Hilsenheim

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Hilsenheim
Carte de localisation de Hilsenheim
Pays France France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Arrondissement Sélestat-Erstein
Canton Marckolsheim
Code Insee 67196
Code postal 67600
Maire
Mandat en cours
André Ziser
2001-2008
Intercommunalité C.C. du Grand Ried
Latitude
Longitude
48° 17′ 21″ Nord
         7° 33′ 58″ Est
/ 48.28916667, 7.56611111
Altitude 160 m (mini) – 168 m (maxi)
Superficie 19,91 km²
Population sans
doubles comptes
1 980 hab.
(1999)
Densité 99 hab./km²

Hilsenheim est une commune française, située dans le département du Bas-Rhin et la région Alsace.

Sommaire

[modifier] Géographie

Hilsenheim se situe dans la plaine d'Alsace, plus précisément dans le Ried du Centre-Alsace, à 10 km au nord-est de Sélestat et à 40 km au sud de l'agglomération strasbourgeoise. À 10 km à l'est se trouve le Rhin et la frontière avec l'Allemagne. Le ban communal est bordé par les communes de Witternheim, Bindernheim et Wittisheim à l'est, par Muttersholtz au sud, par Ebersmunster à l'ouest et par les villages de Kogenheim, Sermersheim et Rossfeld au nord.

La nappe phréatique rhénane affleure par endroits et son "toit" n'excède par 2 mètres. Par un puits situé au sud du village, elle alimente en eau potable Hilsenheim et les communes avoisinantes. La Zembs prend sa source sur le ban communal par une résurgence naturelle.

La surface communale non bâtie est occupée à 27% par les forêts, à 52% pour les terres cultivées, les prés, vergers et vignes occupent le reste. Actuellement, le village est de type intermédiaire entre le village-rue et le "village-groupé".

Si Hilsenheim conserve de nombreuses maisons typiquement alsaciennes très bien conservées et restaurées (des XVIe, XVIIe et XIXe siècles), et une communauté historiquement soudée et maitrisant encore le dialecte alsacien, la création de lotissements tend à modifier, à l'instar d'autres communes en bordure d'aires urbaines, la morphologie du village ainsi que la structure de sa population; sa transformation progressive en "village-dortoir" est un risque.

Au carrefour de plusieurs départementales (RD 210, RD 211, RD 212, RD 682, RD 203), la commune est distante d'une dizaine de kilomètres de l'autoroute A35.

De 1909 à 1944, une ligne de chemin de fer à vapeur (le Riedbahnnel), reliant Sélestat à Sundhouse passait à proximité du village qui, pourtant, ne disposait pas d'une gare; elle a été abandonnée puis progressivement démantelée. Un pipe-line de l'OTAN, actuellement inutilisé, passe également à proximité, sous la route de Wittisheim.

[modifier] Histoire

L'occupation préhistorique du site est attestée par plusieurs tumuli datant de l'âge du fer (Hallstat) notamment au lieu dit "Willermatt", dont certains ont été fouillés au début du XXe siècle (voir: Heintz (Georges), Les tertres funéraires celtiques de la "Willermatt" près Hilsenheim (Bas-Rhin), Cahiers d'Archéologie et d'Histoire d'Alsace IX (1949) 241-6).

Il est probable que la proximité du sanctuaire celtique de Novientum (devenu Ebersmunster) ait eu une influence forte sur le peuplement du ban de Hilsenheim par les Médiomatriques, puis les Triboques et enfin les Romains.

Le nom de Hilsenheim se décompose en "Hils" (poignée d'épée ou combattant en celtique) et "heim" (demeure ou lieu).

Autre étymologie (tirée du Dictionnaire etymologique et Historique des noms de lieux en Alsace, de Michel Paul Urban (Editions du Rhin): "l'habitat en contre-haut de l'eau"; la racine indo-européenne IL-T indiquant le mouvement de l'eau en direction verticale". En 672 le nom de la localité s'écrivait "Hiltzheim"; en 1135 "Hiltesheim", devenu ensuite "Hiltensheim".

En alsacien, le nom du village est "Hilsa", ce qui se prononce "Hélssa".

Les armoiries du village sont "de gueules à la garde et poignées d'épée d'or".

Hilsenheim se situe sur l'ancienne voie romaine pavée qui reliait Bâle à Strasbourg. Celle-ci forme aujourd'hui le chemin rural dit Heidenstraessel ('Petite route des payens'). En bordure de ce chemin, à quelques 3 kilomètres au nord du village, se trouve une résurgence phréatique à l'eau limpide nommée Waechterquellen ('Sources des Gardes'), laquelle semble devoir son nom à l'implantation d'un poste de garde à l'époque romaine. Selon la légende locale, le roi (de Neustrie et d'Austrasie) Dagobert III se serait noyé dans ces Waechterquellen avec son carrosse.

Peu avant cette résurgence se trouve une ferme isolée fortifiée, le Riedhof, qui pourrait être bâtie sur un ancien fort romain, peut-être avant-poste de la garnison (IVe Légion Romaine) qui gardait l'important centre religieux d'Hellelum (aujourd'hui Ehl).

Le Domaine du Willerhof (aujourd'hui occupé par un institut éducatif), à 1,5 km à l'ouest du village, est situé à l'emplacement de l'ancien village disparu de Weiller qui appartenait à l'abbaye d'Ebersmunster. Mentionné depuis le XIe siècle, peut-être depuis le IXe siècle, Weiller était un village de peu d'importance, mais néanmoins doté d'une chapelle. Son étymologie laisse à penser qu'il se situait sur l'emplacement d'une ancienne villa romaine. Ses terres ont probablement été rachetées par l'abbaye bénédictine d'Ebersmunster après l'abandon de la localité lors de la guerre de Trente Ans (1618-1648) et partagées entre les communes d'Ebersmunster (pour une petite partie) et de Hilsenheim. Jusqu'à la révolution, le village était placé sous l'autorité conjointe de cette abbaye d'Ebersmunster et sous celle de l'Evêché de Strasbourg, qui se partageaient la plupart des taxes et impôts prélevés sur la population. La légende locale parle d'un souterrain reliant l'ancien Pfandhuess ('Grange dimière', lieu de stockage des impôts en nature) à l'abbaye d'Ebersmunster, ce qui étant donné la distance et la nature du terrain semble douteux.

De 1871 à 1918, le village a été, comme le reste de l'Alsace, annexé par l'Allemagne et a subi une politique de germanisation active. Plusieurs bâtiments administratifs actuels (mairie et écoles) datent de cette époque et présentent une architecture d'inspiration wilhelmienne.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le village (à la différence de ses voisins situés plus près du Rhin il n'avait pas été évacué au début des hostilités) a subi l'occupation allemande. Plusieurs habitants du village ont été incorporés de force par l'armée allemande et sont morts en Russie. Un bombardier Lancaster de la Royal Canadian Air Force a été abattu dans la nuit du 15 au 16 mars 1944 par la DCA allemande et s'est écrasé en bordure du village, à proximité de la route de Wittisheim ; son équipage de 7 aviateurs du 408th Squadron est enterré dans le cimetière de Hilsenheim. Un ouvrage fortifié de la ligne Maginot (en ruine) est visible, en bordure immédiate de la route de Bindernheim, à hauteur d'un bois. Lors des durs combats de l'hiver 1944/1945 pour la libération de la « Poche de Colmar », en bordure de laquelle il se situait, Hilsenheim a vu détruire certains de ses bâtiments, dont son église. Après près de deux mois de combats, le village a été libéré définitivement en janvier 1945 par les goumiers marocains du 15e Tabor (2e GTM) de la Première armée française du Général de Lattre, troupes coloniales de choc dont le film Indigènes a rappelé l'histoire. Ceux-ci poursuivirent leur route vers le Rhin sans s'attarder et furent relevés par d'autres unités de la Première armée française.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1983 André Ziser
Toutes les données ne sont pas encore connues.


[modifier] Vie Pratique

Le village dispose de tous les commerces utiles (boulangerie, boucherie, épicerie, café, restaurant, papeterie/presse, quincaillerie, carburants, poste, banque, etc), d'artisans de tous corps de métiers ainsi que d'une infrastructure de soins adaptée (médecin, infirmier, kinésithérapeute, dentiste, pharmacie).

[modifier] Equipements collectifs

  • Enseignement : école maternelle et école primaire dans le village ; le collège de rattachement est celui de Sundhouse ; le lycée d'enseignement général, celui de Sélestat (Dr. Koeberlé)
  • social : foyer d'enfants et de jeunes filles (internat) "La Providence" ; centre de rééducation "Le Willerhof" (internat)
  • cultes : Eglise catholique. Messes certains dimanches, en alternance avec les communes voisines.
  • sports et loisirs : deux stades de football avec piste d'athlétisme, une grande salle de sports et de spectacles, des courts de tennis en plein air; divers clubs et associations sportives (football, basketball, badminton, tennis, pétanque, judo, Aïkido, handball, etc. )et culturelles (chorale, théatre, etc.). Il existe une association de pèche et de pisciculture (nombreuses rivières, quelques étangs), mais la chasse, comme dans toute l'Alsace, est mise aux enchères par lots tous les 9 ans par la commune et réservée aux adjudicataires, en général non-résidents.
  • ainés : club du troisième age, maison de retraite municipale
  • Sécurité : pompiers volontaires dans le village, la gendarmerie compétente est celle de Sundhouse, le centre hospitalier celui de Sélestat.
  • Transports : un service régulier d'autobus relie le village à ses voisins, et dessert notamment la gare SNCF de Sélestat. Un autre service assure le ramassage scolaire vers les établissements d'enseignement secondaire de Sundhouse et Sélestat.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1656 1666 1933 1890 1788 1980
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes
  • population municipale en 2004 : 2 333
  • population municipale en 2006 : 2 434
  • population provisoire pour 2006 : 2 362

[modifier] Économie

Diverses entreprises, toutes de moins de 50 salariés (travail du bois et du métal, transports, matériaux de construction, machinisme agricole, construction, etc.) et des artisans de tous corps de métiers sont installés dans le village.

L'agriculture est concentrée en quelques exploitations d'importance, lesquelles pratiquent surtout la culture intensive du maïs, lequel a de plus en plus tendance à envahir l'espace auparavant laissé en prairie, et pose un problème d'environnement d'autant plus important qu'il génère également une pollution notable de l'eau potable, laquelle frôle les teneurs limites en atrazines et en nitrates.

L'absence d'autres industries polluantes, les quelques prairies restantes, de nombreuses rivières et de très importantes forêts abritant une faune et une flore parfois exceptionnelles (daims, loutres, castors et orchidées sauvages notamment) contribuent cependant à maintenir à Hilsenheim un cadre de vie agréable.

[modifier] Lieux et monuments

Quelques belles et anciennes maisons alsaciennes et de belles forêts et rivières (notamment en direction du nord) se prètant parfaitement à la randonnée, au canoé, à la découverte de la nature et à la promenade équestre.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Hilsenheim sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes