Hésitation républicaine chinoise

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En mars 1912, la république est établie en Chine avec à sa tête Yuan Shikai. La Chine connaît une période de calme, mais revient au bout de deux ans aux méthodes de gouvernement absolu. À la mort de Yuan Shikai, en juin 1916, le régime républicain est rétabli.

Sommaire

[modifier] De la république à la dictature

drapeau de 1912 à 1928
drapeau de 1912 à 1928

À la suite d'un compromis, en échange de la reddition de l'empereur Pu Yi, les révolutionnaires cèdent le poste de président de la République à Yuan Shikai alors dirigeant de l’armée du beiyang. Après avoir été mis en minorité lors des élection législatives de 1913 par le Guomindang, il fait assassiner le leader de ce parti. S'ensuivent des troubles entre Yuan et les militants du Guomindang qui aboutissent à la dictature.

[modifier] L’organisation de la dictature

En mars 1912 une constitution est adoptée sous la forme d’une loi conventionnelle, et en août et septembre, des lois électorales créent la Chambre des députés. En décembre 1912 et janvier 1913, les sièges de la première législature sont partagés entre le Guomindang (parti à majorité nationaliste) et le minzhu dang . Yuan Shikai fait assassiner le leader du Guomindang Song Jiaoren. Après avoir transgressé les lois, il emprunte 25 millions de livres soit un an de revenus de l’État.

[modifier] La seconde révolution du Guomindang

Si les membres du Guomindang comprennent la stratégie de Yuan Shikai, ils hésitent à s’opposer à lui de front. La plupart des provinces sont alors contrôlées par un gouverneur militaire, représentant de Yuan Shikai. Néanmoins trois provinces ont un gouverneur membre du Guomindang.

Le gouvernement central cherche à les évincer alors que les gouverneurs prônent l’indépendance de leur province. Mais Yuan Shikai fait appel à la force et déclenche des combats du 12 au 29 juillet 1913. Les opposants fuient le pays et se réfugient au Japon, notamment Sun Yat-sen (le père de la nation). On appelle cette épisode la deuxième révolution (二次革命).

[modifier] L’établissement de la dictature

C'est alors que Yuan Shikai élimine l’opposition parlementaire. Dans un premier temps il fait cerner la chambre des députés à l'occasion du vote instaurant le mandat présidentiel. Celui-ci est fixé à 5 ans renouvelable une seule fois.

Le 4 novembre 1913 le Guomindang est déclaré illégal, les journaux d’opposition sont interdits et des sénateurs sont expulsés du pays. En janvier 1914, Yuan Shikai dissout ce qui reste du parlement et nomme lui-même des groupes. La constitution provisoire de 1912 est annulée puis remplacée en mai 1914 par un texte qui étend considérablement les pouvoirs du président. Cette constitution est complétée par un amendement qui porte à 10 ans la durée du mandat présidentiel renouvelable sans réélection

[modifier] La république contestée de l’extérieur

commémoration de Yuan Shikai et Sun Yat-sen
commémoration de Yuan Shikai et Sun Yat-sen

Alors qu'en août 1914 débute la Première Guerre mondiale, la souveraineté de la Chine est en phase de déclin.

[modifier] Les vingt-et-une demandes du Japon

Allié de la Triple-Entente tout comme la Chine, le Japon conquiert et annexe les possessions allemandes de la province de Shandong. Le gouvernement de Shigenobu Ōkuma établit en janvier 1915 une liste de Vingt et une demandes qui ont pour but de faire de la Chine un protectorat japonais. Elle est présentée secrètement par le ministre du Japon à Yuan Shikai.

[modifier] La réaction du gouvernement chinois

Yuan Shikai ne refuse pas mais veut gagner du temps ce qui conduit les Japonais à poser un ultimatum le 7 mai 1915. Il accepte certaines demandes et divulgue les revendications des Japonais. Les États-Unis protestent et l’opinion publique chinoise s'y oppose.

[modifier] Les réactions populaires

Le 25 mai 1915, les vingt-et-une demandes sont adoptées. Mais cela entraîne un boycott des marchandises et des banques japonaises. Les chefs de file de la contestation populaire lancent une souscription nationale destinée à recueillir des fonds de telle sorte que la Chine soit suffisamment forte pour résister aux prétentions japonaises.

[modifier] De la restauration de la monarchie au rétablissement de la république

Yuan Shikai en tenue impériale
Yuan Shikai en tenue impériale

Considérant la situation favorable, Yuan Shikai veut alors augmenter son emprise. À l'instar de Yan Du, certains de ces partisans lui conseillent de restaurer la monarchie, et de prendre le titre d’empereur. Contrairement à ses attentes, il est alors confronté à une vive opposition qui le contraint à se rétracter peu avant sa mort.

[modifier] La restauration de la monarchie

drapeau impérial
drapeau impérial

Yuan Shikai affirme que la Chine ne peut pas résister aux Japonais parce qu’elle n’est pas assez forte. Il explique que seule la monarchie pourrait assurer la stabilité nécessaire. C'est ainsi que le système impérial est restauré le 12 décembre 1915. Ces prétentions monarchiques suscitent des oppositions parmi ceux qui le soutenaient jusqu’alors. Cai Ye, ancien gouverneur du Yunnan y retourne et déclare l'indépendance de la province. De là une armée de protection nationale se forme, s’étend aux autres provinces du sud (Guangdong, Guangxi, Guizhou) qui revendiquent à leur tour leur indépendance. Yuan Shikai avait jusque là pu s'appuyer sur l’armée Beiyang mais de nouvelles loyautés se sont formées et se sont les lieutenants qui ont le pouvoir.

Les puissances étrangères, qui ne veulent pas que la Chine soit trop unifiée ou trop forte, suspendent leur aide financière et diplomatique. Yuan Shikai fait machine arrière et renonce à son titre impérial le 22 mars 1916. Pour prouver ses bonnes intentions il propose à ceux qui ont formé ce gouvernement provisoire de rentrer au gouvernement central. Mais ces promesses n’ont pas d’effet et il meurt d'une maladie du foie le 6 juin 1916.

[modifier] Le rétablissement de la république

Le gouvernement échoit au vice président de la république Li Yuanhong. Il restaure la constitution de 1912 et convoque le parlement de 1913. Le régime républicain est rétabli et, le 1er août 1916, les membres du Guomindang forment une majorité avant de s'opposer au premier ministre, un général nommé Duan Qirui. Pendant quelque temps la Chine recouvre son unité nationale, mais un conflit entre ses lieutenants entraîne un éclatement de l’armée Beiyang durant 12 ans.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources