Gislebert (sculpteur)

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Gislebert ou Gislebertus est un sculpteur du XIIe siècle connu pour son travail à la cathédrale Saint-Lazare d'Autun dont le tympan est signé de son nom.

La sculpture La Tentation d'Ève lui est généralement attribuée.

Son style caractérise l'art roman bourguignon que l'on retrouve dans les sculptures de la basilique Sainte Marie-Madeleine de Vézelay.

Au regard de certains historiens de l'art (dont le but est de resituer l'objet dans son contexte et de favoriser par conséquent une analyse plus précise), il semblerait qu'il ne s'agisse pas là du nom de l'artiste lui même, mais plus de celui d'un mécène qui lui aurait commandé le travail.

« Le nom est une orthographic fingerprint, dit Linda Seidel, qui permet d'identifier l'ancêtre comme le descendant ; plus particulièrement, le fait de nommer établit l'histoire dans le futur comme dans le passé (p. 14). Pour l'auteur, l'insertion du nom au sein de l'épigraphe participe dès lors d'une stratégie éponyme, dont la fonction est de commémorer et de magnifier l'action particulière d'un ancêtre, un phénomène avéré à la même époque non seulement en Bourgogne, mais dans toute l'Europe (p. 15). Le nom associe ainsi à Saint-Lazare un individu nommé Gislebertus et en perpétue le souvenir. Comme elle l'affirmera plus avant dans l'analyse, Linda Seidel ne pense pas qu'il puisse s'agir du sculpteur – elle qualifie Gislebertus de fictitious fabricator (p. 52) –, mais de quelque important personnage engagé dans l'invention des reliques de Lazare, un moral mover en quelque sorte (p. 72). En parcourant les chartes contemporaines de la construction de Saint-Lazare, elle découvre ainsi deux Gislebertus à Autun : un capellanus, cité comme témoin dans un acte de donation en faveur de la cathédrale Saint-Nazaire, datable du deuxième quart du xiie siècle ; un buticularius, témoin en 1120 de diverses transactions entre le duc de Bourgogne et l'évêque d'Autun d'une part, entre le roi Louis VI et les églises de Sens et d'Avallon d'autre part. À cette époque, le nom est somme toute assez commun à Autun et dans les alentours, si bien que l'on peut se demander avec l'auteur si ce n'est pas l'un ou l'autre de ces Gislebertus qui serait célébré au tympan.» [1]

[modifier] Références

  1. Pierre Alain Mariaux, « Quelques hypothèses à propos de l’artiste roman », Médiévales, n° 44, Paris, PUV, printemps 2003, p. 199-214.

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Pierre Alain Mariaux, « Quelques hypothèses à propos de l’artiste roman », Médiévales, n° 44, Paris, PUV, printemps 2003, p. 199-214.
  • L. Seidel, Legends in Limestone. Lazarus, Gislebertus, and the Cathedral of Autun, Chicago, The University of Chicago Press, 1999.