Guillaume Couture

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Cet article décrit l'histoire du premier colon de la seigneurie de Lauzon à Pointe-Lévy (secteur Lauzon) en complément à l'article principal sur la Ville de Lévis.

Pour les articles homonymes, voir Couture (homonymie).

Guillaume Couture (14 janvier 1618 - 4 avril 1701)

Monument de Guillaume Couture installé dans le Vieux-Lauzon à Lévis.
Monument de Guillaume Couture installé dans le Vieux-Lauzon à Lévis.

Ancêtre de tous les Couture d'Amérique. Il est un héros méconnu de la Nouvelle-France et il fut aussi le premier colon français qui s'est installé devant Québec sur la seigneurie de Lauzon (aujourd'hui la ville de Lévis) en 1647. Couture devint le premier juge-sénéchal et capitaine de milice de la Pointe-de-Lévy (ou Pointe-Lévy). Il n'a jamais obtenu officiellement un titre seigneurial. Cependant, par ses initiatives et ses habiletés, il a contribué au développement de la colonisation des terres au sud de Québec. On peut lui donner le titre de « roturier bâtisseur » ou « père fondateur » de la seigneurie de Lauzon. Il siégea aussi à quelques occasions au Conseil souverain à titre de remplaçant.

Sommaire

[modifier] L'origine du nom de famille Couture à l'époque de la France médiévale

À l'époque de la Nouvelle-France, le patronyme « Couture » s'écrivait « Cousture » (de même que « Coûture »). Le nom de famille « Couture » trouve son origine dans la France médiévale. En effet, une « costure », en ancien français, signifiait un champ labouré ou une terre cultivée et ensemencée. Le nom de proviendrait du mot latin cultura qui a fait naître le mot français « culture ». On retrouve notamment le terme « Cousture », dans le récit « Perceval ou le Conte du Graal », de l'écrivain Chrétien de Troyes. Celui-ci l'a écrit en vers entre 1182 et 1190 (il s'agit d'une œuvre inachevée). Par le fait même, on retrouvait aussi en France des « Couturier » (un nom qui n'a aucun lien de parenté avec les familles Couture) dont le nom signifiait le cultivateur à l'époque médiévale. Les Couture habitaient principalement le nord de la France, mais on en retrouve également au centre et au sud de la France.

[modifier] Originaire de la Normandie

Né à Rouen, dans la paroisse Saint-Godard, en Normandie (ou Haute-Normandie), il était le fils de Guillaume Cousture Sr. et de Madeleine Mallet[1]. Son parrain et sa marraine se nommaient Henry Herembourg et Marie Régnaul. Guillaume fils devint charpentier. On sait très peu de chose sur son enfance. Cependant, nous savons qu'il a apprit le métier de charpentier son père, car celui-ci était maître menuisier attitré de la fabrique de St-Godard de 1624 à 1632. Guillaume Cousture Sr. serait décédé quelques années avant le départ de son fils Guillaume pour la Nouvelle-France. Pierre Cousture, frère de Guillaume Sr., devint le tuteur des enfants et l'administrateur des biens de la famille Couture.

La famille de Guillaume Cousture (père) était composée de cinq enfants :

  • Guillaume, né le 14 janvier 1618 (ancêtre des Couture d'Amérique du Nord)
  • Geneviève, né le 2 novembre 1621
  • Marie, née le 25 mars 1624
  • Alexandre, née le 29 novembre 1626
  • Anne, née le 6 décembre 1628

[modifier] Arrivée de Guillaume Couture en Nouvelle-France

Selon l'historien Marcel Trudel, qui a consulté le testament de Couture signé en 1638, celui-ci serait arrivé en Nouvelle-France en cette même année. Il n'existe aucune information précise sur ses occupations pendant l'année 1637-1638. Dès son arrivée à en Nouvelle-France, il devint un coureur des bois, un « donné » ou « truchement » (interprète et ambassadeur) exceptionnel auprès des Jésuites et des tribus amérindiennes (notamment les Hurons et les Iroquois). Le 26 juin 1641, il légua à sa mère (Madeleine Mallet) et à sa sœur Marie les quelques terres qu'il avait héritées de son père (Guillaume) en France[2]. Il effectua son premier grand voyage en Huronie, précisément à Sainte-Marie-au-pays-des Hurons, près de l'actuelle ville de Midland en Ontario. Il fut chargé de faire parvenir certains objets aux missionnaires jésuites et d'escorter, au retour, des chefs Hurons jusqu’à Québec.

