Hyperplan
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En mathématiques, et plus particulièrement en algèbre linéaire, les hyperplans sont des sous-espaces vectoriels particuliers.
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[modifier] Définition
Soit E un -espace vectoriel et H un sous-espace vectoriel de E.
On dit que H est un hyperplan de E si H est de codimension 1.
Remarques :
- Dans un espace de dimension finie n, les hyperplans sont donc les sous-espaces vectoriels de dimension n-1.
- Dans , la notion d'hyperplan est confondue avec celle de plan, mais ce n'est plus vrai quand la dimension de l'espace est supérieure à 3.
[modifier] Caractérisation
On montre l'équivalence des propriétés suivantes :
- H est un hyperplan
- Il existe une droite D telle que
[modifier] Lien avec les formes linéaires
On montre que les hyperplans sont exactement les noyaux des formes linéaires non nulles.
C'est à dire : H est un hyperplan de E
Soit H un sev de E.
Supposons que H soit un hyperplan de E.
Nous savons par définition de la codimension que H admet un supplémentaire dans E de dimension égale à 1. C'est donc une droite vectorielle engendrée par un (xo ne peut être nul car il n'appartient pas à H qui contient 0). On a donc
Tout vecteur x de E se décompose donc de la façon suivante:
Posons une application qui a tout vecteur de E associe le scalaire associé à xo dans sa décomposition suivant . Montrons alors que est linéaire: On prend deux vecteurs x et y quelconque de E qui se décomposent comme ci-dessus:
En prenant un scalaire quelconque on obtient:
Ce qui montre que est linéaire, de plus son ensemble d'arrivée est K, c'est donc bien une forme linéaire. De plus elle n'est pas nulle (par exemple xo a pour image 1).
Prenons un . Par décomposition xH = xH + 0xo donc et donc . On a donc .
Réciproquement, soit . Alors ce vecteur n'est pas engendré par xo et donc appartient à H. On a donc et donc par double inclusion .
-
- H est donc le noyau d'une forme linéaire non nulle.
Supposons que H soit un noyau d'une forme linéaire non-nulle
Soit cette forme linéaire. Non-nulle, son image n'est pas réduit au singleton {0}, on prend donc un xo vecteur de E non-nul n'appartenant pas à H, noyau de . Montrons alors que . Soit x dans E. Comme , on peut écrire la tautologie suivante:
Clairement on a car est bien dans K.
De plus on obtient:
On a donc . Donc tout vecteur de E se décompose en somme d'un élément d'une droite vectorielle engendrée par xo et d'un élément du noyau H d'une forme linéaire non-nulle, ie E = H + xoK. Montrons maintenant que cette somme est directe.
Soit . On peut donc écrire x = λxo avec . Et donc . Mais comme x est dans H on a également . C'est à dire λ = 0 (car ) et donc x=0. D'où et la somme est directe.
Or on sait que la dimension d'une droite vectorielle est 1 et que nos deux sev en somme directe sur E vérifient dimH + dimKxo = dimE. On en déduit que dimH = n − 1 et comme H est un sev de E on a bien que:
-
- H est un hyperplan de E.
Interprétation de ce résultat dans le -espace vectoriel :
Toutes les formes linéaires sur peuvent s'écrire sous la forme suivante : avec fixé. Le résultat précédent nous indique que tout hyperplan de peut s'écrire comme le noyau d'une forme linéaire. Autrement dit
Ce lien entre hyperplan et noyau d'une forme linéaire exprime en fait la notion d'équation d'un hyperplan, donc ici d'un plan (vectoriel).
[modifier] Exemples
- Dans l'espace vectoriel des matrices carrées d'ordre n à coefficients dans . L'ensemble des matrices de trace nulle est un hyperplan de E.
- Dans l'espace vectoriel des polynômes à une indéterminée. L'ensemble des polynômes divisibles par X: est un hyperplan de E.
Pour ces deux exemples, la démonstration est immédiate en utilisant le résultat sur les formes linéaires: le noyau d'une forme linéaire non nulle est un hyperplan.
[modifier] Représentation des sous-espaces
Soit F un sous-espace vectoriel de dimension finie.
On peut représenter ce sous-espace comme une intersection finie d'hyperplans indépendants. Ce théorème est détaillé dans l'article espace dual.