Guomindang

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Emblème du Guomindang.
Emblème du Guomindang.

À l'origine, le Guomindang ou Kuo-Min-Tang (KMT) (chinois traditionnel : 中國國民黨 ; hanyu pinyin : Zhōngguó Guómíndǎng ; EFEO : Tchong-kouo Kouo-min-t'ang ; tongyong pinyin : Jhongguo Guomindang ; littéralement « parti national chinois du peuple » ou « parti populaire de Chine ») est un parti politique nationaliste chinois créé par Sun Yat-sen. Au niveau international, il est membre de l'Union démocratique internationale. Créé après la révolution de 1911, il remporte les premières élections en 1912, mais est chassé du pouvoir en 1913. À partir de 1918, il dirige un gouvernement rival à Canton et finit par s'emparer du pouvoir au terme de l'Expédition du Nord en 1928 où il instaurera un régime de parti unique. Après la victoire des États-Unis sur le Japon et la prise de pouvoir de Tchang Kaï-chek, il doit faire face à l'offensive des troupes du Parti communiste chinois et doit fuir à Taiwan, aidé par les États-Unis, son allié. Ce n'est que dans les années 1980 et 1990 que le régime s'y démocratisera progressivement

Guomindang signifie littéralement « Parti (dang) populaire (min) national (guo) », l'adjectif étant placé avant le nom qu'il qualifie.

Sommaire

[modifier] Le docteur Sun Yat-sen

Suite à la chute du pouvoir impérial, Sun Yat-sen décide de consolider ses forces avant les premières élections. Aidé de Song Jiaoren, il regroupe plusieurs groupes révolutionnaires (dont le Tongmenghui) et, le 25 août 1912, fonde le Guomindang dans la province du Guangdong. Le parti se définit alors comme un parti démocratique et socialiste modéré.

Mené par Song Jiaoren, le parti gagne la majorité à la première Assemblée nationale. Song est assassiné le 20 mars 1913 à la gare de Shanghai. En tant que président, Yuan Shikai voulait solliciter d'importants prêts à l'étranger. Le Guomindang s'opposant à cette politique est alors chassé de l'Assemblée et Yuan Shikai finit même par dissoudre le Parlement. Le Guomindang est interdit et plusieurs de ses partisans sont arrêtés ou tués. Sun fuit au Japon, où il met longtemps à se réorganiser. Il y fonde finalement le Parti révolutionnaire. Il retourne en Chine en 1918 et tente de former un gouvernement rival à Canton ou à Shanghai à partir de 1920. Son manque d'argent, de moyens militaires et d'expérience hypothèquent ces tentatives et le laissent à la merci des seigneurs de la guerre locaux. En 1922, des agents du Komintern lui proposent leur aide et l'incitent à reformer le Guomindang. C'est à cette époque que Sun formule son idéologie : les « Trois Principes du Peuple », démocratie, socialisme et nationalisme anti-impérialiste. Sun se base à Canton, où il reçoit des fonds, du matériel militaire et l'aide d'experts en provenance d'Union soviétique. Le Parti communiste chinois est alors allié au Guomindang.

[modifier] Tchang Kaï-chek

Tchang Kaï-chek prend les rênes du parti et décide d'entamer l'Expédition du Nord pour s'emparer du pouvoir. Avant d'atteindre Pékin, il élimine les communistes, à Shanghai puis à Hankou. En 1928, le Guomindang s'empare du pouvoir et instaure un régime de parti unique, mêlant le confucianisme au fascisme. La lutte contre les communistes s'intensifie et ces derniers doivent fuir au Shaanxi (la « Longue Marche »).

Afin de lutter contre l'offensive japonaise, le Guomindang est conduit à s'allier avec ses ennemis de la veille, mais cette alliance demeura toujours superficielle. Fuyant la menace nippone, le siège du gouvernement passe successivement de Nankin à Wuhan et Chongqing, chacune des villes faisant l'objet de violents bombardements ordonnés par le Quartier général impérial. À compter de 1939, le Guomingdang fait de Chongqing sa base permanente jusqu'à la fin de la guerre.

En 1945, afin d'assurer le contrôle effectif du territoire national au Kuomintang (qui représentait le gouvernement chinois légitime), les Américains organisent un pont aérien permettant aux nationalistes de gagner la course au désarmement des troupes japonaises et de s'assurer ainsi le contrôle des territoires précédemment occupés.

Par la suite, l'armée du Guomindang entre en lutte ouverte avec l'armée communiste de Mao Zedong, mais le manque de soutien populaire et l'efficacité du PCC et de ses alliés soviétiques ont pour conséquence la victoire des communistes et la proclamation, le 1er octobre 1949, de la République populaire de Chine (RPC) par Mao Zedong.

Le Guomindang se réfugie alors à Taiwan, ne conservant que quelques îles à proximité du territoire continental de la Chine, et continue de s'y proclamer seul gouvernement légitime de la Chine (République de Chine ou Chine nationaliste).

Voir la suite de l'histoire du Guomindang à l'article Taiwan.

Le Guomindang, est un parti politique actuel de la République de Chine à Taiwan. Avec le Qinmindang (« parti du peuple en premier » ou People First Party), il forme ce qui est connu sous le nom de coalition pan-bleue, moins hostile à l'idée d'une réunification de la Chine que la coalition pan-verte qui est en faveur de l'indépendance de Taiwan.

[modifier] Politique de réunification avec la Chine continentale

Le président du Guomindang
Le président du Guomindang

En visite au temple tibétain Yonghe à Pékin le 16 avril 2006, le président du Guomindang a signé différents accords de réunification sous forme de province autonome avec la Chine en 2005 et 2006. Ces accords n'avaient néanmoins qu'une valeur symbolique, le Guomindang n'étant pas au pouvoir à Taiwan durant cette période. La République populaire de Chine, à tout de même pris à la lettre ses accords, et autorisé les importations sans taxes depuis Taïwan, et réautorisé les Taïwanais à venir sur son territoire. Jusqu'alors, La RPC ne reconnaissait pas du tout l'état de République de Chine, elle l'accepte aujourd'hui en tant que province autonome.

[modifier] Démocratisation de Taïwan

Après la période de démocratisation de Taïwan dans les années 1980 à 1990, le guomindang à dû céder le gouvernement à l'opposition. Cependant, suite à des problèmes de corruption du nouveau gouvernement, le Guomindang, à regagné la majorité des régions aux élections régionales de 2006. En janvier 2008, il remporte les élections législatives, en obtenant 85 des 113 sièges du parlement.

Le 22 mars 2008, Ma Ying-jeou du Guomindang devient le nouveau président avec 58;45% des votes[1] face à son opposant Frank Hsieh, laissant entre voir un apaisement dans le détroit. Ma Ying-jeou déclare vouloir reprendre les pourparlers entre la Chine et Taiwan en ce basant sur le consensus de 1992 et mettre l'accent sur les aspects économiques, tout en déclarant que Taiwan est une "nation souveraine"[2]. Pendant la campagne Ma Ying-jeou déclara ne pas vouloir changer le statu quo.[3]

[modifier] Références et notes

  1. Ma Ying-jeou élu avec une forte avance [lire en ligne]
  2. Ma says he will focus on economic ties [lire en ligne]
  3. Defend Taiwan's sovereignty, says Ma [lire en ligne]

[modifier] Lien externe