Histoire de Pau

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L’histoire de Pau commence au début du XIIe siècle, quand son château est évoqué pour la première fois.

Le village a lentement cru, pour devenir une ville, puis la capitale du Béarn au XVe siècle. Henri IV y naît, avant que le Béarn soit rattaché au domaine royal. La ville devient chef-lieu des Basses-Pyrénées, puis s’industrialise aux XIXe et XXe siècle, d’abord avec l’industrie aéronautique, puis celle du gaz naturel.

Sommaire

[modifier] Origines

Le castelnau fondé à une date inconnue, dans la deuxième moitié du XIe ou au tout début du XIIe siècle[1], pour contrôler un gué du gave qui servait au passage des bergers en transhumance entre les montagnes d'Ossau et les pâturages de la plaine du Pont-Long. Un château est bâti, dominant la rive nord, à égale distance de Lescar, siège des évêques et de Morlaàs, capitale des vicomtes de Béarn.

Le nom de la ville apparaît au XIIe siècle. En 1188, Gaston VI de Béarn y réunit sa cour majour, ancêtre du conseil souverain. Au XIIIe siècle, Gaston VII de Béarn fait construire une troisième tour.

Au XIIIe siècle, Gaston Fébus fait ajouter un donjon en briques, une enceinte fortifiée extérieure avec une tour de la Monnaie.

[modifier] Capitale du Béarn

Le Béarn
Le Béarn
Drapeau du Béarn
Drapeau du Béarn


En 1450, Pau devient capitale du Béarn[réf. nécessaire], après Lescar, Morlaàs et Orthez.

En 1464, Gaston IV de Foix-Béarn, après avoir épousé l'Infante de Navarre, transfère sa capitale d'Orthez à Pau[réf. nécessaire]. La ville est dotée d'une charte communale ; des foires s'y déroulent, tout comme les États de Béarn. Il fait transformer les courtines du château en logis.

En 1512, elle devient capitale des rois de Navarre puis est dotée en 1520 d'un conseil souverain et d'une chambre des comptes.

En 1527, Henri d'Albret, roi de Navarre et seigneur souverain du Béarn, épouse Marguerite d'Angoulême, sœur de François Ier : elle fait transformer le château dans le style Renaissance et fait créer de magnifiques jardins.

En 1553, sa fille, Jeanne d'Albret, y accouche d'Henri de Navarre en chantant en béarnais, afin que le futur Henri IV ne soit « ni peureux, ni rechigné ». Les lèvres du futur monarque sont baptisées avec du vin de Jurançon et de l'ail.

[modifier] Guerres de religion

Les troupes de Charles IX prennent la ville, mais Jeanne d'Albret la reprend en 1569. Elle y massacre les chefs catholiques faits prisonniers à Orthez.

Catherine de Bourbon, sœur d'Henri IV, y gouverne le Béarn à sa place.

En 1619, Pau se révolte. Louis XIII l'occupe et, en 1620, rattache le Béarn à la France et transforme le conseil souverain en Parlement de Navarre, regroupant les cours de Pau et de Saint-Palais.

[modifier] XVIIe et XVIIIe siècles

Pau compte une nouvelle enceinte en 1649, puis une université en 1722.

[modifier] Révolution et Empire

Le 14 octobre 1790, elle est déclarée chef-lieu du département des Basses-Pyrénées. Ce statut lui est enlevé le 11 octobre 1795 au profit d'Oloron-Sainte-Marie, puis définitivement rendu le 5 mars 1796.

Napoléon Ier manifeste son intérêt et contribue à sauver le château, un temps devenu prison.

[modifier] XIXe siècle : ville touristique

Pau à l'orée du XXe siècle
Pau à l'orée du XXe siècle

En 1838, Louis-Philippe le fait restaurer avec hardiesse, s'attachant à mettre en valeur les caractères médiéval et Renaissance. Napoléon III ajoute une double tour encadrant une fausse entrée, à l'ouest.

Après la Monarchie de juillet, entre 1830 et 1914, Pau devient une des stations climatiques et sportives les plus réputées d'Europe occidentale. En 1842, le médecin écossais Alexander Taylor (1802-1879) y préconise la cure hivernale. Le succès de son ouvrage est important et Pau devient un lieu de villégiature prisé des Britanniques[2]. En 1876, on y recense 28 908 habitants. Les Anglais s'y installent et profitent du premier golf du continent, de la chasse au renard (Pau fox hunt) et des courses tenues sur l'hippodrome du Pont-Long. Le boulevard des Pyrénées, le somptueux palais d'hiver — doté d'un palmarium — et des hôtels de classe internationale — le Gassion et le France — offrent un cadre luxueux et majestueux aux concerts et réceptions qui s'y déroulent.

[modifier] Aéronautique

Les premiers vols en ballon ont lieu à Pau en 1844 et les premiers vols en avion, à partir de 1909, année au cours de laquelle les frères Wright y ouvrent la première école d'aviation au monde. Pau accueille les seuls sept constructeurs mondiaux d'avions jusqu'en 1914 et devient la capitale mondiale de l'aviation. L'école militaire d'aviation, qui forme les as de la Première Guerre mondiale, puis l'école de chasse de France, s'y installent. Y volent les Français Thénault, Simon, Codos, Bellenger, Garros, Nungesser, Guynemer, les Béarnais Artigau et Macé parmi tant d'autres et côté Américains Lufbery, Thaw, Chapman, les frères Prince, Mc Connell, parmi les plus illustres.

[modifier] Ville de garnison

Le vieux pont dans la rue des Cordeliers à Pau (dessin par Léon van Dievoet)
Le vieux pont dans la rue des Cordeliers à Pau (dessin par Léon van Dievoet)

Pau a également abrité les 18e RI, 1er et 18e RCP (régiment de chasseurs parachutistes) furent stationnés dans la ville. Tous participèrent aux différents conflits du XXe siècle. Le 18e RCP fut dissous en 1961, pour avoir contribué au putch des Généraux d'Alger. Il avait auparavant contribué au coup de force de 1958 qui mit fin à la IVe République. Le 1er RCP était toujours en caserne en 1983 au Camp d'Idron lorsque l'un de ses éléments fut frappé à Beyrouth par l'attaque de l'immeuble Drakkar, qui fit parmi ses troupes 58 victimes.

En 1957, l'exploitation du gisement de gaz de Lacq, découvert en 1951, donne un nouvel essor à la région. Pau développe fortement ses activités culturelles, sportives et universitaires.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  1. Sous la direction de Pierre Tucoo-Chala, Histoire de Pau, Éditions Privat, Toulouse, 1989, collection Univers de la France, ISBN 2-7089-8238-9, p 11-15
  2. Un des fonds les plus riches de la bibliothèque de Pau est le Fonds anglais (9 000 vol.), hérité de l’ancienne English Library de Pau. De nombreuses éditions du XIXe siècle aux cartonnages et illustrations remarquables. Ce fonds doit faire l’objet d’un catalogue complet et d’une mise en valeur par le biais de publications et d’expositions.