Ivan Tourgueniev

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ivan Tourgueniev
Ivan Tourgueniev par Félix Nadar.
Naissance 9 novembre 1818
Décès 3 septembre 1883
Activité écrivain
Nationalité Russie Russe
Œuvres principales Pères et fils

Ivan Sergueïevitch Tourgueniev (en russe : Иван Сергеевич Тургенев; 9 novembre 1818 du calendrier grégorien à Orel - 3 septembre 1883 à Bougival) était un écrivain et dramaturge russe.

Sa famille est aisée mais sa mère est abusive. Il vit de 1838 à 1841 à Berlin avant de retourner à Saint-Pétersbourg puis de partir pour Londres puis de s'installer à Paris.

Dostoïevski le caricatura sous le nom de Karmazinov dans Les Possédés.

Gustave Flaubert fut son ami. Son livre le plus célèbre est Pères et fils qui met notamment en scène des nihilistes et auxquels il oppose le héros positif.

Ivan Tourgueniev fut l'ami d'Émile Zola, mais ses relations devinrent de plus en plus distantes au fur et à mesure que grandissait son succès. Tourgueniev n'appréciait pas, entre autres, les campagnes de presse de Zola.

En France, la route nationale 13 porte le nom de "Rue Yvan Tourgueniev" au passage de Bougival (Yvelines).

Sommaire

[modifier] Biographie

Tourgueniev est né à Orel (350 km au sud de Moscou, vers la Mer noire) en 1818. Il est issu d’une noblesse de vieille souche. Parmi ses ancêtres, on compte Pierre Tourgueniev, un martyr immolé par Dimitri Ier en 1604 car il avait refusé de le reconnaître comme tsar, et Jacob Tourgueniev, le bouffon de Pierre Ier. Les trois enfants vivent chez la mère, et c’est là bas qu’il apprend à chasser. La nature joue d’ailleurs un grand rôle dans les romans de Tourgueniev. Il est confié à des précepteurs russes et étrangers. Il reçoit une excellente éducation sous le fouet de sa mère. Il apprend le français, l’allemand, l’anglais, le grec et le latin. Avec un serf, il commence à écrire ses premiers poèmes. Très tôt, il se rend compte de l’injustice et du peu de respect des droits de l’homme et c’est ce contre quoi il se bat toute sa vie.

En 1827, il s’installe à Moscou. Pendant deux ans, il se prépare à rentrer à l’université. En 1833, il s’inscrit à l’université de lettre de Moscou. En 1834, il va à l’université de philosophie de Saint-Petersbourg. En 1835, il rencontre Nicolas Gogol qui est professeur d’histoire. En 1851, il assiste à la lecture par Gogol du Revizor et le rencontre. Il termine ses études en 1836.

En 1837, il rencontre Pouchkine, édite la correspondance de celui-ci et traduit plusieurs de ses poèmes avec Mérimée et Flaubert. L’année suivante, le Soir est publié dans une revue progressiste. Il part alors pour Berlin pour poursuivre ses études et faire des voyages en Europe. Il revient en 1841, et passe l’été chez sa mère. Cet été, il entretient une liaison avec une lingère, de laquelle naît sa fille Pélagie. En 1843, il devient fonctionnaire et rencontre Belinski, le premier critique russe. Belinski est un russe progressiste, influent et vrai, qui aime son pays et la liberté. C’est aussi un idéaliste. Tourgueniev le met en scène dans Pères et fils qui est d’ailleurs dédié à sa mémoire. Tourgueniev demandera à être enterré aux pieds du critique.

En 1844, Tourgueniev s’intéresse au théâtre et crée un théâtre stable italien d’opéra. Il s’abonne au théâtre et rencontre Pauline Viardot. Tourgueniev entretient une liaison avec Pauline Viardot jusqu’à sa mort. Cette période marque aussi le début des idées progressistes de Tourgueniev et le début de la censure de ses œuvres, notamment ses pièces de théâtre qui ne seront souvent jouées en Russie qu'après 1861. En 1845, Tourgueniev rencontre Dostoïevski, de retour de Sibérie.