[modifier] Martyrisé en compagnie de pères jésuites par les Iroquois en 1642

Le 2 août 1642, il quitta Trois-Rivières pour une nouvelle expédition vers la Huronie, en compagnie du chef huron Ahatsistari (baptisé Eugène) et de quelques Français, le père jésuite Isaac Jogues et le « donné » René Goupil, ainsi que dix-neuf Hurons répartis dans 12 canots. Le 4 août, une escarmouche eu lieu contre des Agniers (environ 80 Iroquois) lors d'une embuscade aux Îles à l'entrée du lac Saint-Pierre. Un des chefs iroquois fut tué à l'arquebuse par Couture. En tout, 22 personnes tombèrent entre les mains des Agniers, notamment Ahatsistari, le père Jogues, Goupil et Couture. Ahatsistari fut martyrisé. Il fut privé de ses deux pouces et on lui enfonça un bâton pointu jusqu’au coude par l’une des plaies béantes. Le 11 août, il sera assassiné. Les chefs agniers décidèrent de laisser la vie sauve à tous les captifs hurons, sauf à trois qu’ils condamnèrent à mourir dans les flammes. Ahatsistari était l’un de ces trois Hurons. Il fut supplicié au village de Tionontoguen (Teonontogen). Sur le bûcher il dit : « Que quelqu’un se lève de nos os pour nous venger! »[3]. Ahatsistari pria ses compatriotes hurons qui assistaient à la scène de ne pas permettre que le souvenir de son sort influence le moins du monde la conclusion de la paix avec les Iroquois. Le 17 août 1642, après treize jours de marches ils arrivèrent dans le village iroquois d'Ossernenon (situé à plus de 10 km à l'ouest de l'actuelle ville d'Auriesville, dans l'État de New York). Le « donné » René Goupil fut assassiné le 29 septembre 1642 par un Iroquois, à la vue du père Jogues. Guillaume Couture ainsi que le père Jogues survécurent aux supplices malgré d'atroces souffrances. Un Iroquois arracha la moitié de l'index de la main droite de Couture. Ses ongles et ses doigts seront brûlés, écrasés, pressés et tordus mais, par son courage, il eut ensuite la vie sauve grâce à une iroquoise influente qui avait demandé son adoption au village. Il fut libéré pour avoir résister à la douleur. Le père Jogues fut gardé captif au village jusqu’en novembre 1643[4].

[modifier] Interprète lors de la signature du premier traité de paix entre les Français et les Iroquois en 1645

  • En juillet 1645, Guillaume Couture réapparaît à Trois-Rivières. Il est accompagné d'un grand chef Agnier (l'une des tribus iroquoises) diplomate de sa nation, qui vient assister à un Grand Conseil pour la paix convoqué par le gouverneur Charles Jacques Huault de Montmagny. Le retour inattendu de Couture provoqua une grande joie et on lui fit une grande réception, aussi bien à Trois-Rivières qu'à la mission huronne de Sillery (Québec). À la fin de l'été 1645, Couture retourne chez les Agniers d'où il reviendra le printemps suivant, et comme il a l'intention de se marier, il demande d'être relevé de ses engagements envers les Jésuites. Le père Jérôme Lalemant, supérieur des Jésuites à Québec, accède à la demande de Couture.
  • 20 Septembre 1645 : Guillaume Couture fut un des responsables du traité de la Grande Paix (premier traité de paix entre Français et Iroquois) qui eut lieu dans la région de Trois-Rivières (le second et dernier traité de paix eut lieu en 1701). Couture servira d'interprète au cours de ces pourparlers de paix pour le gouverneur de Montmagny. Ce premier traité mit fin temporairement aux conflits qui opposaient les Français et les Agniers (Iroquois). Elle ne durera qu’un an. À la suite de ses exploits en Nouvelle-France et de la réussite de la signature de ce traité de paix, le gouverneur de Montmagny lui concéda une terre à la seigneurie de Lauzon (qui fera naître la ville de Lévis en 1861).

