Guy Du Faur de Pibrac

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Guy Du Faur, seigneur de Pibrac, né en 1529 à Pibrac et mort à Paris le 27 mai 1584, est un poète, magistrat et diplomate français.

D’une ancienne famille parlementaire, Pibrac fut élevé avec soin. Il étudia le droit sous Cujas et Alciat, et se rendit célèbre par ses talents et son caractère au Parlement de Toulouse. Il fut choisi par Charles IX pour être un de ses représentants au concile de Trente.

En 1565, il devint avocat général au parlement de Paris, sur la demande du chancelier de L'Hospital, puis, en 1570, conseiller d’État. Il fut chancelier du duc d’Anjou, futur Henri III, en Pologne, puis de Marguerite de Navarre (1578), pour laquelle il manifesta une passion amoureuse qui lui attira la défaveur de cette princesse et les moqueries des courtisans.

La vie publique de Pibrac fut celle d’un homme de bien, d’une âme élevée. On lui reproche d’avoir fait l’apologie de la Saint-Barthélemy, dans l’opuscule intitulé : Ornalissimi cujusdam viri de rébus Gallicis ad Stanislaum Elvidium epistola (Paris, 1573, in-4°), dont il fit aussi une version française.

Comme orateur, Pibrac se plaça parmi les plus illustres de son siècle, sans échapper à l’abus, alors général, des citations grecques et latines. On a conservé de ses discours : Oratio habita in concilia Tridentino (Paris, 1562, in-8°) ; Recueil des points principaux des deux remontrances faites en la cour à l’ouverture du parlement de 1569 (1570, in-4°) ; Discours de l’âme et des sciences, dans le Recueil de plusieurs pièces (1635, in-8°).

Comme poète, Pibrac acquit de son temps une grande réputation par ses quatrains, dont la première édition parut sous le titre de Cinquante quatrains, contenant préceptes et enseignements utiles pour la vie de l’homme, composés à l’imitation de Phocylides, Epicharmus et autres poètes grecs (Paris, 1574, in-4°). Cet ouvrage, augmenté par l’auteur de soixante-seize quatrains, a été réimprimé très souvent et mis entre les mains de la jeunesse jusqu’au XIXe siècle. Florent Chrestien l’a traduit en vers grecs et latins, vers pour vers (Paris, 1584, in-4°). Il a été traduit en vers latins par Augustin Prévost (1584, in-4°), Christian Loisel (1600, in-8°), etc.; en prose grecque par Pierre Dumoulin (Sedan, 1641, in-4°) ; en vers allemands par Martin Opitz (Francfort, 1626, in-8°); etc.

Les Quatrains de Pibrac, supérieurs à ceux du président Favre et de Pierre Mathieu auxquels on les a réunis dans plusieurs éditions, sont en vers de dix syllabes, d’un style bien vieilli, mais où se distinguent encore la noblesse et la précision :

Ris, si tu veux, un ris de Démocrite,
Puisque le monde est pure vanité,
Mais quelquefois, touché d’humanité,
Pleure nos maux des larmes d’Héraclite.
Tout l’univers n’est qu’une cité ronde :
Chacun a droit de s’en dire bourgeois,
Le Scythe et le Maure autant que le Grégeois
Le plus petit que le plus grand du monde.

On a encore de Pibrac dans quelques éditions des Quatrains : Poème sur les plaisirs de la vie rustique, et De la manière civile de se comporter pour entrer en mariage. Son Apologie à la reine de Navarre a été insérée dans le Recueil de plusieurs pièces (Paris, 1635, in-8°).

Pibrac a aussi fondé, en 1576, l’Académie du Palais qui a continué l’œuvre de l’Académie de musique et de poésie fondée par Baïf et Joachim Thibault de Courville en 1570.

[modifier] Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1592

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