Imrou'l Qays

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Imrou'l Qays, écrit aussi Imrou Oul Qaïs, Imrû'l-Qays, Imru'al-Qays (arabe : امرؤ القيس بن حجر بن الحارث الكندي), est le poète le plus connu de l'époque de la jahiliya. Son poème le plus connu figure parmi les Mu'allaqât, qui sont des poèmes de la période pré-islamique.

[modifier] Biographie

Imrou'l Qays a vécu de 500 à 540 environ. C'est à la fois un grand poète arabe, que l'on dit avoir inventé le Qasideh, et le fils de Houjr el-Kindi, dernier roi du royaume de Kinda.

Il compose des poèmes dès son plus jeune âge, mais le ton de ses textes irrite son père, qui le chasse. Durant cet exil, son père est assassiné par les Beni Asad. Imrou'l Qays parvient à le venger, mais doit se réfugier chez le chef de la tribu des Iyyad. Commence alors une vide d'errance et de mendicité, qui lui vaut le surnom d'El Malik ed-Dillil (« Le roi toujours errant »).

Il séjourne aussi à Byzance, auprès de Justinien le Grand, sûrement dans le but d'obtenir un soutien pour restaurer le royaume. Mais, arrivé à Anqara, il meurt d'une espèce de variole ; il aurait été empoisonné par une tunique de laine tissée d'or envoyée par Justinien, soit parce que sa fille était tombée amoureuse du poète, soit parce que l'empereur redoutait une traitrise après avoir accordé son aide.

[modifier] Extrait

Le poème inclus dans la Mu'allaqât, traduit par Jacques Berque, finit ainsi, sur une scène d'orage :

...
Le mont Thabîr, quand le toucha le
mufle de l'averse
eut un air de seigneur qui se drape
dans son manteau rayé
Pareille demain matin sera la cime du Mujaymar
à la rotation d'un fuseau
et pareils à des bulbes d'oignons sauvages
les lions noyés cette nuit dans les aires
lointaines
seront projetés dans le désert de Ghabît'
comme un marchant du Yémen décharge sa pacotille.

[modifier] Bibliographie

  • Les dix grandes odes arabes de l'Anté-Islam, Les Mu'allaquât traduites et présentées par Jacques Berque, La bibliothèque arabe, Éditions Sindbad (1979)
  • Les Mou'allaqât, présentation et traduction Jean-Jacques Schmidt, Éditions L'esprit des péninsules (1998)
  • Les Mu'allaqât. Les sept poèmes préislamiques, préfacés par André Miquel, traduits et commentés par Pierre Larcher, coll. Les immémoriaux, Fata Morgana (2000)