[modifier] Premier colonisateur de la seigneurie de Lauzon en 1647

Le 15 mai 1647, il arriva en canot au « Trou Jolliet » (Grève Jolliet), de la côte de Lauzon de Pointe-Lévy, pour s'y installer officiellement. Plus tard, ce lieu deviendra la paroisse St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy de la seigneurie de Lauzon en 1694. Sa concession mesurait cinq arpents de front par quarante arpents de profondeur. Celle-ci se situait dans le secteur Est de Lévis, entre la rue Bourassa et l'église St-Joseph, jusqu'au sud près de l'actuel chemin des Forts. Le 9 novembre 1647, il signera un acte, devant le notaire Claude Lecoutre dit Lachaisnée par lequel il s'engagea à bâtir un corps de logis temporaire situé près de la grève Jolliet, au bénéfice de sieur François Bissot de la Rivière. Un bourgeois de Québec. De plus, pour une somme de deux cent livres, Couture s'engagea aussi à défricher la terre de Bissot tout en construisant sa maison située sur une partie surélevée au dessus de la grève Jolliet[5]. Il habitera ce petit corps de logis, jusqu'au jour de la Saint-Michel, le 29 septembre 1648, le temps de terminer la construction de sa maison. Cela lui permettait de se protéger des intempéries et des vents du fleuve. Il avait aussi une vue sur le fleuve St-Laurent.

Un ruisseau situé dans la cour du couvent Jésus-Marie (construit en 1855) délimitait la terre de Couture et celle de Bissot. Malheureusement, on ne connaît pas l'emplacement précis de la maison de Couture. Cependant, selon une carte du cartographe Robert de Villeneuve datée de 1685-1686, il semble que la maison était située approximativement à quelques mètres au sud (sud-est) de l'actuelle église St-Joseph et approximativement entre la cour de l'actuelle école Saint-Joseph et le parc de son monument. Notez qu'une partie du ruisseau passait entre la maison de Couture et l'église pour se déverser dans un lac qui aboutissait au fleuve St-Laurent. Cette partie du ruisseau n'existe plus depuis plusieurs siècles. Des fouilles archéologiques pourraient se faire dans ce secteur, car il ne semble pas avoir été extrêmement altéré depuis cette époque. Aucun colon français n'a pu s'établir à la seigneurie de Lauzon avant 1647, en raison de la présence hostile des Iroquois.

Ainsi, Guillaume Couture est le premier colon français qui s'est établi devant Québec (trente-neuf ans après la construction de l'Abitation de Champlain)[6].

  • Voir le site web Wikimapia pour plus d'informations sur la localisation des principaux sites historiques de Pointe-Lévy (ou côte de Lauzon) situés dans le Vieux-Lauzon. Il suffit de pointer la souris sur un emplacement précis et de cliquer sur l'encadré pour lire la description. Les grands rectangles indiquent une zone historique importante.

[modifier] Arrivée de François Bissot à la côte de Lauzon en 1648

Sieur François Bissot de la Rivière (1613-1673) fut le premier voisin de Couture. Il s'installa à la côte de Lauzon (ou Pointe-Lévy) pour défricher sa concession et quelques années plus tard, soit en 1655, il fit construire le premier moulin de la Rive-Sud. Ce moulin était situé sur un lot situé au coin des rues Mgr Bourget et Saint-Joseph. Aujourd'hui, la Résidence la Chambrière occupe cet emplacement. Le ruisseau fut malheureusement condamné au début des années 2000, dû à la mauvaise qualité de son eau. La délimitation de leurs terres est établie par un ruisseau dont une partie (toujours existante) est située derrière l'ancien presbytère sur le terrain des religieuses du couvent Jésus-Marie. Il contournait la chapelle St-Joseph (construite sur l'emplacement actuel de l'église) pour se déverser dans un lac qui se déversait au fleuve St-Laurent.

Le 12 avril 1648, le père Pierre Bailloquet (jésuite) célébra la première messe de la seigneurie de Lauzon (ou de la Rive-Sud de Québec) dans la maison quaisi terminée de Couture. Elle était construite sur sa terre dans le secteur de l'actuelle église St-Joseph et de l'école St-Joseph du Vieux-Lauzon.

Le 15 octobre 1648, Guillaume Couture et François Bissot deviennent officiellement les premiers censitaires de la seigneurie de Lauzon par la signature officielle de l'acte de concession signée à Paris par Jean de Lauzon.

