Georges Bégué

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Georges Bégué (1911-1993) fut un ingénieur français et, pendant la Deuxième Guerre mondiale, un agent du service secret britannique Special Operations Executive, qui fut le premier à être parachuté en France dans la nuit du 5 au 6 mai 1941.

Note : pour accéder à des photographies de Georges Bégué, voir le paragraphe Sources et liens externes en fin d'article.

Sommaire

[modifier] Famille

Son père est ingénieur ferroviaire.

[modifier] Biographie

1911. Le 22 novembre, naissance de Georges Pierre André Bégué à Périgueux, France.

La famille va en Égypte quand il est enfant.

Bégué reçoit une formation d'ingénieur à l'University College de Hull. Il y apprend l'anglais et y rencontre sa femme.

Il fait son service militaire dans les transmissions.

1939. À la déclaration de guerre, Bégué est rappelé dans son unité du Génie-Transmissions.

1940.

  • Janvier. En raison de sa connaissance de l'anglais, il est agent de liaison. Mission française de liaison auprès du BEF[1], corps expéditionnaire britannique.
  • Il s'échappe en Grande-Bretagne, lors de l'évacuation de Dunkerque.
  • À l'arrêt des combats, il s'engage comme volontaire pour des missions spéciales dans le Royal Corps of Signals au grade de sergent.
  • Récemment créée, la section F du SOE recrute Bégué, et lui donne le nom de guerre « Georges Noble ».

1941.

  • Courte période d'entraînement.
  • Mai.
    • 5. Dans la nuit du 5 au 6, il est parachuté dans l'Indre[2] depuis un avion Whitley venu d'Angleterre. Il porte un lourd émetteur dans une valise. C'est ainsi qu'il est le premier agent SOE en France.
    • 6. Conformément à la mission qui lui a été assignée, il prend contact avec l'ancien député socialiste Max Hymans à Valencay, et parvient à le convaincre qu'il ne cherche pas à le piéger.
    • 7. Max Hymans installe Bégué avec son émetteur à Châteauroux, dans la maison située 14, rue des Pavillons.
    • 9. Il envoie le premier message à Londres, pour signaler que Max Hymans accepte de coopérer et pour indiquer l'adresse de la première maison sûre, qui servira aux prochains agents envoyés. Le SOE envoie trois autres agents - notamment Pierre de Vomécourt en tant que chef du premier réseau du SOE, AUTOGIRO.
  • Durant les six mois suivants, Bégué aide à l'établissement du réseau et arrange les parachutages d'agents. Il est alors le principal contact du SOE en France. Il lui arrive d'émettre jusqu'à trois fois par jour. C'est lui qui suggère qu'on utilise les services de la BBC pour envoyer des messages dont le sens est convenu à l'avance ; une fois acceptée, cette méthode sera très largement utilisée.
  • Octobre.
    • 3 octobre. Un agent SOE, Gerry Morel suivant son propre chemin pour recruter des membres de la Résistance, finit par être arrêté par la Milice à Limoges. D'autres arrestations s'ensuivent.
    • 24 octobre. Finalement, Bégué aussi est arrêté à Marseille dans une maison pourtant réputée sûre. Il est envoyé dans la prison Beleyme à Périgueux, où il rejoint d'autres agents SOE.

1942.

  • Mars. Les prisonniers sont transférés au camp de Mauzac.
  • Juillet. Le 16, Bégué s'étant débrouillé pour fabriquer un double de clé, le groupe parvient à s'échapper. Bégué et plusieurs autres se cachent à Mauzac en pleine forêt. Le 23 juillet, ils vont à Lyon en groupes séparés. Ils prennent contact avec le réseau d'évasion VIC, et parviennent en Espagne en traversant les Pyrénées à pied.
  • Août-octobre. Bégué est emprisonné à Figueras, puis envoyé au camp de Miranda de Ebro. Finalement, il sera relâché.
  • Octobre. Il arrive à Londres. Bégué devient, jusqu'en septembre 1944, le chef des transmissions de la section F, sous l'autorité de Maurice Buckmaster.

1944.

  • Septembre-octobre. Il est commandant de transmissions de l'EMFFI[3] à Londres.
  • Décembre. Il représente les services techniques de la DGER à Londres.

1946. En août, il est chef de cabinet du directeur de la Navigation aérienne SGACC à Paris.

1948. À partir d'octobre, jusqu'en 1949, il représente le SGACC à Washington.

Il finit par devenir officiellement ingénieur électronicien. Il adopte la nationalité américaine.

1993. George Bégué meurt le 18 décembre à Falls Church, Virginie.

[modifier] Reconnaissance

[modifier] Sources et liens externes

  • Photographies de Georges Bégué sur le site Special Forces Roll of Honour.
  • Site didié à la mémoire de Georges Bégué et comprenant des articles et des photos.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence.
  • Revue ICARE n° 141, Aviateurs et Résistants, tome I, 1992. Ce numéro comprend p. 56-57 un article de Georges Bégué lui-même : Lune de mai.
  • Gilles Groussin, La Résistance dans le canton de Valençay (Les Maquis de Gâtine), 2006, ISBN 2-9515378-1-6

[modifier] Notes

  1. BEF : British expeditionary force.
  2. Il atterrit dans un champ du domaine de l'Abeaupinière, à l'Est du village de Reboursin. [Gilles Groussin, p. 149].
  3. EMFFI : État-major des Forces françaises de l'intérieur
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