Identification projective

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L' identification projective est le fait de projeter sur un objet des caractéristiques pour s'y reconnaître.

C'est à l'origine un mécanisme de défense introduit par Mélanie Klein en 1946 pour identifier un phénomène réunissant identification (se reconnaître, comme dans un miroir) et projection (faire endosser ses sentiments refoulés à un élément extérieur).

Des auteurs comme Bion ont distingué de cette identification projective pathologique une identification projective normale, notion qui a pris de l'importance.

Sommaire

[modifier] Types

L'identification projective se comprend comme multiple. Elle est décrite par Hanna Segal comme le :

«  Résultat de la projection des parties du soi dans un objet. Elle peut aboutir à ce que l'objet soit perçu comme ayant acquis les caractéristiques de la partie du soi projetée en lui, mais elle peut aussi conduire le soi à s'identifier avec l'objet de sa projection. [1]  »

[modifier] Identification projective normale

L'identification projection repose principalement sur le sadisme anal (rejeter sur l'extérieur ce qui est mauvais), mais Mélanie Klein le lie également au sadisme oral (vider le corps de la mère de ce qui est bon et désirable).

[modifier] Pôles

Trois pôles à l'identification projective :

  • Communiquer des états affectifs, émotionnels.
  • Se débarrasser d'un contenu mental perturbant en le projetant dans un objet et à le contrôler en contrôlant cet objet.
  • Pénétrer l'intérieur d'un objet pour en prendre possession ou encore le dégrader.

[modifier] Jalon

L'identification projective sera aussi comprise comme précurseur d'élaborations psychiques plus avancées.

[modifier] Identification projective pathologique

L'identification projective devient pathologique si elle n'est plus transitoire mais un moyen de déni de la réalité.

Elle peut également, surtout dans les cas pathologiques, être une forme d'agression notamment quand l'objet de cette identification est une personne. Donald Meltzer distingue ce cas, en proposant le terme d'identification intrusive, identification qui substitue à la personne réelle ce que le mécanisme de défense a besoin d'en percevoir.

La notion d'identification projective est notamment employée pour démêler le transfert psychotique. L'identification projective pathologique, selon Bion, conduit à la formation d'objets bizarres. Herbert Rosenfeld développe, clarifie et élargit cette notion.

[modifier] Voir aussi

Le Dictionnaire de la Psychanalyse de Jean-Bertrand Pontalis et Jean Laplanche

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  • Mélanie Klein, Notes sur quelques mécanismes schizoïdes ,1946.
  • Mélanie Klein, L'identification (1955), in Envie et gratitude et autres essais.
  • Hanna Segal, Introduction à l'œuvre de Mélanie Klein, 1964, PUF 1969.
  • Albert Ciccone, La Transmission psychique inconsciente. Identification projective et fantasme de transmission", Ed.: Dunod, 2000, ISBN 2100038125
  • Herbert Rosenfeld 1965
  • Wilfred Bion : "Réflexion faite" PUF, 1983, ISBN 2130376045
  • Leon Grinberg et Luis-Fernando Crespo. "L'identification projective dans les psychoses", L'Harmattan, 2003, ISBN 2747543978
  1. Hanna Segal, Introduction à l'œuvre de Mélanie Klein


Psychanalyse

Histoire · Écoles  · Métapsychologie
Dans le monde · Influence · Critiques . Index alphabétique

Autres langues