Le 25 octobre 1648, François Bissot épousa Marie Couillard (fille de Guillaume Couillard et de Guillemette Hébert et petite-fille de Louis Hébert) à Québec et ils s'installèrent à Pointe-Lévy, sur la côte de Lauzon, en cette même année. Il semble qu'ils auraient habité le corps de logis que Guillaume Couture avait construit pour Bissot près de la grève Jolliet en 1647.

[modifier] Mariage de Guillaume Couture et Anne Aymard en 1649

Le 18 novembre 1649, il épousa Anne Aymard, né le 22 octobre 1627, dans la paroisse St-André de Niort dans le Poitou (ou Poitou-Charentes). La cérémonie eut lieu dans la maison de Couture, qu'il avait lui-même construit. Le mariage fut célébré par Messire Jean Le Sueur de Saint-Sauveur, aumônier des hospitalières de Québec. Le contrat de mariage fut signé le 18 novembre 1649 à Pointe-Lévy en présence de Guillaume Audouart de Saint-Germain. Couture promit de donner à son épouse un lit de plume garni et une vache à lait. Ils auront dix enfants entre 1650 et 1670.

Les dix enfants de Couture fils :

  • Jean-Baptiste dit Lamonde (1650-1698)
  • Anne (1652-1684)
  • Louis (1654-1694)
  • Marguerite (1656-1690)
  • Marie (1658-1702)
  • Charles dit Lafresnaye (1659-1709)
  • Guillaume (1662-1738)
  • Louise (1665-1751)
  • Eustache dit Sieur de Bellerive (1667-1745)
  • Joseph-Odger dit La Cressonnière (1670-1733)

Parmi les six fils de Guillaume, un seul conservera le nom de famille « Cousture » (dont le « S » est aujourd'hui disparu), et il s'appelle lui aussi Guillaume. L'aîné, Jean-Baptiste, deviendra l'ancêtre des familles Lamonde. Charles prit le nom de Lafrenaye, Eustache celui de Bellerive et Joseph-Odger celui de La Cressonnière (certains de ses descendants se nomment toujours Couture). Les filles de Guillaume (Anne, Marguerite, Marie et Louise) vont se marier et de là vont naître les ancêtres des familles Côté, Couillard, Marsolet et Bourget. Certains descendants se sont installés aux États-Unis au XIXe siècle et ils écrivent maintenant leur nom « Cutcher ».

[modifier] Sa dernière expédition en 1663 et ses diverses fonctions administratives

En 1657, il servit d'interprète auprès de la nation des Onondagas (Iroquois).

En 1658, il fut propriétaire d'un lot situé dans la Basse-ville de Québec jusqu'en 1668. On ignore s'il y vécut, mais on sait qu'il entreprit d'y construire une maison en 1667 sur le lot #2285 situé au 53, rue Sous-le-Fort dans le quartier Petit-Champlain. Il la vendit en 1668. Une boutique d'art amérindien occupe actuellement ce lot dans une bâtisse qui ne date pas de cette époque.

En 1663, Pierre du Bois d'Avaugour, gouverneur de la Nouvelle-France, le nomma commandant d'une expédition qui avait pour but de découvrir l'emplacement de la mer du Nord. Il était accompagné de deux Français (Pierre Duquet et Jean Langlois) et de plusieurs Amérindiens qui prendront place dans 44 canots. Le groupe remonta le Saguenay, pour atteindre le lac Mistassini et Couture devint le premier européen qui découvrit ce lac. Le groupe poursuivit son exploration et arriva à une rivière « qui se jette dans la mer du nord » qui deviendra la rivière Rupert. Celle-ci coule en direction de la baie d'Hudson. Les guides amérindiens refusèrent d'aller plus loin et l'expédition reprit la route du sud. Cependant, Couture établit des contacts avec les peuples amérindiens du nord, qu'il trouva beaucoup plus pacifiques que les Iroquois et les Hurons du sud. Un lac du Grand Nord québécois porte aujourd'hui le nom lac Couture.

C'est à cette même année qu'il fera sa dernière expédition. Le 22 juillet, à Québec, on décide de renvoyer dans son pays un Onneyout accompagné de Couture pour le « droit à la Nouvelle-Hollande ». Couture sera envoyé en Nouvelle-Hollande (Nouveaux-Pays-Bas) à titre d'ambassadeur par le gouverneur Daniel de Rémy de Courcelles pour protester contre le meurtre de deux officiers français, dont le lieutenant Chazy, pour « faire plainte du coup arrivé nonobstant les assurances de trêve qu'ils nous avaient données ». (tiré du Journal des jésuites). Il se présenta dans le village iroquois et ordonna qu'on lui remette les assassins sans quoi la France organiserait une expédition punitive. Le 6 septembre, Il revient avec deux Agniers, dont l'un est le chef du groupe soupçonné d'avoir tué le lieutenant Chazy.

[modifier] Capitaine de la milice de Pointe-Lévy

Vers 1667, il fut nommé capitaine de la milice de la Pointe-Lévy. En cette même année, on indique qu'il possède six bestiaux et vingt arpents de terre en valeur[7].

[modifier] Juge sénéchal de la Pointe-Lévy

Le 20 novembre 1673, Guillaume Couture fut nommé juge sénéchal de la côte de Lauzon par Claude Bermen, sieur de la Martinière. Couture demanda à Henri de Bernières, premier curé de Québec et grand vicaire du diocèse de Québec, d'assurer une célébration à tous les dimanches et les jours de fêtes à la « cabane des pères » de la Pointe-Lévy. La première chapelle sera construite en 1675 (et terminée en 1677) sur un terrain concédé par François Bissot, sieur de la Rivière, voisin ouest de la terre de Couture. Il fut aussi juge sénéchal de la côte de Lauzon de 1682 jusqu'au 4 avril 1701 (date de son décès).

[modifier] Ses possessions et son métier en 1681

En 1681, Guillaume Couture possède quatre fusils, sept bêtes à cornes et vingt arpents de terre en valeur[8]. Il était charpentier à la seigneurie de Lauzon. On suppose qu'il devait aider les premiers habitants qui s'installaient à la côte de Lauzon.

[modifier] L'invasion de l'amiral Phips à Pointe-Lévy en 1690

À titre de capitaine de la milice de la seigneurie de Lauzon, il repoussa l'invasion anglaise de l'amiral Phips à la Pointe-Lévy. Celui-ci voulait conquérir la Pointe-Lévy en vue de la bataille de Québec (1690). Couture était âgé de 72 ans.

[modifier] Sa démarche en vue d'obtenir un curé à la seigneurie de Lauzon en 1690

Grâce à son initiative, il fit la demande auprès de l'archidiocèse de Québec pour obtenir le premier curé de la Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy. L'abbé Philippe Boucher sera nommé.

[modifier] Décès d'Anne Aymard en 1700

Elle est décédée le 15 janvier 1700, d'une cause inconnue, à l'âge de 73 ans. Guillaume Couture perdit son épouse Anne Aymard, au lendemain de son 82e anniversaire de naissance. Elle fut inhumée au cimetière de Pointe-Lévy qui était situé autour de la petite église sur les terrains de l'actuelle l'église St-Joseph. Ce cimetière fut le lieu de sépulture de près de 16 000 défunts pendant plus de 200 ans. Malheureusement, la dépouille d'Anne Aymard fut peut-être transférée dans l'actuel cimetière en 1874-1875. On ne connaît pas l'emplacement précis de sa sépulture.

[modifier] Décès de Guillaume Couture en 1701

Le 4 avril 1701, Guillaume Couture décéda à l'Hôtel-Dieu de Québec. Il avait 83 ans. Son décès aurait été causé possiblement par la petite vérole, car une épidémie aurait eu lieu dans la région de Québec pendant l'hiver de 1701. L'inventaire de ses biens fut fait le 15 novembre 1701 par le notaire Michel LePailleur (connu sous le nom de Michel Lepailleur De LaFerté)[9]. En cette même année, le second traité de paix (la Grande paix de Montréal) eut lieu avec les cinq nations iroquoises des Grands Lacs en 1701[10].

[modifier] Inventaire de ses biens effectué quelques mois après son décès **

L'inventaire a été effectué par Michel LePailleur de LaFerté, le 15 novembre 1701[11].

Liste de l'inventaire :

  • Deux petits lits de plume couverts de coutil avec trois couvertes de Normandie.
  • Cinq vieilles chemises rompues et hors service (déchirées et bonnes à jeter).
  • Dans l'étable : trois bœufs, une vache, deux cochons d'un an.
  • Les plats, bassins, assiettes, pots, cuillers, sont en vieil étain.
  • Dans la cuisine : un gril, une poêle à frire, une marmine, une passoire de cuivre, un petit mortier de fonte, deux vieilles chadières percées, une grosse pelle à feu.
  • Un petit compas de cuivre.
  • Un fusil estimé à huit livres.
  • Une grande hache.
  • Une scie de long.
  • Une moyenne tarière.
  • Un vieux soc.
  • Une serpe.
  • Un vieux van à vanner.
  • Trois chaînes de traînes.

**Source de l'inventaire [12]

[modifier] Guillaume Couture et Samuel de Champlain : Deux fondateurs dont le lieu de sépulture est inconnu

Ironiquement, les fondateurs de la Rive-Sud et de la Rive-Nord, Guillaume Couture (premier colon de la seigneurie de Lauzon) et Samuel de Champlain (fondateur de Québec), ont actuellement un lieu de sépulture inconnu[13]. On peut affirmer que Couture est le « fondateur » de la Rive-Sud de Québec, car Jean de Lauzon, premier propriétaire et seigneur, n'a jamais habité sur sa seigneurie et ne l'a jamais visité. Il en confia l'administration au « Bon Guillaume » (comme le nommaient les Jésuites, dans leurs « Relations »). Notez qu'il y a un écart de 39 ans entre la fondation des deux rives de la région de Québec.

[modifier] Inauguration du monument de Guillaume Couture à Lauzon pour le tricentenaire de la Rive-Sud de Québec en 1947

À l'occasion du tricentenaire de la Rive-Sud en 1947, le monument fut érigé à Lauzon par la Société St-Jean Baptiste de Lauzon et le comité des fêtes. À cette époque, il fut installé sur le terrain du presbytère de la paroisse St-Joseph de Lauzon. En 1996, le presbytère fut vendu et le monument fut relocalisé dans une placette située près de l'église St-Joseph. Étonnamment, son emplacement initial était situé sur la terre de son voisin François Bissot. Son déménagement, effectué à quelques mètres, permis de l'installer sur sa concession. Le secteur Lauzon (ou Vieux-Lauzon) est actuellement le secteur historique de la nouvelle ville de Lévis depuis 1989. Ce secteur le lieu de la naissance de la Rive-Sud de Québec sous le régime français[14]. À l'occasion du tricentenaire de 1947, un film historique en couleur d'époque fut filmé et il est le plus ancien film couleur de Lévis. Il fut restauré en 1992 et il a une durée de 44 minutes. Malheureusement, la bobine maîtresse était endommagée et plusieurs minutes n'ont pu être récupérées lors de la restauration[15].

[modifier] 350e anniversaire de la Rive-Sud de Québec (ou arrivée de Guillaume Couture à la Pointe-Lévy) en 1997

Plusieurs activités eurent lieu durant la saison estivale. Notamment, la participation du Carrousel de la Gendarmerie Royale du Canada et l'enregistrement d'une messe commémorative célébrée par Mgr Maurice Couture et enregistrée à l'église St-Joseph par la Société Radio-Canada dans le cadre de l'émission Le Jour du Seigneur. Une exposition de photos anciennes fut présentée par M. Gaétan Paquet, photographe de Lévis et organisateur du 350e.

[modifier] 360e anniversaire de la Rive-Sud de Québec (ou arrivée de Guillaume Couture à la Pointe-Lévy) en 2007

L'anniversaire fut organisée par le regroupement des Sociétés d'histoire de Lévis (Lévis, St-Romuald, Breakeyville, Bernières/St-Nicolas, la Société historique Alphonse-Desjardins), la Société de Généalogie de Lévis et la Corporation du Patrimoine religieux de Lévis, du 23 juin au 1er juillet 2007. Une messe commémorative fut célébrée par Mgr Maurice Couture, évêque émérite du diocèse catholique de Québec, en compagnie du père Daniel Leblond, supérieur des jésuites du Canada. Une exposition patrimoniale lévisienne fut présentée à l'École St-Joseph du Vieux-Lauzon et les sites historiques de Lévis ont été ouverts au public (le couvent Jésus-Marie, le Fort numéro un et la crypte de l'église Notre-Dame de Lévis). La Compagnie Franche de la Marinefut aussi présente. Deux chants furent interprétés pour la première fois depuis 1947. Il s'agit de l'Hymne à Lauzon et la chanson de Guillaume Couture (sur l'air de Gai, lon la, gai le rosier). Plusieurs descendants de Couture, vivant aux États-Unis, ont visité la terre de leur ancêtre. Le 360e fut aussi souligné pour marquer les prochaines célébrations du 400e de Québec en 2008.

