Germanicus

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Buste de Germanicus (Louvre).
Buste de Germanicus (Louvre).

Caius Julius Caesar dit Germanicus (né à Rome le 24 mai 15 avant J.C., mort près d'Antioche le 10 octobre 19) est un général romain, fils de Drusus et d'Antonia Minor, frère aîné du futur empereur Claude ; il est également le petit-fils adoptif d'Auguste, puis le fils adoptif de son oncle Tibère.

Sommaire

[modifier] Vie

Il épouse Agrippine l'Aînée. Sur les neuf enfants de ce mariage, six survécurent : Néron Caesar, Drusus Julius Caesar, Caligula, Julia Agrippina, Drusilla et Julia Livilla.

Il est nommé consul en 12 après J.-C.

À la mort d'Auguste, il parvient à contrôler quatre légions qui se rebellent en Germanie. Les campagnes de Germanicus en Germanie débutent elles prendront fin en 16 après J.-C.

En 16 après J.-C., il remporte une victoire à Idistaviso sur le chef de guerre germain Arminius — d'où son surnom de Germanicus — et capture Thusnelda, la femme de celui-ci. Le 7e jour avant les calendes de juin, il fait un retour triomphal à Rome, selon Tacite.

Il est ensuite envoyé en Orient en 17. En 19, il y meurt brusquement — peut-être empoisonné (par Cneius Calpurnius Pison ?) sur ordre de Tibère.

Il avait transposé librement en latin le poème didactique d'Aratos de Soles, les Phénomènes.

[modifier] Une popularité sans égale

Agrippine débarquant à Brundisium avec les cendre de Germanicus, Benjamin West, c. 1768.
Agrippine débarquant à Brundisium avec les cendre de Germanicus, Benjamin West, c. 1768.

Germanicus jouissait d'une popularité qui dépassait de loin ses mérites militaires. Seul descendant mâle des Julii suffisamment avancé en âge, symbole même du jeune homme bon et vertueux que tout destine à la gloire du Principat, adulé par la population et par les troupes, il ne pouvait que faire de l'ombre à Tibère.

« Mais les sentiments que Germanicus inspirait se manifestèrent avec beaucoup plus d'éclat et de force quand il mourut et après sa mort. Le jour où il périt, on lança des pierres contre les temples, on renversa les autels des dieux, certains particulier jetèrent à la rue les lares de la famille ou exposèrent leurs enfants nouveau-nés. On raconte même que les barbares alors en guerre entre eux ou contre nous consentirent à une trève, comme s'ils avaient perdu l'un des leurs et partagés notre affliction; que certains petits rois, en signe de très grand deuil, se coupèrent la barbe et firent raser la tête de leurs femmes ; que le roi des rois lui-même s'abstint de chasser et de recevoir les grands à sa table, ce qui chez les Parthes, correspond à la suspension des affaires.
À Rome, toute la population, frappée de stupeur et de tristesse à la première annonce de sa maladie, était dans l'attente des prochaines nouvelle ; enfin, vers le soir, le bruit s'étant tout à coup répandu, on ne sait comment, qu'il était rétabli, la foule en désordre courut au Capitole avec des torches et des victimes, enfonça presque les portes du temple, dans son impatience de rendre grâce aux dieux, et Tibère fut réveillé par les cris joyeux des citoyens qui chantaient dans toute la ville : Rome est sauvée, la patrie est sauvée, Germanicus est sauf !
Mais, lorsque enfin la nouvelle de sa mort fut officielle, aucune consolation, aucun édit ne put faire cesser le deuil du peuple, qui se prolongea même pendant les fêtes de décembre. Les horreurs des années suivantes augmentèrent encore la gloire de Germanicus et le regret de sa perte, car tout le monde estimait, non sans raison, qu'en inspirant à Tibère du respect et de la crainte il avait contenu sa férocité, qui éclata bientôt après. »
    — Suétone, Vie des douze Césars, Caligula 5 et 6

Sa fille Agrippine la Jeune et le fils de celle-ci, Néron sauront, le temps venu, utiliser à leurs propre fins l'incroyable prestige de Germanicus.

[modifier] Notes

[modifier] Bibliographie

  • Germanicus - Aratea, traduit par A. Le Boeuffle sous le titre Les Phénomènes d'Aratos (1975) éd. Les Belles Lettres. ISBN 2-251-01097-1
  • (de) Willem Frederick Akveld, Germanicus, sous la direction de J.B. Wölters, Utrecht, 1961.
  • (it) Bruno Gallota, Germanico, l’Erma di Bretschneider, Rome, 1987, 228 p.
  • (de) Gehrardt Kessler, Die tradition über Germanicus, F. Rosenthal, Berlin, 1905, 104 p.
  • (it) Giorgio Bonamente – Maria Paola Segoloni, Germanico : la persona, la personalità, il personaggio : nel bimillenario dalla nascita, colloque des universités de Macerata et de Perugia (Italie), du 9 au 11 mai 1986, G. Bretschneider, Rome, 1987, 238 p.

[modifier] Voir aussi

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