Gnaeus Papirius Carbo (consul en -85)

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Gnaeus Papirius Carbo,dit Carbon ( ? – 82 avant J.-C), fut un homme politique de la République romaine, un des plus chauds partisans de Marius.

Étant préteur, il rendit l'Édit Carbonien : cet édit, relatif aux mineurs à qui l'on contestait la qualité de fils légitime et le droit d'hériter, leur assurait la possession sous caution et ajournait la décision après l'âge de majorité.

En -86, L. Cornelius Cinna, détient le pouvoir à la suite du décès de Marius. Il nomme Carbon consul pour l’année -85 sans procéder à des élections, et de nouveau pour -84. Tandis que la calme règne à Rome même, tous deux se préparent à la guerre contre l’armée de Sylla, actuellement occupée en Orient à combattre Mithridate VI. La mobilisation des troupes en Italie n’est pas facile, car Sylla est resté populaire, et une partie des citoyens mobilisés se refusent à la guerre civile. Cinna est tué dans une émeute de soldats provoquée par la brutalité de ses licteurs. Le Sénat romain somme Carbo d’organiser l’élection d’un consul remplaçant, mais des augures défavorables font reporter l’élection, circonstance qui permet à Carbon de rester consul unique, ce qui est illégal.

Carbo se montre maladroit vis-à-vis des cités italiennes, en exigeant contre l’avis du Sénat qu’elles lui livrent des otages, pour garantir qu’elles ne se rallieront pas à Sylla à son retour en Italie. Il opère lui-même cette sinistre collecte dans plusieurs cités, se heurtant parfois à un refus catégorique.

Sylla et son armée de retour d'Orient débarquent en Italie en -83, et la guerre civile commence. Carbon est consul pour la 3e fois en -82 avec Caius Marius, le fils de Marius, quoique celui-ci n’ait pas l’âge requis pour le consulat. Tenu en échec à Arininum par le jeune Pompée, il affronte Sylla à Clusium en Étrurie dans une bataille indécise. Quoique sa position ne soit pas désespérée, il abandonne ses troupes pour gagner l’Afrique, annonçant qu’il va y préparer des positions de repli en cas de défaite des marianistes.

Sylla victorieux en Italie le place en tête de liste de ses proscriptions, mettant sa tête à prix pour 48 000 sesterces.

Carbo fut capturé dans l’île de Pantelleria entre la Sicile et l’Afrique, chargé de chaînes et envoyé en Sicile, où Pompée le fit exécuter et envoya sa tête à Sylla. Selon l’historien Valère Maxime, Carbo se comporta lâchement lors de son exécution :

Cn. Carbon est aussi un grand sujet de honte pour notre histoire. Il fut pris en Sicile, pendant son troisième consulat. Comme on le conduisait au supplice par ordre de Pompée, il demanda aux soldats, avec d'humbles prières et des larmes, la permission d'aller satisfaire un besoin avant de mourir. C'était pour prolonger de quelques instants la jouissance d'une vie si misérable ; et il se fit à tel point attendre qu'on lui coupa la tête dans la position et dans l'endroit dégoûtant où il se trouvait. (Valère Maxime, Actions et paroles mémorables, livre IX, XIII, 2)

Ultérieurement, les adversaires de Pompée lui reprochèrent d’avoir traité ignominieusement un consul en exercice, son aîné, alors qu’il n’était qu’un jeune propréteur.

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