur et la valeur. Partant de notes prises sur le motif, le peintre construit ensuite sa toile en atelier, se souvenant de la leçon du fauvisme et des nabis, créant des échos colorés, attentionné aussi à focaliser la lumière, à l'exacerber par des contre-points rouge.

Si Jack Mutel, en architecte du sensible, est avant tout un œil pour lequel le sujet n'est qu'un prétexte à charpenter l'espace de la toile, il transcrit cependant sa vision intime du monde qui l'entoure, tel un continuateur de Bonnard ou Vuillard : scènes de pêcheurs, plages du Calvados, villages du Bessin, Honfleur, natures mortes, bouquets, orchestres de musique classique... De surcroît, des voyages méridionaux lui permettent d'enrichir le répertoire de ses motifs : Espagne, Italie, Venise...

Ses toiles sont présentes dans de nombreuses collections privées, tant en Europe qu'en Australie et aux États-Unis, même si en homme farouchement indépendant il s'est longtemps refusé à intégrer le système des galeries.

Il a eu pour élève le bédéiste Jean-François Miniac.