Ménopause

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Ménopause
CIM-10 : E28.3, N95.1

La ménopause, du grec méno, règles et pause, arrêt, appelée aussi âge climatérique, est l'arrêt des règles.Lors de la ménopause la femme ne possède plus suffisamment de follicules car ceux-ci ont été soit utilisés pour le cycle ovarien soit les cellules folliculaires ont dégénéré par le phénomène d'atrésie folliculaire. On la divise en plusieurs étapes :

  • périménopause : période d'irrégularités des cycles menstruels précédant la ménopause et l'année qui suit l'arrêt apparent des règles ;
  • post-ménopause (ménopause confirmée)

Sommaire

[modifier] Périménopause

Les œstrogènes et la progestérone sont des hormones stéroïdes dérivés du cholestérol qui possèdent des récepteurs cellulaires, situés à la surface des cellules hypophysaires notamment, et qui réagissent par rétro contrôles pour maintenir le taux d'hormones ovariennes autour d'une valeur stable. C'est une période de dépression des ovaires qui entraine soit une insuffisance en progestérone seule soit accompagnée d'une insuffisance en œstrogènes. Dans ce dernier cas il existe une aménorrhée (absence de règles)ou diminution des celles-ci avec des bouffées de chaleur ; si par contre il y a encore une sécrétion œstrogénique, les troubles sont :

  • Troubles du cycle menstruel :
    • cycle plus court ou plus long ou écoulement très très légers sur plusieurs jours (préménopause) jusqu'à une absence totale de celle-ci (ménopause)
    • diminution de la libido
    • sueurs noctures et matinales.
    • métrorragie (écoulement hors période des règles supposées), méno-métrorragie

[modifier] Post-ménopause

Elle se définit comme l'absence de règles depuis plus d'un an.

L'insuffisance en œstrogènes entraîne d'abord :

  • sécheresse vaginale
  • troubles psychologiques mineurs (dépression, asthénie, insomnie, diminution de la libido, etc.)
  • bouffées de chaleurs et sueurs nocturnes
  • aménorrhée définitive ( arrêt définitif d'écoulement sanguin )

Plus tard, les organes génitaux (vagin, vulve, utérus) s'atrophient, ainsi que les glandes mammaires, avec accentuation du prolapsus.

Tous ces symptômes ne sont que des inconvénients. Les risques sont l'ostéoporose ( diminution de la densité osseuse : risque de fracture plus important et donc réparation plus difficile et plus longue; la perte osseuse s'accentue à la ménopause) et l'augmentation des maladies cardio-vasculaires.

Il faut noter que la prise de poids n'est pas due à la ménopause proprement dite mais à la baisse importante du métabolisme de base qui intervient à peu près à la même période

[modifier] Traitement

Depuis une trentaine d'années, il existe un traitement hormonal substitutif de la ménopause. Ce traitement permet de compenser l'insuffisance des sécrétions ovariennes d'œstrogènes et de progestérone responsables de troubles à court et à long terme. Il est efficace sur les symptômes de la ménopause et sur la prévention de l'ostéoporose. Théoriquement les œstrogènes ont également un rôle protecteur sur le cœur.

Utilisée largement auparavant, il l'est nettement moins, notamment aux États-Unis depuis la publication d'une étude en 2002 mettant en avant l'absence de bénéfice en terme de maladies cardio-vasculaires et une augmentation du risque de certains cancers, de survenue d' embolie pulmonaire et d'accidents vasculaires cérébraux, dépassant le bénéfice d'un taux moindre de fracture du col du fémur[1]. Cette étude a fait l'objet d'un large débat et il n'est pas clair si elle est applicable à toute forme de traitement substitutif ou seulement à celle qui a cours le plus souvent aux États-Unis. La population étudiée est, par ailleurs, particulièrement âgée (jusqu'à 80 ans).

l'augmentation du risque de cancer du sein liée à ces traitements a été affirmée par une publication de l' OMS [2] et a trouvé un étayage au travers la diminution de l'incidence du cancer du sein en France[3] et aux USA à peu près contemporaine de la chute des ventes des traitements hormonaux après la publication de l'étude WHI en 2002.


Chez les femmes plus jeunes (la cinquantaine), le risque de maladie cardio-vasculaire semble, au contraire, équivalent ou plus faible[4]. De même, les artères coronaires (irriguant le cœur) seraient moins calcifiées chez ces dernières[5], ce qui est indice favorable.

L'ensemble de ces éléments plaide pour une durée limitée du traitement hormonal mais la durée optimale reste encore à déterminer.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Women's Health Initiative Investigators ,Risks and benefits of estrogen plus progestin in healthy postmenopausal women, JAMA, 2002;288:321-333
  2. Centre international de Recherche sur le Cancer, Le programme des monographies du Circ classe les contraceptifs œstroprogestatifs et l'hormonothérapie ménopausique comme cancérogène, communiqué de presse 29 juillet 2005
  3. Baisse de l’incidence des cancers du sein en 2005 et 2006 en France : un phénomène paradoxal, Bulletin du Cancer, 2008;95:11-5
  4. Roussouw JE, Prentice RL, Manson JE, et als. Postmenopausal hormone therapy and risk of cardiovascular disease by age and years since menopause, JAMA, 2007;297:1465-77
  5. Manson JE, Allison MA, Rossouw, et als. Oestrogen therapy and coronary-artery calcification, N Engl J Med 2007;356:2591-602

[modifier] Liens externes