Gélimer

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Gélimer (Geilimer) est roi des Vandales et des Alains d'Afrique (« Rex Wandalorum Et Alanorum »). Membre de la famille royale vandale des Hasdings, il est le fils du prince Gélarith et le petit-fils du prince Gento, fils du grand roi Genséric.

Arien convaincu, hostile aux Catholiques et aux Byzantins, il renverse en 530 le vieux et faible roi Hildéric qui lui, cherchait un franc rapprochement avec l'Église catholique et surtout Byzance, où il avait passé près de 40 années. Porté sur le trône, le roi déchu emprisonné, il rompt avec Byzance (531) et reprend les persécutions religieuses envers les catholiques.

En 533, l'empereur Justinien envoie son meilleur général, Bélisaire, détruire le royaume vandale de Carthage. Les troupes de Gélimer, la célèbre cavalerie vandale, tant redoutée par les Byzantins eux-même, ne surent pas opposer une résistance soutenue face aux troupes de Bélisaire, en grande partie composée de mercenaires barbares aguerris (Hérules et Huns surtout).

L'armée vandale, comprenant peut-être 15 000 guerriers, est battue à deux reprises en 533, à Ad Decimum puis à Tricamarum (décembre 533), peut-être par manque de combativité. Cependant, les troupes byzantines furent mises un moment à lourde épreuve, évitant de justesse une défaite qui aurait pu être fatale pour l'expédition byzantine, une retraite aurait été plus que délicate. Bélisaire devait à tout prix vaincre Gélimer. Ce dernier, perdant espoir et atristé par la mort au combat de son frère Gunthimer, surnommé l'« Achille des Vandales » pour son courage, se retire vers Bulla Regia avec une petite troupe tandis qu'un soir de septembre 533, Carthage ouvrait ses portes sans résister à Bélisaire, après 3 mois à peine d'expédition. Bélisaire n'en fut pas pour autant rassuré : il croyait que les Vandales lui tendrait une embuscade et viendrait l'assiéger dans l'ancienne capitale vandale. Et c'est ce qu'il se passe 3 mois plus tard. Gélimer veut assièger Carthage : il coupe les vivres et fait boucher l'aqueduc approvisonnant la ville en eau. Gélimer parvient également à s'entendre avec les mercenaires huns qui refusent alors de combattre les Vandales. Bélisaire, sans attendre, décide de lui faire front et marche à sa rencontre.

Á Tricamarum, la cavalerie vandale s'oppose à la cavalerie byzantine : Gélimer est sévèrement battu, perdant un autre frère, Tzato, gouverneur de la Sardaigne. La débandade gagne les troupes vandales tandis que les troupes « byzantines » prennent possession du camp vandale non loin de là, s'adonnant aux viols et aux massacres malgré la demande de Bélisaire de ne pas faire trop de dégâts lors de l'expédition, cherchant à démontrer que Byzance était intervenue pour « libérer l'Afrique des Barbares ». Bélisaire reprend ses troupes en main le lendemain mais Gélimer parvient à fuir.

La majeure partie du peuple vandale soumis, Gélimer décide de se rendre à son vainqueur en mars 534. Envoyé à Byzance, il figure au triomphe de l'empereur Justinien, devant qui il doit s'agenouiller et ôter son manteau de pourpre, en signe de soumission.

Selon Procope de Césarée, Gélimer aurait alors prononcé en latin dans l'Hippodrome devant Justinien : « Vanité des vanités, tout est vanité… »

Justinien épargne malgré tout la vie de Gélimer. Il reçoit même un domaine en Galatie où il meurt, avant 560.