De 1847 à 1850, Tourgueniev s’installe en France, et publie beaucoup, dont le recueil Mémoires d’un chasseur et la pièce Un mois à la campagne. En 1850, il vit dans un château près de Paris, chez Gounot, le traducteur de Faust. Il fréquente Flaubert et George Sand. La même année, Nicolas Ier exige le retour des Russes expatriés. Tourgueniev quitte la France et est bloqué en Russie pendant la guerre de Crimée. Il récupère sa fille et l’envoie chez Pauline Viardot, en France. Celle-ci l’élève comme sa propre fille.
La même année, deux courants de pensée s’affrontent: les slavophiles, qui refusent toute influence extérieure et sont très attachés aux coutumes russes, et les occidentalistes, qui sont pour le cosmopolitisme.
En 1852, les Mémoires d’un chasseur sont publiés. Cette œuvre échappe à la censure, malgré son caractère subversif, car elle parle de la vie des paysans russes. Par la suite, Tourgueniev récolte un mois de prison, mais il continue d’écrire contre le servage. Il est alors assigné à résidence. En 1853, Pauline Viardot revient en tournée en Russie. Tourgueniev prend alors un faux passeport, part pour Moscou afin de la voir et lui donner des manuscrits à publier en France. À la fin de l’année 1855, il reçoit le jeune Tolstoï qui est alors officier, à qui il dit qu’il devrait écrire et non se battre. Il l’encourage à écrire.

En 1857, il est de retour à Paris. Il rencontre Mérimée, écrit les préfaces de Pères et fils et de Fumée et traduit plusieurs récits. Il rencontre Dumas et part pour Londres. Il lance le Fonds Littéraire à la fin des années 1850. En 1860, il écrit Premier amour. Tourgueniev partage ses terres avec ses paysans, devient membre de l’académie des sciences. Le 9 février 1861, le servage est aboli. Tourgueniev publie Pères et fils, ce qui peut symboliser le passage de l’ancienne à la nouvelle Russie. Il rencontre Flaubert, et entame une forte amitié avec lui. Il traduit en russe La légende de Saint Julien d’Hospitalier. Par la suite, il collectera de l’argent pour faire un monument à la mémoire de Flaubert.
Dans les années 1860, il publie beaucoup en France, et très peu en Russie. Les slavophiles gagnent leur combat contre les occidentalistes. Cela l'incline à composer des récits dont l'action se situe en Europe ou qui usent des procédés du fantastique. Dans les années 1870, il vit à Paris, chez les Viardot. Il rencontre Zola, Daudet et Goncourt. Daudet est aidé par Tourgueniev pour ses publications. Tourgueniev publie Zola en Russie. À la fin des années 1870, il se fait construire une Datcha dans les environs de Paris, à Bougival. Il obtient, en 1879, le titre de doctor à Oxford, et on commence à jouer ses pièces en Europe. Il devient gravement malade au début des années 1880, est opéré à Paris, et part en convalescence à Bougival. Là-bas, il dicte à Pauline Un incendie en mer et prophétise les évènements de Russie. Il meurt le 3 septembre 1883, et est inhumé à Saint-Petersbourg, aux pieds de Belinski.

[modifier] Œuvres

[modifier] Nouvelles et recueils de nouvelles

  • Le Journal d'un homme de trop (1850)
  • Mémoires d'un chasseur (1852) Édition définitive, et augmentée, en 1874.
  • Moumou (1854) Écrite par l'auteur en détention dans une maison d'arrêt de Saint-Pétersbourg.
  • L'Auberge de grand chemin (1855)
  • Premier amour (1860) En partie autobiographique, le texte le plus connu de Tourgueniev.
  • Apparitions (1864) Premier récit fantastique de l'auteur.
  • Assez! (1865)
  • Le Chien (1866) Première réussite de l'auteur dans le genre fantastique.
  • Étrange histoire (1870)
  • La Montre (1875)
  • Un rêve (1877) Autre réussite de l'auteur dans le genre fantastique.
  • Le Chant de l'amour triomphant (1881) Récit fantastique situé à Ferrare au XVIe siècle.
  • Clara Militch (Après la mort) (1883) Récit fantastique.
  • La Caille (1883)

[modifier] Romans

  • Un coin tranquille, aussi intitulé Les Eaux tranquilles (1854)
  • Roudine (1856)
  • Nid de gentilhomme (1859)
  • À la veille (1860)
  • Pères et fils (1862) Le chef-d'oeuvre romanesque de l'auteur.
  • Fumée (1867)
  • Eaux printanières (1871)
  • Terres vierges (1877)

[modifier] Théâtre

  • La plus célèbre pièce de l'auteur, Un mois à la campagne, écrite en 1850, devra attendre 1879 pour être représentée.
  • Le Célibataire (1849)
  • Le fil rompt où il est mince (1848)
  • Le Pain d'autrui (1848)
  • L'Imprudence
  • Sans argent
  • La Provinciale
  • Le Déjeuner chez le maréchal
  • Conversation sur la grand-route
  • Un soir à Sorrente

[modifier] Voir aussi

  • Asteroïd 3323 Tourgueniev

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources