Gerhard Berger

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Gerhard Berger en 1991.
Gerhard Berger en 1991.

Gerhard Berger est un ancien pilote automobile autrichien, né le 27 août 1959 à Wörgl en Autriche. Il a participé à 210 Grands Prix de Formule 1 entre 1984 et 1997 et compte 10 victoires à son palmarès.

Après avoir co-dirigé de 1998 à 2003 le département compétition de BMW, Gerhard Berger est depuis 2006 l'un des deux propriétaires de l'écurie Toro Rosso.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] ATS, Arrows et Benetton: les débuts

Brillant animateur du championnat d'Europe de Formule 3, Gerhard Berger accède à la Formule 1 au cours de la saison 1984 sur la deuxième monoplace de l'écurie allemande ATS-BMW. Pour son troisième GP, il parvient même à décrocher une belle 6e place, même si en raison d'un point réglementaire (ATS n'avait engagé à l'origine qu'une seule voiture au championnat), il n'est pas crédité au classement final du championnat du monde.

En 1985, Gerhard Berger rejoint l'écurie Arrows-BMW, où malgré la faiblesse de sa monture, il continue de s'affirmer comme l'un des pilotes les plus prometteurs de sa génération. Sa carrière décolle enfin en 1986 avec son arrivée dans la nouvelle écurie Benetton-BMW (anciennement Toleman). Souvent en mesure de s'intercaler parmi les tenors du championnat du monde, il met à profit la parfaite tenue de ses gommes Pirelli pour décrocher au GP du Mexique la première victoire de sa carrière en Formule 1.

[modifier] Premier passage chez Ferrari

Sur les ordres de Enzo Ferrari, qui apprécie particulièrement son style, Gerhard Berger est recruté en 1987 par la Scuderia Ferrari. Rapidement, il s'affirme comme le leader de l'équipe italienne, en prenant le meilleur sur son réputé coéquipier Michele Alboreto, tout ne nouant des liens techniques priviligiés avec John Barnard, le directeur technique. Mais en raison de la compétitivité moyennes des Ferrari, Berger doit attendre la fin de saison pour véritablement se mettre en évidence. Au Portugal, il laisse bêtement échapper la victoire à Alain Prost en raison d'une saute de concentration dans les derniers tours, mais s'impose avec autorité lors des deux dernières manches de la saison, au Japon et en Australie. Ces performances permettent à Berger et à Ferrari d'attaquer la saison 1988 en position de force, mais c'est sans compter sur l'implacable domination des McLaren-Honda de Senna et Prost, qui remportent 15 des 16 manches de la saison. Suite à un scénario à rebondissement, Berger parvient à décrocher la seule victoire qui échappe aux McLaren, à l'occasion du GP d'Italie, devant une foule en liesse. Comble de la symbolique, cette victoire survient seulement quelques jours après le décès d'Enzo Ferrari.

Avec la remise à plat du règlement technique à partir de 1989 (abolition des moteurs turbo, retour aux moteurs atmosphériques), Berger compte être en mesure de bousculer plus régulièrement les McLaren-Honda. Mais à nouveau, et malgré la victoire en début de saison de son nouvel équipier Nigel Mansell, les Ferrari apparaissent un peu en retrait. Pour Berger, tout est même bien prêt de s'arrêter à l'occasion des premiers tours du GP de Saint-Marin à Imola au mois d'avril, lorsque déséquilibré par une rupture mécanique (on a parlé d'un aileron envolé), il tire tout droit dans la courbe rapide de Tamburello, heurte violemment la mur de béton, et reste prisonnier de sa monoplace en flamme. Grâce à l'efficacité des secours, Berger se sort de son accident avec des blessures mineures (brulures aux mains, côte cassée) et après une rapide convalescence (seulement 1 GP manqué), est en mesure de retrouver les circuits de F1. Preuve de son retour au plus haut niveau, il remporte même à l'automne le GP du Portugal, avant d'annoncer son transfert chez McLaren-Honda pour les saisons suivantes.

[modifier] Chez McLaren aux côtés de Senna

Pour Gerhard Berger, l'arrivée chez McLaren-Honda est un défi. C'est certes l'assurance de piloter enfin la meilleure voiture du plateau, mais c'est surtout le risque d'écorner sa réputation au contact d'Ayrton Senna, l'une des deux stars de la Formule 1, et qui règne en maître au sein de l'équipe McLaren. Comme prévu, et malgré quelques jolis coups d'éclat, notamment en qualifications, Berger souffre de la comparaison avec le pilote brésilien et se voit rapidement réduit au rôle d'équipier de luxe. Tandis que Senna remporte deux titres mondiaux, il doit attendre le GP du Japon 1991 (à l'issue de sa deuxième saison chez McLaren) pour renouer enfin avec la victoire. Encore faut-il signaler que cette victoire lui est offerte par Ayrton Senna, dominateur avant de ralentir ostensiblement dans le dernier virage. Après une troisième et dernière saison chez McLaren au cours de laquelle il se montre un peu plus à son avantage (avec notamment deux victoires), Berger retourne chez Ferrari à partir de la saison 1993.

[modifier] Retour chez Ferrari

Gerhard Berger au volant d'une ferrari en 1995
Gerhard Berger au volant d'une ferrari en 1995

Lorsqu'il revient chez Ferrari, la Scuderia est au fond du gouffre et sort de l'une des plus mauvaises saisons de son histoire. Mais à partir de juillet 1993, l'arrivée de Jean Todt permet à l'équipe italienne d'entamer son lent redressement. Très affecté par les accidents mortels de ses amis Roland Ratzenberger et Ayrton Senna, Berger s'engage fortement dans la GPDA (Grand Prix Drivers' Association). Il poursuit sa carrière et en juillet 1994, sur le circuit d'Hockenheim en Allemagne, Berger offre à Ferrari son premier succès depuis près de 4 ans. Mais fin 1995, et malgré une belle saison, plus ou moins poussé dehors par l'arrivée de Michael Schumacher, il quitte Ferrari et part aux côtés de son coéquipier Jean Alesi chez Benetton-Renault.

[modifier] Fin de carrière chez Benetton

Pour Alesi comme pour Berger, le passage chez Benetton s'avère délicat. Non seulement les performances ne sont pas au rendez-vous, mais l'ambiance au sein de l'équipe anglo-italienne, gavée de succès avec Schumacher, devient rapidement très tendue à mesure que les résultats décevants s'enchainent. Début 1997, très affecté par la mort de son père, et diminué par une sinusite tenace, il doit même un temps céder le volant à son compatriote Alexander Wurz. Après trois GP d'absence, de nombreux observateurs spéculent sur les chances de revoir un jour Berger en course, et certains se demandent si son absence pour maladie ne dissimulerait pas une mise à la retraite anticipée. Gerhard fait taire toutes les rumeurs en effectuant un retour gagnant à l'occasion du GP d'Allemagne. Auteur de la pôle-position, il domine les débats de bout en bout pour signer une émouvante victoire. C'est le dernier coup d'éclat du vétéran autrichien, qui annonce en fin d'année son départ à la retraite.

[modifier] Nouvelles responsabilités: BMW puis Toro Rosso

A l'issue de sa carrière de pilote, Gerhard Berger ne reste pas longtemps inactif. Fin 1998, il est nommé à la surprise générale directeur de la compétition chez BMW Motorsport. Le premier objectif (la victoire aux 24 heures du Mans) est atteint en juin 1999. Puis, à partir de 2000, Berger dirige avec réussite le retour de BMW en Formule 1, en association avec l'écurie Williams. Mais début 2003, Berger annonce son départ (effectif quelques mois plus tard) de chez BMW. Si l'ancien pilote autrichien fait état de raisons privées et notamment de sa volonté de profiter de sa famille, certains voient également dans cette décision le résultat de ses désaccords avec Mario Theissen, le directeur technique de BMW.

Toujours régulièrement présent sur les circuits, Gerhard Berger retrouve un rôle décisionnel début 2006, avec son rachat à hauteur de 50% de l'écurie Toro Rosso (jusqu'alors propriété unique de Dietrich Mateschitz, le fondateur de la marque Red Bull)

[modifier] Victoires en Championnat du monde de Formule 1

# Année Manche Grand Prix Circuit Écurie Voiture
1 1986 15/16 Mexique Mexico Benetton-BMW B186
2 1987 15/16 Japon Suzuka Ferrari F1-87
3 1987 16/16 Australie Adelaide Ferrari F1-87
4 1988 12/16 Italie Monza Ferrari F1-88
5 1989 13/16 Portugal Estoril Ferrari 640
6 1991 15/16 Japon Suzuka McLaren-Honda MP4-6
7 1992 07/16 Canada Montreal McLaren-Honda MP4-7
8 1992 16/16 Australie Adelaide McLaren-Honda MP4-7
9 1994 09/16 Allemagne Hockenheim Ferrari 412T
10 1997 10/17 Allemagne Hockenheim Benetton-Renault B197

[modifier] Voir aussi

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