Hani Ramadan

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Hani Ramadan, né le 2 juin 1959, est un intellectuel suisse[1] de confession musulmane. C'est le frère de Tariq Ramadan. Il est docteur es lettres et philosophie de l’Université de Genève (1990). Il est marié et père de 3 enfants.

Il dirige depuis 1995 le Centre islamique de Genève, fondé par son père Saïd Ramadan, également fondateur de la branche palestinienne des Frères musulmans. Il dispense un enseignement religieux fondamentaliste. Prédicateur islamiste, il donne de nombreuses conférences et ses publications sont largement diffusées. Il trouve un large écho parmi de jeunes musulmans désirant revenir à la pratique.

Sommaire

[modifier] L’« affaire »

Alors qu'il est enseignant de français au Cycle d’orientation de la Golette à Meyrin depuis 1981, en 1991 parait son ouvrage La Femme en Islam, dans lequel il explique la différence de statut des hommes et des femmes dans cette religion ; le contenu en est jugé discriminatoire par des collègues, en particulier femmes. Il s'ensuit une certaine animosité à son égard, qui prépare le terrain de la suite des événements[2]. En 1998, à la suite d'une présentation du livre dans l'Hebdo, un grand hebdomadaire suisse romand, une pétition mettant en question la compatibilité de ses déclarations avec le devoir de réserve des enseignants, signée par une cinquantaine de collègues, est soumise à la présidente du DIP. H. Ramadan estime que ses propos ont été déformés. Par ailleurs, ses élèves organisent une pétition en sa faveur et aucune suite n’est donnée, à l’exception d’un rappel au devoir de réserve[2]. En 2000, une nouvelle polémique démarre dans les media, à la suite d’un appel au djihad qu’il lance à l’occasion d'une manifestation qu’il co-dirige contre l’occupation israélienne. H Ramadan affirme que le djihad qu’il prône n’est en aucun cas violent, et que la presse a encore une fois trahi ses propos. Le DIP estime pour sa part qu’il a enfreint son devoir de réserve, mais ne juge pas nécessaire de donner suite.[2] Le 10 septembre 2002, dans une tribune du Monde intitulée La Charia incomprise, Hani Ramadan explique la notion de droit islamique et fait référence à la lapidation en la présentant comme une mesure dissuasive pratiquement impossible à appliquer dans la réalité, bien qu'effectivement prévue par la loi divine, référence ultime pour les musulmans. Il établit un parallèle avec le SIDA : ce sont des punitions imposées par Dieu à une humanité pécheresse, qu'il convient d'accepter si nécessaire, mais en montrant de la compassion pour la victime[3].

Le Département de l'instruction publique (DIP) de Genève estime, sur avis du Conseil d’ État, qu’il a enfreint l’obligation de réserve et de neutralité exigés des fonctionnaires et le démet de ses fonctions[4]. Néanmoins, l’enquête ayant relevé qu’il « s’abstient de faire état de ses convictions religieuses directement devant ses élèves », la Commission de recours de l’instruction publique (CRIP) considère qu’il a exercé sa liberté d’expression en toute légalité, puisque dans un cadre sans lien direct avec sa fonction[2]. Elle annule la décision de licenciement lors de deux jugements consécutifs, en 2004 et en 2005. Le gouvernement genevois, qui a refusé de tenir compte de la décision du Tribunal administratif en 2004, se voit en 2005 dans l’obligation de le réintégrer et de lui verser son salaire, y compris les sommes dues durant sa période de licenciement. Néanmoins, il n’a pas été réaffecté à un poste d’enseignant[5].

En 2006, il a été recruté par le centre de formation Shâtibî (librairie Tawhid) de Lyon, fondé en 1986 par l'UJM, comme responsable de travaux dirigés.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. naturalisé en 1983
  2. abcd Rapport d'enquête
  3. La Charia incomprise
  4. Débat sur l'affaire - Tribune de Genève 14.10.2002
  5. Le Monde 23.12.03

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes