J. Hector St John de Crèvecoeur

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J. Hector St John de Crèvecoeur
J. Hector St John de Crèvecoeur

Michel Guillaume Jean de Crèvecoeur, dit J. Hector St John, né à Caen le 31 décembre 1735 et mort à Sarcelles le 12 novembre 1813, est un écrivain américano-normand.

Crèvecoeur a été éduqué chez les Jésuites au Collège royal de Bourbon. En 1754, il effectue un séjour dans de la famille à Salisbury, au cours duquel il apprend l’anglais avant de s’embarquer pour la Nouvelle-France où il sert, au cours de la Guerre de Sept Ans, de 1755 à 1759 comme cartographe dans l’armée de Montcalm où il parvient au grade de lieutenant. Il voyage beaucoup en prenant des notes et en travaillant comme arpenteur avant de devenir fermier, d’abord dans le comté d’Ulster puis dans le comté d’Orange à New York où il prend la nationalité et adopte le nom de « J. Hector St John ». En 1766, il est accepté comme membre de la tribu des Oneida.

En 1770, il épouse Mehitabel Tippett, la fille d’un marchand américain avec qui il aura trois enfants. menant une vie prospère dans sa ferme, il commence à écrire sur la vie dans les colonies américaines et l’apparition d’une société américaine. En 1780, la révolution américaine vient interrompre sa vie idyllique. Peu disposé à soutenir l’un ou l’autre parti, il tente de partir pour la France où l’appelle la santé chancelante de son père. Autorisé à traverser la ligne de front et à entrer à New York avec un de ses fils, l’apparition inopinée d’un escadron français le fait soupçonner d’espionnage, ce qui lui vaut trois mois d’emprisonnement. Relâché grâce à l’intervention de deux marchands qui se portent garants pour lui, il s’embarque pour Dublin. Arrivé à Dublin, il poursuit à Londres où il publie Letters from an American Farmer (1782). Également éditées à Philadelphie, ainsi qu’à Dublin, Belfast, Maestricht et Leipzig, ces Lettres apportent une célébrité immédiate à leur auteur.

Arrivé en France en 1782, il introduit la culture de la pomme de terre en Normandie. Retourné en Amérique en novembre 1783 comme consul de France, il apprend que sa ferme a été ravagée, sa maison brûlée et sa femme assassinée quelques semaines auparavant par les Indiens et que deux de ses enfants sont manquants. Il découvre ses deux enfants manquants chez un marchand du nom de Gustavus Fellowes qui a pris soin d’eux en reconnaissance de ses soins à quatre de ses voisins marins bostoniens en 1781. Il est en poste comme consul à New York, au Connecticut puis au New Jersey, sa nomination étant bien vue du gouvernement américain et lui ayant valu des marques d’estime particulière de la part de George Washington. Il établit un service de malle entre la France et l’Amérique.

En 1784, il publie une édition en français très augmentée et plus littéraire de ses Letters from an American Farmer intitulée Lettres d'un cultivateur américain. (La version anglaise originale de certaines de ces lettres ne sera pas éditée, avant 1925, sous le titre de Sketches of Eighteenth Century America).

En juin 1785, il retourne en France pour tenter d’améliorer des relations commerciales entre la France et les jeunes États-Unis. En 1787, il publie une nouvelle édition en trois tome de ses Lettres. En 1789, il retourne aux États-Unis, à nouveau comme consul et publie une version en trois volumes des Letters en français. Il est élu à la American Philosophical Society et publie, sous le nom d’« Agricola », des lettres dans divers journaux américains sur, entre autres, la culture de la pomme de terre, l’alimentation des moutons, l’huile de tournesol. Il introduit la culture de la luzerne en Amérique.

En 1790, il quitte définitivement l’Amérique pour retourner en France. Sa mauvaise santé l’oblige un moment à vivre tranquillement dans la maison de son père à en Normandie pendant que fait rage la Révolution française. Il reste néanmoins en contact avec les États-Unis par l’intermédiaire d’un fils cultivateur dans le New Jersey. En 1801, il publie La culture des pommes de terre et Voyage dans la haute Pennsylvanie et dans l'État de New York.

En 1810, il passe les trois dernières années de sa vie à Munich où son gendre était ministre plénipotentiaire. En 1813, il est arrêté comme espion américain. Le 12 novembre 1813, il meurt d’une maladie cardiaque découverte lors de son arrestation.

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[modifier] Œuvres en ligne

[modifier] Références

  • Robert de Crèvecoeur, Saint John de Crèvecoeur, sa vie et ses ouvrages, Paris, Librairie des bibliophiles, 1883
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