Investissement parental

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Dans la biologie de l'évolution, l'investissement parental (IP) représente ce que les parents dépensent (en temps, en énergie…) et qui profite à leur progéniture mais les empêche d'investir dans d'autres composants de leur valeur sélective (Clutton-Brock, 1991: 9; Trivers 1972). Ceux-ci (Beatty, 1992) comprennent le bien-être de leur descendance déjà existante et future et leur propre bien-être (Hamilton, 1964). Cet investissement parental est parfois assimilé à tort aux soins parentaux ou à l'effort parental. La théorie de l'investissement parental est une branche de la théorie de l'histoire de la vie. Cet effet potentiellement négatif des soins parentaux a été formalisé explicitement par Trivers (1972) qui a défini le premier le terme d'investissement parental comme tout investissement par le parent dans une descendance individuelle qui en augmente la chance de survivre (et par là la réussite de la reproduction), mais en ôtant au parent des possibilités pour investir dans une autre progéniture. Clutton-Brock (1991: 9) a élargi le concept de l'IP pour y inclure ce qu'il coûte à n'importe quel autre élément du bien-être des parents.

La théorie de l'investissement parental de Robert Trivers conclut que le sexe qui investit le plus dans l'allaitement, l'alimentation et la protection de ses descendants y regardera plus pour s'accoupler et que celui qui investit le moins dans sa progéniture investira le plus dans la lutte pour accéder à la reproduction (voir le principe de Bateman ). Les différences entre les sexes dans l'effort parental sont importantes pour déterminer la force de la sélection sexuelle.

La reproduction est quelque chose de coûteux pour les individus, qui ne disposent pas d'un temps et de ressources infinis à consacrer à la production et à l'élevage de leurs petits ; par ailleurs cet investissement peut être également nuisible à leur condition et à leur survie futures comme à leurs reproductions à venir. Toutefois, ces investissements sont bénéfiques en général pour la postérité dont ils améliorent la condition et la survie, mais ils peuvent entraîner des conflits entre parents et progéniture. L'investissement parental peut être le fait de la seule femelle (soins uniparentaux donnés par la femelle), le mâle (soins uniparentaux donnés par le mâle), ou les deux (soins biparentaux). La sélection aboutit naturellement à maximiser chez les parents la différence entre les bénéfices et les coûts, et les soins parentaux auront tendance à exister lorsque les premiers sont beaucoup plus importants que les seconds.

Les soins parentaux se retrouvent dans un vaste éventail de groupes taxonomiques comprenant à la fois des espèces ectothermiques (invertébrés, poissons, amphibiens et reptiles) et endothermiques (oiseaux et mammifères). Les soins peuvent être fournis à tout stade de vie de la progéniture : soins prénataux, y compris des comportements comme la surveillance des œufs, la préparation du nid, le port du couvain, l'incubation et la nourriture chez les mammifères placentaires, ainsi que soins postnataux, qui comprennent l'approvisionnement en nourriture et la protection des petits.

Du fait que les mâles et les femelles connaissent au cours de leur vie plusieurs épisodes de reproduction, il est normal que les parents sacrifient les avantages de l'investissement dans la descendance présente au profit de la reproduction avenir. En particulier, les parents ont besoin d'équilibrer les exigences de leur progéniture pour ne pas négliger celles de leur survie. Les avantages de l'investissement parental en faveur de leur descendance sont grands et associés à des conséquences sur la condition, la croissance, la survie et, finalement, le succès de la reproduction d'une progéniture. Toutefois, ces avantages peuvent se faire au détriment de la capacité du parent de se reproduire par la suite. Un exemple en est l'augmentation du risque d'être blessé en défendant sa descendance contre les prédateurs, la perte de possibilités d'accouplement pendant l'élevage de la descendance et à l'augmentation du délai avant la reproduction suivante. Globalement, la sélection s'opère en sorte que les parents maximisent la différence entre les bénéfices et les coûts, et l'évolution fait que les soins parentaux doivent apporter des avantages supérieurs aux coûts.

[modifier] References

  • Bateman, A. J. 1948. « Intra-sexual selection in Drosophila ». Heredity 2: 349-368.
  • Beatty, John. 1992. « Fitness: theoretical contexts », in Key Words in Evolutionary Biology. Publié par EF Keller and EA Lloyd, pp. 115-9. Cambridge, MA: Havard U.Press.
  • Clutton-Brock, T.H. 1991. The Evolution of Parental Care. Princeton, NJ: Princeton U. Press.
  • Clutton-Brock, T.H. and C. Godfray. 1991. « Parental investment », in Behavioural Ecology: An Evolutionary Approach. Edited by J.R. Krebs and N.B. Davies, pp. 234-262. Boston: Blackwell.
  • Hamilton, W.D. 1964. « The genetical evolution of social behavior ». Journal of Theoretical Biology 7:1-52.
  • Trivers, R.L. (1972). « Parental investment and sexual selection ». In B. Campbell (Ed.), Sexual selection and the descent of man, 1871-1971 (pp. 136-179). Chicago, IL: Aldine. ISBN 0-435-62157-2

[modifier] Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Parental investment ».
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