Friedrich de La Motte-Fouqué

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Friedrich de la Motte Fouqué
Taille-douce de Friedrich Fleischmann sur un dessin de Wilhelm Hensel, v. 1820.
Pseudonyme Pellegrin et A.L.T. Frank
Naissance 1777, Brandenbourg
Décès 1843, Berlin
Activité Écrivain
Nationalité Allemagne Allemagne
Mouvement Romantisme
Œuvres principales Ondine

Friedrich Heinrich Karl de la Motte, Baron Fouqué, dit Pellegrin et A.L.T. Frank, né le 12 février 1777 à Brandenbourg, mort le 23 janvier 1843 à Berlin, est un écrivain romantique allemand.

[modifier] Vie et carrière

La Motte-Fouqué descendait d’une famille de Huguenots originaire de Carrouges en Normandie, les La Motte-Fouquet, qui émigra en Allemagne pour fuir les exactions de la Sainte Ligue pendant les guerres de religion. Bien qu’il n’ait pas été destiné à la carrière militaire, La Motte-Fouqué, petit-fils de l’un des généraux de Frédéric le Grand et fils d’un officier prussien, abandonne finalement ses études universitaires à Halle pour entrer dans l’armée. Après avoir pris part à la campagne du Rhin en 1794, le reste de sa vie est essentiellement voué aux activités littéraires. Il est introduit auprès d’August Wilhelm Schlegel, qui publie son premier ouvrage, Dramatische Spiele von Pellegrin, en 1804. Son travail suivant, Romanten vom Tal Ronceval (1805), montre plus manifestement son allégeance aux figures romantiques, et, dans l’Histoire du noble chevalier Galmy (Historie vom edlen Ritter Galmy) (1806), il versifie une romance de la chevalerie médiévale du XVIe siècle.

Sigurd der Schlangentöter, ein Heldenspiel (1808), la première dramatisation allemande moderne des lieds des Nibelungen, attire l’attention sur lui et influence considérablement les versions suivantes de l’histoire, telles que les Nibelungen de Friedrich Hebbel et l'Anneau du Nibelung de Richard Wagner. Ces premiers écrits indiquent les lignes que Fouqué va suivre dans la suite de son activité littéraire ; ses centres d’intérêt portent à la fois sur la chevalerie médiévale et la mythologie nordique. En 1813, l’année de la révolte contre Napoléon, il combat à nouveau dans l’armée prussienne, et ce nouveau patriotisme permet la révélation de ses œuvres auprès du public allemand.

Entre 1810 et 1815 la popularité de Fouqué est à son sommet ; les nombreux romans, pièces, romances et épopées, qui sortent à un rythme extraordinaire, correspondent exactement à l’humeur du moment. Ondine, qui paraît vers 1811, est l’un des plus charmants märchen allemands et l’un des seuls ouvrages de Fouqué qui ait encore une vie aujourd’hui servant comme source d’inspiration de deux opéras d’E.T.A. Hoffmann et d’Albert Lortzing. On peut, cependant, avoir une idée plus complète de ses pouvoirs à travers deux de ses romances, Der Zauberring (1813) et Die Fahrten Thiodolfs des Isländers (1815). On compte Hoffmann et Adelbert von Chamisso parmi ses amis.

À partir de 1820, la qualité des œuvres de Fouqué se détériore, en partie à cause de la facilité avec laquelle il écrit, et il ne parvient pas à suivre l’évolution du goût des Allemands. Il s’accroche avec ténacité l’attirail du romantisme ; mais, dans la froide et sobre lumière de l’âge post-romantique, celui-ci paraît juste léger et théâtral. La puissance imaginative de ses premières années l’abandonne, et le sobriquet de « Don Quichotte du romantisme » que ses ennemis lui appliquent n’est pas injustifié.

Le premier mariage de Fouqué n’est pas heureux et aboutit bientôt à un divorce. Sa deuxième épouse, Karoline von Briest (1773-1831) bénéficie d’une bonne réputation comme romancière. Après sa mort, Fouqué se remarie une troisième fois. Une grande consolation lui est accordée, face au déclin de la faveur populaire, grâce à la munificence de Frédéric-Guillaume IV de Prusse, qui lui accorde une pension qui lui permet de passer ses dernières années dans l’aisance.

La plupart des œuvres de Fouqué ont fait l’objet de traductions, et les traductions du Chevalier d’Aslauga, de Sintram et ses compagnons et de Ondine, ont été fréquemment rééditées. À noter la traduction d’Ondine par la baronne Albertine de La Motte-Fouqué, dont six chapitres sont présentés dans les Romantiques allemands, d’Armel Guerne, Desclée de Brouwer, 1956 et 1963, rééd. Phébus, 2004.

[modifier] Œuvres

  • Jeux dramatiques (Dramatische Spiele), Berlin, Unger, 1804
  • Romanzen vom Thal Ronceval, Berlin, 1805
  • Histoire du noble chevalier Galmy et d’une belle duchesse de Bretagne (Historie vom edlen Ritter Galmy und einer schönen Herzogin von Bretagne), 1806
  • Alwin, 1808
  • Ondine (Undine), 1811
  • Livret de l’opéra Ondine avec une présentation de sa main, musique d’E. T. A. Hoffmann, 1816
  • Ernst Friedrich Wilhelm Philipp von Rüchel, général royalement prussien de l’infanterie (Ernst Friedrich Wilhelm Philipp von Rüchel, Königlich Preußischer General der Infanterie)
  • Une biographie militaire, 2 volumes, Berlin, 1826.
  • Travaux choisis (Ausgewählte Werke), 12 volumes, Halle, 1841.
Éditions posthumes
  • Déchets et peine ou les miroirs d’âme (Abfall und Buße oder die Seelenspiegel), Berlin 1844.
  • Poèmes spirituels (Geistliche Gedichte), Berlin, 1846, 2. Aufl., 1858.
  • Poèmes chrétiens (Christliche Gedichte), Berlin, 1862

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