Henri Louis Duhamel du Monceau

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Henri Louis Duhamel du Monceau.
Henri Louis Duhamel du Monceau.

Henri Louis Duhamel du Monceau, né à Paris avant le 20 juillet 1700 et mort à Paris le 22 août 1782, était physicien, botaniste, chimiste et agronome français, inspecteur général de la marine et écrivain scientifique.

Sommaire

[modifier] Biographie

Planche du Traité des Arbres Fruitiers Tome I d'Henri-Louis Duhamel du Monceau (1768)
Planche du Traité des Arbres Fruitiers Tome I d'Henri-Louis Duhamel du Monceau (1768)

Il suit les désirs de son père et entame des études de droit (1718-1721) mais sa véritable passion est la botanique, domaine où il se distingue très tôt. En 1728, il présente devant l'Académie des sciences un mémoire sur une maladie contagieuse touchant le safran, l'une des productions de la région du Gâtinais. En 1731, l'Académie lui confie l'étude de l'amélioration du bois destiné à la construction navale. Duhamel est assisté par Buffon (1707-1788). Ses travaux lui valent d'entrer à l'Académie en 1738. Il se spécialise à partir de cette date en techniques de production sylvicole et contribue à l'Académie plus de soixante mémoires sur la marine, l'agriculture et le commerce.

Duhamel du Monceau fut l’un des auteurs les plus prolixes, des plus compétents aussi, véritable esprit encyclopétique. Si l’on met à part les dix-sept volumes qu’il donna à la collection de l’Académie des sciences à partir de 1761, il publia les ouvrages les plus importants de l’agronomie française, le Traité de la culture des terres (1756), adaptation de Jethro Tull, et les Éléments d’agriculture (1756), fruits de ses expériences personnelles. Il avait fait de son domaine de Denainvilliers, dans le Gâtinais, une véritable station d’agriculture expérimentale. Ses fonctions à la marine firent de lui un spécialiste des bois et son Traité des arbres (1755) en apporte la preuve [1]

Il composa également des Éléments d’architecture navale (1752) qui serviront de base pour la fondation en 1765, sous le patronage du duc de Choiseul, de l’École des ingénieurs-constructeurs des vaisseaux royaux, ancêtre de l’École nationale supérieure de techniques avancées. A cette époque, la technique se contente encore de règles chiffrées, mais obtenues empiriquement, telles que pour la coque des navires. Duhamel du Monceau, malgré les travaux des théoriciens, avait encore peu de confiance dans l’application des mathématiques à son art [1]

Dans son Art du serrurier (1762), Duhamel du Monceau reprend les préceptes de Mathurin Jousse pour distinguer les diverses sortes de fer, et de façon à en faire l’usage qui convient à chacun d’eux : « on connaît encore mieux la qualité du fer en examinant son grain : pour cela il faut le rompre ». Ces préceptes conduiront à la métallographie.

Dans un commentaire sur l’Art de l'Épinglier (1761), il fait mention de la division du travail dans un texte qui inspira plus tard Adam Smith (1723-1790) pour sa très célèbre Richesse des Nations. Adam Smith reprendra en 1776 à la fois l'expression mais aussi l'exemple de la fabrication d'épingles :

« Il n’y a personne qui ne soit étonné du bas prix des épingles ; mais la surprise augmentera sans doute quand on saura combien de différentes opérations, la plûpart fort délicates, sont indispensablement nécessaires pour faire une bonne épingle. Nous allons parcourir en peu de mots ces opérations pour faire naître l’envie d’en connoître les détails ; cette énumération nous fournira autant d’articles qui feront la division de ce travail. »

Selon les pratiques de l’époque, Duhamel du Monceau constitua une collection de machines qui resta célèbre et ne fut dispersée qu’au XXe siècle [1].

Duhamel fit avec Buffon (1707-1788) plusieurs expériences sur la croissance des bois, et admit, avant Benjamin Franklin, l'identité de la foudre et de l'électricité.

On mesure par ces quelques indications, la richesse d’une œuvre qui eut, dans le monde technique français, une importance captitale [1].

[modifier] Principales publications

Traité d'architecture navale de Duhamel du Monceau - 1758
Traité d'architecture navale de Duhamel du Monceau - 1758
  • Traité de la fabrique des manœuvres pour les vaisseaux, ou l'Art de la corderie perfectionné (1747)
  • Traité de la culture des terres (6 volumes, 1751-1761) Texte en ligne 2 3 5 6
  • Traité de la conservation des grains et en particulier du froment (1753)
  • Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre (2 volumes, 1755) Texte en ligne 1 2
  • Mémoires sur la garance et sa culture, avec la description des étuves pour la dessécher et des moulins pour la pulvériser (1757)
  • Élémens de l'architecture navale (1758)
  • La Physique des arbres (1758) Texte en ligne 1 2
  • École d'agriculture (1759)
  • Moyens de conserver la santé aux équipages des vaisseaux, avec la manière de purifier l'air des salles des hôpitaux, et une courte description de l'hôpital Saint-Louis, à Paris (1759)
  • Des Semis et plantations des arbres et de leur culture (1760)
  • Éléments d'agriculture (1762)
  • De l'Exploitation des bois, ou Moyens de tirer un parti avantageux des taillis, demi-futaies et hautes-futaies, avec la Description des arts qui se pratiquent dans les forests (1764) Texte en ligne 1 2
  • Traités des arbres fruitiers (1768) Texte en ligne C'est le traité le plus complet du XVIIIe siècle sur cette matière.
  • Des Pêches maritimes et fluviatiles (1769)

Plusieurs de ses ouvrages ont été réimprimés avec des augmentations par Pierre-Antoine Poiteau (1766-1854), Pierre Jean François Turpin (1775-1840), Jean-Élie Bertrand (1713-1797), Étienne Michel.

[modifier] Notes et références

  1. abcd Histoire des techniques - Bertrand Gille

[modifier] Bibliographie

Grenadier à fruits doux - Traité des arbres fruitiers de Duhmel du Monceau
Grenadier à fruits doux - Traité des arbres fruitiers de Duhmel du Monceau
  • (s. dir.), Bertrand Gille : Histoire des techniques, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1978 (ISBN 978-2070108817)
  • Bruno de Dinechin, Duhamel du Monceau : un savant exemplaire au siècle des lumières, éd. Connaissance et Mémoires Européennes, 1998 (ISBN 2-919911-11-2)
  • « Duhamel du Monceau, un Européen du siècle des lumières, actes du colloque du 12 mai 2000 », Orléans, 2002
  • Adrien Davy de Virville (dir.), Histoire de la botanique en France, SEDES, Paris, 1955, 394 p.
  • Antonio Saltini, Storia delle scienze agrarie, t. II, I secoli della rivoluzione agraria, Edagricole, Bologna, 1987, p. 136-196.

[modifier] Liens externes


Duhamel est l'abréviation botanique officielle de Henri Louis Duhamel du Monceau.
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