Gabriel Delessert

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Gabriel Abraham Marguerite Delessert est un haut fonctionnaire français né à Paris le 17 mars 1786[1] et mort dans la même ville le 29 janvier 1858. Il a notamment été préfet de police de Paris de 1836 à 1848.

Sommaire

[modifier] Biographie

Issu d'une famille de banquiers calvinistes originaires de Genève mais installés d'abord à Lyon puis à Paris, fils d'Étienne Delessert (1735-1816), banquier, fondateur avec son fils aîné Benjamin de la Caisse d'épargne, de la première compagnie d'assurance et du Comptoir général d'escompte, Gabriel Delessert fut envoyé faire ses études à Genève durant la Révolution française et revint à Paris en 1795.

Il fut nommé, une fois ses études terminées, adjudant-commandant dans la garde nationale de Paris. En 1814, il prit part à la défense de la capitale et resta associé dans la maison de banque de son père jusqu'en 1830.

Il épousa le 1er juin 1824 Valentine de Laborde (1806-1894), fille du marquis Alexandre de Laborde (1773-1842) et de Thérèse Sabatier de Cabre (1780-1854).Ils eurent deux enfants :

Après la Révolution de 1830, où il se rangea aux côtés de Louis-Philippe[2], il fut nommé colonel d'état-major de la garde nationale (12 août 1830) et fit partie de la commission chargée de préparer la réorganisation des gardes nationales du royaume (17 août). Nommé maire de Passy (du 1er août 1830 à 1834) et général de brigade de la garde nationale, il se signala dans la répression de l'émeute des 5 et 6 juin 1834.

Il venait alors d'être nommé préfet de l'Aude (12 février 1834). Il fut ensuite préfet d'Eure-et-Loire (27 septembre 1834) avant d'être nommé préfet de police de Paris (10 septembre 1836) en remplacement d'Henri Gisquet, et conseiller d'État. Il resta en place jusqu'à la Révolution de 1848. Dans ces fonctions, il eut à faire incarcérer à la Conciergerie le prince Louis-Napoléon Bonaparte après sa tentative malheureuse de soulèvement de Strasbourg, en dépit des liens qui l'unissaient à la reine Hortense[3]. Il améliora les services des transports, les prisons, la voirie, les services de secours. En reconnaissance des services qu'il avait rendu à l'État, Louis-Philippe le fit pair de France le 24 mars 1844.

Il occupa une position de premier plan sous la monarchie de Juillet, renforcée par le prestige du salon de sa femme qui recevait dans son hôtel de Passy les principales figures de la génération romantique : François-René de Chateaubriand, Adolphe Thiers, Eugène Delacroix, Émile de Girardin, Alfred de Musset, Charles de Montalembert, Minghetti, Marie d'Agoult et, plus tard, la comtesse de Castiglione, qui devint sa meilleure amie.

Il resta fidèle à la famille d'Orléans après la Révolution de 1848 et rendit plusieurs fois visite à Louis-Philippe à Claremont. Il refusa de servir le Second Empire et mourut d'une congestion pulmonaire contractée en sauvant un homme de la noyade.

Il laissa une telle réputation d'intégrité qu'« aucun parti n'a osé depuis l'attaquer », selon le maréchal de Castellane dans son Journal[4].

[modifier] Décorations

  • Grand-officier de la Légion d'honneur (27 avril 1844)
  • Grand-croix de l'ordre d'Isabelle la Catholique
  • Chevalier de l'ordre royal de Léopold de Belgique

[modifier] Hommages

[modifier] Iconographie

[modifier] Références

[modifier] Sources

[modifier] Bibliographie

  • Horace Raisson, Études de biographie administrative. M. Gabriel Delessert, Batignolles, Impr. de Hennuyer et Turpin, 1844, 63 p
  • Louis Tisseron, Quincy (de), Notice sur M. Gabriel Delessert, pair de France, conseiller d'État, préfet de police, Archives des hommes du jour, Paris, impr. de Maulde et Renou, 1846, 19 p.
  • J. Tripier le Franc, M. Gabriel Delessert, Paris, Dentu, 1854, in-8, 33 ppnc + 438 pp. et porttrait par Nauroy

[modifier] Notes

  1. Né à Paris (1er), rue du Coq-Héron, il est baptisé le 6 octobre 1786 en la Chapelle de Hollande.
  2. Le 18 août 1830, il écrivit au comte de Forbin : « Nous avons traversé ces immenses événements sans aucun inconvénient personnel. Maintenant tout est tranquille et le nouveau roi a l'assentiment unanime de tous les honnêtes gens ; il était le seul et unique moyen de sauver la France de l'anarchie. » (cité par le Dictionnaire des parlementaires français
  3. Il fut longtemps son homme de confiance et le tuteur de son fils naturel, le futur duc de Morny.
  4. cité in François d'Ormesson et Jean-Pierre Thomas, Op. cit., p. 291