Logo du 360e anniversaire de l'arrivée de Guillaume Couture à la Pointe-Lévy en 2007.

[modifier] Notes

  1. Guillaume Sr. était originaire de la paroisse l'Haye Aubray située à dans le département de l'Eure en Haute-Normandie. Ses parents étaient Robert Cousture et Ysabeau Dorée. Il avait deux frères (Pierre et François) et deux soeurs (Marie et Françoise).
  2. Information tirée du livre La famille Lamonde, histoire et généalogie écrit par M. Jean-Pierre Lamonde.
  3. Information tirée du Dictionnaire biographique du Canada
  4. Il fut tué le 18 octobre 1646, à Ossernenon, d’un coup de hache à la tête pour avoir laissé un coffret mystérieux au village. Selon les Iroquois, ce coffret aurait causé une épidémie, de la sécheresse et de la disette qui avaient suivi son ambassade d’été.
  5. Sa maison serait située dans le secteur sud-est près de la cour de l'actuelle école primaire Saint-Joseph et d'un petit parc municipal.
  6. Pointe-Lévy est donc le premier établissement de la seigneurie de Lauzon situé au sud-est de Québec. St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy changea de nom au fil des siècles pour obtenir les dénominations Saint-Joseph-de-Lévis, Village de Lauzon, Ville de Lauzon, Cité de Lauzon, pour reprendre ensuite le titre de ville. Lauzon sera fusionnée avec Lévis en 1990. La nouvelle ville portera le nom Ville de Lévis-Lauzon et elle reprendra le nom Lévis en 2002.
  7. Information tirée du site http://genealogiequebec.info
  8. Information tirée du site http://genealogiequebec.info
  9. Il sera le successeur de Couture à titre de juge sénéchal de la seigneurie de Lauzon en 1701
  10. Il était membre signataire du premier traité en 1645.
  11. Il fut nommé juge sénéchal de la seigneurie de Lauzon en 1701.
  12. Information tirée du site web Généalogie Québec
  13. Les archives de la paroisse St-Joseph de Lévis ne possèdent pas cette information concernant Guillaume Couture. Cependant, elle possède le registre du décès de son épouse Anne Aymard. L'hypothèse tend vers la possibilité que Guillaume Couture fut inhumé dans le cimetière de l'Hôtel-Dieu de Québec, car il serait possiblement décédé de la petite vérole (une maladie infectueuse). Une autre hypothèse suggère que Guillaume Couture et Anne Aymard seraient peut-être enterrés dans la crypte de l'église Saint-Joseph, car il y subsiste quelques squelettes « anonymes ».
  14. Il ne faut pas oublier la présence amérindienne, bien avant la fondation de la seigneurie de Lauzon.
  15. Une édition DVD est actuellement envisagée.

[modifier] Sources

Bibliographie :

  • Caouette Martine et Bernard St-Hilaire. 1694-1994 - 300 ans de foi d'une paroisse (St-Joseph-de-Lauzon Diocèse de Québec). Lévis, Imprimerie Limoilou, 1994, 41 p.
  • Couture, Pierre. Guillaume Couture, le roturier bâtisseur, Montréal, Éditions XYZ, 2005, 161 p.
  • Lamonde, Jean-Pierre. La Famille Lamonde, histoire et généalogie (bibliographie à compléter).
  • Roy, J.-Edmond. Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy Lévis, Mercier et Cie, 1884 (réédité en 1947 et 1986), 164 p.
  • Roy, J.-Edmond. Histoire de la Seigneurie de Lauzon, volume 1 à 5, Mercier et Cie, 1897 (réédité en 1984).

Article de périodique :

  • Proulx, Georges-Étienne, et al. La seigneurie de Lauzon. Aux origines du peuplement, printemps-été 1997, n°65-66. Société d'histoire régionale de Lévis, 1997, 59 pages.

Sites web :

  • L'Association des familles Lamonde du Québec [1].
  • Carignan - Le régiment Carignan-Salières [2].
  • François Bissot, Sieur de la Rivière (1613-1673) [3]
  • Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons (site historique) [4]

Sources archivistiques :

[modifier] Voir aussi des articles connexes dans Wikipédia