Henriette d'Angleterre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Portrait posthume réalisé par Samuel Cooper à la demande du frère d'Henriette, le roi Charles II d'Angleterre
Portrait posthume réalisé par Samuel Cooper à la demande du frère d'Henriette, le roi Charles II d'Angleterre

Henriette d'Angleterre (16 juin 1644, Exeter, Angleterre - 30 juin 1670, château de Saint-Cloud, France), appelée aussi Henriette-Anne Stuart, en anglais Henrietta Anne of England, fille du roi Charles Ier d'Angleterre et d'Écosse et de la reine Henriette de France et petite-fille d'Henri IV.

[modifier] Biographie

Henriette-Anne naît à Exeter en Angleterre le 16 juin 1644, au plus fort de la guerre civile opposant son père à Cromwell. Sa mère, dont cet accouchement a temporairement interrompu la fuite hors d'Angleterre, se soucie peu d'elle et gagne la France juste après la naissance, la laissant à la garde de sa gouvernante, Lady Dalkeith, comtesse de Morton.

Au vu du contexte politique de l'époque, son père ordonne prudemment que la princesse soit rapidement baptisée selon le rite anglican. Quelques mois plus tard, après la défaite de Naseby, Charles Ier envoie son fils aîné, le prince de Galles, rejoindre sa mère en France. Lady Morton est transférée de force avec Henriette près de Londres, mais refuse de livrer l'enfant au Parlement. Craignant pour la vie de la princesse, elle s'échappe durant l'été 1646 pour rejoindre les réfugiés anglais à la cour de Louis XIV, déguisée en paysanne et faisant passer l'enfant pour son fils. Elle est accueillie assez fraîchement par la reine Henriette, puis congédiée assez rapidement. La princesse fut élevée dans le catholicisme au couvent de Chaillot par les Sœurs de la Visitation. Henriette était très liée avec son frère aîné Charles II (qui succéda officiellement à Charles Ier, décapité en 1649). La princesse grandit dans le souvenir de son père. Elle est entourée de beaucoup d'égards par sa tante, Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, et régente de France.

Le 31 mars 1661 elle épouse son cousin Philippe Ier, duc d'Orléans (Monsieur), frère de Louis XIV. Ils eurent plusieurs enfants :

Leur ménage est malheureux. Monsieur, dont les penchants pour les hommes plutôt que pour les femmes étaient connus (notamment le chevalier de Lorraine), accomplit cependant son devoir conjugal, mais jalouse l'influence de son épouse à la cour. Henriette est en effet très proche de son beau-frère Louis XIV, qui apprécie sa beauté, sa culture et son goût du luxe. Et si elle parvient à obtenir diverses faveurs et postes de commandements pour ses favoris, elle n'obtient jamais rien pour son époux, qui lui en tient une vive rigueur. Louis XIV, tenant compte des leçons de l'Histoire, veille à l'époque à ce que son frère ne gagne aucun pouvoir propre à menacer la royauté.

La Cour soupçonna un temps Madame et le Roi d'être amants. Pour faire pièce aux médisants, Madame suggére alors l'idée de faire appel à un paravent, une jeune fille innocente que le Roi courtiserait : le choix se porte sur Louise de La Vallière. Mais Louis XIV s'en éprend tellement bien qu'il s'éloigne de sa belle-sœur. Madame demeure tout de même la reine des bals de la Cour. Elle souffre de l'hostilité de son mari, de sa belle-mère (Anne d'Autriche) et de la reine Marie-Thérèse.

En 1670, elle contribue au traité de Douvres, qui scelle le rapprochement entre Charles II (restauré en 1660) et Louis XIV.

Deux semaine après son retour de Londres Madame est saisie de violentes douleurs au côté après avoir bu un verre de chicorée. Son agonie durera plusieurs heures. Elle meurt à 26 ans, le 30 juin 1670, à deux heures et demi du matin environ, au château de Saint-Cloud, peut-être d'une péritonite, mais on soupçonne les favoris de son mari de l'avoir empoisonnée. Toutefois ce soupçon devrait être écarté, car l'autopsie, exigée par Louis XIV n'aurait rien révélé de tel. Il reste toutefois entretenu par les mémoires de la princesse Palatine.

Jacques Bénigne Bossuet compose pour Henriette-Anne une oraison funèbre. Monsieur se remarie en 1671 avec la Princesse Palatine, Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), petite-cousine d'Henriette d'Angleterre du côté anglais.

[modifier] Bibliographie

  • Christian Bouyer, Henriette-Anne d'Angleterre : Belle-sœur de Louis XIV, Pygmalion, 2006 (ISBN 2756400025)

[modifier] Lien externe

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Henriette d'Angleterre.