Alexandre Pouchkine

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Alexandre Pouchkine
Portrait (huile) d'Alexandre Pouchkine par Vassili Tropinine, 1827.
Naissance 6 juin 1799
Décès 10 février 1837
Activité Écrivain
Nationalité Russie Russe
Œuvres principales Boris Godounov, Poltava, Eugène Onéguine

Alexandre Sergueïevitch Pouchkineru-Pushkin.ogg écouter (en russe : Александр Сергеевич Пушкин) est un poète, dramaturge et romancier russe né à Moscou le 6 juin 1799 (26 mai 1799 selon le calendrier julien) et mort à Saint-Pétersbourg le 10 février 1837 (29 janvier 1837 calendrier julien) (voir Passage au calendrier grégorien).

Sommaire

[modifier] Vie et œuvre

Lecteur vorace dès son plus jeune âge, Alexandre Pouchkine étonne son entourage par son aisance à improviser comme à répéter par cœur des vers innombrables. Il s'alimente aux classiques français (Molière, Voltaire, Parny) et anglais (Byron, Shakespeare). Sa profonde connaissance de la culture française lui vaut d'ailleurs le surnom de Frantsouz (Француз "Le Français") auprès de ses camarades de lycée.
Dès 1814 son talent poétique lui vaut une première publication dans la revue Le Messager de l'Europe avec son épître « A l'ami poète ».
De 1811 à 1816, il fait ses études au Lycée impérial de Tsarskoie Selo où il se consacre essentiellement à la littérature. En 1816, il intègre le Ministère des Affaires Etrangères. Suivent trois ans de vie dissipée à Saint-Pétersbourg. Durant ces années, il rédige, étant inspiré par les littératures allemande et anglaise et par ses prédecesseurs russes tels Joukovski, des poèmes romantiques. Ses poèmes sont parfois gais et enjoués, cf. Rousslan et Lioudmila, parfois plus graves, notamment lorsqu'ils font passer un message de Pouchkine, qui s'oppose fortement à l'autocratie et au servage et qui critique au plan social les hautes sociétés moscovite et pétersbourgeoise, cf. Ode à la Liberté.

En 1820, pour avoir écrit quelques poèmes séditieux, il est condamné à l'exil au Caucase, à Kichinev et à Odessa par le tsar Alexandre Ier. L’influence de Byron se retrouve dans Le Prisonnier du Caucase (1821) qui décrit les coutumes guerrières des Circassiens, La Fontaine de Bakhtchisaraï (1822) qui traduit l’atmosphère du harem et des évocations de la Crimée, et enfin Les Tziganes (1824). Quant à la Gabrieliade (Gavriliada, 1821), poème blasphématoire, il est sous l’influence française. D'Odessa, Pouchkine est ensuite exilé dans la propriété familiale de Mikaïlovskoïe (province de Pskov) où il poursuit la rédaction d'Eugène Onéguine (1823-1830), écrit sa tragédie Boris Goudounov (1824-1825), et compose les « contes en vers » ironiques et réalistes.

À la mort du tsar Alexandre Ier, Nicolas Ier le prend sous sa protection et lui permet de revenir à Moscou. De cette époque date Poltava (1828), poème à la gloire de Pierre le Grand. Il reprend sa vie oisive et épouse Natalia Gontcharova. (18 février 1831). Il entame réellement sa maturité et écrit en prose : Les Récits de feu Ivan Petrovitch Bielkine (1830) qui décrivent la vie russe et son roman historique La Fille du capitaine (1836) où il retrace la révolte de Pougatchev. De cette dernière période datent encore les « petites tragédies » : Le Chevalier avare (1836) d'influence Shakespearienne, Le Convive de pierre (1836) reprend le thème de Don Juan, et enfin le célèbre poème du Cavalier de bronze (1833).

Il mourut à l’âge de trente-sept ans, des suites d'une blessure reçue lors d'un duel avec un officier français, le baron d’Anthès, qui était son beau-frère, et qui aurait courtisé sa femme. Lermontov écrivit alors : "La Mort du poète".

[modifier] Citations

Vladimir Weidlé : « Un poème de Pouchkine, traduit honnêtement mais sans miracle, produit l’impression la plus fâcheuse, celle du lieu commun » La qualité de son œuvre tient en propre à la langue russe qu’il a utilisée comme une musique.

Bielinski disait de lui que : « ses vers étaient profondément différents quant au fond et quant à la forme d’une année sur l’autre ».

En 1815 Joukovski écrivit : « Notre jeune et prodigieux Pouchkine est l’espoir de notre littérature ».

Alexandre Pouchkine inaugura une nouvelle littérature russe en l'affranchissant de sa dépendance à l'égard de normes étrangères. Gogol, Dostoïevski, Tolstoï, qui furent de la génération suivante, se sont tous inspirés de son œuvre, ainsi que les compositeurs russes Tchaïkovski et Moussorgski. Pouchkine voulait « dire simplement des choses simples ».

[modifier] Liste des œuvres

[modifier] Poèmes

  • Poésies, recueil de poèmes
  • Souvenirs à Tsarskoïe Selo (1814)
  • La Liberté (1817)
  • Rouslan et Ludmila, Poème épique (1817-1920), mis en opéra par Mikhaïl Ivanovitch Glinka
  • Le Prisonnier du Caucase (1821)
  • La Gabrieliade (Gavriliada, 1821)
  • La Fontaine de Bakhtchisaraï (1824)
  • Le Comte Nouline (1825)
  • Le Fiancé (1825)
  • La Tempête (1827)
  • Le Noyé (1828)
  • Le Matin d'hiver (1829)
  • L'Avalanche (1829)
  • Eugène Onéguine (1823-1831), roman en vers, duquel Tchaikovski tire un opéra.
  • Les Tsiganes (1824)
  • Poltava, roman (1828)
  • La Petite Maison de Kolomna (1830)
  • Le Cavalier de bronze, nouvelle en vers (1833)

[modifier] Drames

[modifier] Prose

  • Le Nègre de Pierre le Grand (1827), roman inachevé, relatif à son ancêtre Abraham Hanibal
  • Les Récits de feu Ivan Petrovitch Belkin : Le Coup de pistolet, La Tempête de neige, Le Marchand de cercueils, Le Maître de Poste et La Demoiselle paysanne (1831)
  • La Dame de pique, nouvelle (1833), dont Tchaikovski tire un opéra célèbre.
  • Doubrovsky (1832-1833), roman inachevé
  • Histoire de la révolte de Pougatchev (1834)
  • Le Coq d'or, conte (1834), dont Rimski-Korsakov tire un opéra.
  • La Fille du capitaine, roman (1836)

[modifier] Anecdotes

Il était l'arrière-petit-fils d'Abraham Hanibal, un prince camerounais, longtemps passé pour éthiopien[1], au destin étonnant, capturé par des marchands d'esclaves au service des Ottomans et devenu le filleul de Pierre le Grand.

[modifier] Notes

  1. Dieudonné Gnammankou, Abraham Hanibal, l'aïeul noir de Pouchkine, Présence Africaine, 1996

[modifier] Article lié

Léon Chestov

[modifier] Bibliographie

  • Les écrivains célèbres, tome III, Le XIXe et le XXe siècle, Editions d’art Lucien Mazenod

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Alexandre Pouchkine.

Article d'Henri Troyat sur Pouchkine (voir aussi les extraits commentés d'œuvres de Pouchkine en lien).