HM (patient)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

HM (ou Henry M.) est le pseudonyme d'un patient (né en 1926) devenu amnésique à la suite d'une opération chirurgicale effectuée par William Scoville en 1953. Depuis 1957, il a été largement étudié par les neuropsychologues, notamment Brenda Milner et Suzanne Corkin au cours de la deuxième moitié du XXe siècle et a de ce fait, largement contribué à notre compréhension des mécanismes de la mémoire.

Sommaire

[modifier] Historique

Souffrant d'épilepsie résistante aux médicaments, HM a subi une opération chirurgicale expérimentale consistant à lui retirer bilatéralement une large portion des deux hippocampes et des tissus environnants des lobes temporaux, où Scoville pensait que les foyers épileptogènes étaient localisés. Depuis son réveil HM souffre d'une amnésie antérograde quasi totale alors même que sa mémoire immédiate, dite mémoire à court terme est intacte : il est incapable de retenir une information au-delà de quelques secondes à moins de faire un effort constant de répétition. HM est donc incapable de mémoriser de nouvelles informations de manière explicite même si des expériences ultérieures ont montré qu'il conservait une partie de sa mémoire implicite notamment moteur. De nouvelles études montrent également qu'il se souvient parfois de certaines informations très ponctuelles comme le fait qu'il a "des problèmes de mémoire" ou qu'"une personne célèbre appelée Kennedy a été assassinée" (Corkin, 1984). Même si ces souvenirs sont extrêmement rares, ils indiquent que l'amnésie antérograde n'est pas un phénomène tout-ou-rien. On attribue sa capacité à retenir certaines informations comme le plan de sa nouvelle maison, son visage dans un miroir ou encore le fait que ses parents soient morts, par leur caractère très répétitif ou à charge émotionnelle forte. L'émotion et la répétition permettrait en effet d'utiliser d'autres structures du cerveau pour mieux mémoriser ces informations, comme le système limbique. (Eichenbaum 2000).

[modifier] Causes

L'amnésie antérograde dont souffre HM s'accompagne d'une amnésie rétrograde plus légère d'environ 11 ans (Corkin, 1984). De façon plus précise, il est souvent accepté que la résection bilatérale des hippocampes était la cause de ces troubles mnésiques. Cependant des recherches récentes (Corkin, 2002) tendent à montrer que cette amnésie est également liée au fait que des zones extrahippocampales, ont été lésées lors de l'opération. Eichenbaum (2001) montre en effet que le cortex périrhinal serait significativement impliqué de le processus de mémorisation explicite, alors que l'hippocampe aurait un rôle plus restreint de mise en relation des éléments perçus. De manière générale, les différentes hypothèses des causes de l'amnésie de HM sont difficiles à tester car les zones du cerveau endommagées sont relativement vastes. D'autre cas (RB, GD, LM, WH) ont cependant été corrélés par Duyckaerts et al en 1985.

[modifier] Aujourd'hui

En 2006, HM est toujours vivant et participe encore ponctuellement à des expériences de psychologie. Plus de cinquante ans après l'opération, ses troubles mnésiques ont très peu évolués. Malgré ses troubles de mémoire, HM est une personne très courtoise, et ne souffre pas de problème d'identité. Cependant, il est très difficile pour lui de savoir s'il a faim, sommeil ou mal à un endroit précis. Il réside dans une institution de soin à Hartford, dans le Connecticut.

[modifier] Liens

[modifier] Liens externes

Référence générales:

Référence spécifiques:

Autres langues