Ferrage (cheval)

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Sommaire

[modifier] Origines du ferrage

[modifier] Déroulé opératoire

Les outils utilisés sont présentés dans l'article maréchal-ferrant.

[modifier] Déferrage

Tout d'abord, le maréchal « déferre » à l'aide de la mailloche, du « dérivoir » et de la « tricoise à déferrer » ( moins coupante que la tricoise normale avec une ouverture plus large). il redresse les rivets puis saisit le fer dans le bec de la tricoise et, d'un mouvement de levier, le décolle du pied en prenant soin de ne pas abîmer la corne et la sole

[modifier] Parage

Ensuite vient le parage : à l'aide de la reinette, du rogne-pied et de la mailloche, de la rape et de la pince à parer il coupe le surplus de corne (qui n'a pas été éliminé par l'usure du fait de la présence du fer).

Toute la difficulté du métier réside dans le parage qui conditionne la réussite du ferrage. La règle est de « trouver la bonne réunion de la sole et de la ligne blanche ». En effet si le pied n'est pas "paré d'aplomb" ( pas "droit" par rapport à la conformation du cheval) même des fers bien ajustés vont contraindre la locomotion de ce dernier.

Généralement la pince à parer s'utilise pour le plus gros de ce qu'il y a à parer, puis ensuite la « reinette » nettoie la sole et la fourchette, le « rogne-pied » permettant d'avoir une surface bien plane. La rape s'utilise en finition, sauf pour le parage de la paroi (la partie verticale du pied) qui est primordiale.

[modifier] Choix du fer

Il faut ensuite choisir la taille de fer adaptée, ainsi que son modèle. Les tailles les plus courantes sont du 0 du 1 et 2. Elles vont du 6x0 ( le plus petit, pour poneys) au 8 (chevaux de trait, presque 30 cm de diamètre). Certains maréchaux fabriquent directement le fer à partir d'une tige de fer. Le maréchal les met ensuite à chauffer afin de les travailler facilement.

[modifier] Ajustage des fers : tournure et ajusture

Pour ajuster les fers, le maréchal réalise tout d'abord une « encoche » sur les antérieurs dans la partie du sabot que l'on nomme la « pince » ( devant, et dans l'alignement de la fourchette) où viendra se loger le « pinçon » ( sauf si le fer choisi en comporte deux sur les côtés ou même parfois aucun) à l'aide de rogne-pied et mailloche, ou parfois à la pince à parer.

En même temps il mémorise la forme du pied ( la tournure) afin de la reproduire le plus fidèlement possible sur ses fers mécaniques chauds, à l'aide du marteau de forge, des tenailles et de l'enclume. Il réalise alors la "tournure" ( la forme adaptée au pied) et l'ajusture ( généralement sur les antérieurs permet que la sole ne soit pas comprimée sur le fer) qui consiste à faire un chanfrein sur la rive interne du fer , en pince, sur la face supérieure du pied ( en contact avec la sole).

Il pratique aussi un « relevé de pince » qui, comme son nom l'indique, relève la pince du fer pour faciliter le départ du pied ( un peu comme sur nos chaussures, où généralement l'avant se redresse légèrement).

[modifier] Pose à chaud du fer

Une fois qu'il a réalisé sa tournure, le maréchal doit « poser à chaud ». Pour cela il se munit d'une rape, du fer à poser tenu par les tenailles, et d'un compas, ou d'un outil dont les bras sont pointus afin de pouvoir appliquer le fer sur le pied.

Pour cela il positionne les extrémités du compas ou de l'outil dans les deux "deuxièmes" étampures ( trous) du fer, afin de pouvoir le poser sur le pied sans être gèné.

On dit qu'il « brûle » ou « pose à chaud ». Il prend bien soin de positionner le fer « dans le sens de la fourchette » c’est-à-dire dans l'axe du pied. Il doit alors rapidement analyser ce qu'il voit pour savoir si le fer repose bien uniformément sur le pied, et si sa tournure correspond bien au pied. Il observe aussi la position des étampures (les trous laissant de petits endroits non brûlés) afin de savoir si les clous rentreront bien dans la ligne blanche et pas dans la paroi ( trop fragile) ni trop vers l'intérieur (risque de piquer et blesser le cheval). Le maréchal retourne à l'enclume pour rectifier la tournure, jusqu'à obtenir satisfaction. Il peut alors le tremper dans l'eau pour le « refroidir ».

[modifier] Brochage

C'est le moment du brochage. Le maréchal choisit des clous adaptés à la taille du fer et à la nature du pied (il peut choisir une taille plus fine pour un cheval dont les pieds sont fragiles par exemple) et il va brocher le fer à l'aide du brochoir en ayant pris soin de râper légèrement les talons afin de ne pas les empêcher de « s'ouvrir » lors de l'amorti du pied.


Les clous doivent ressortir sur une même ligne, dans la mesure du possible : ni trop haut ( ils risquent de comprimer le pied), ni trop bas ( risque d'arrachage).

[modifier] Rivetage et finition

Il reste maintenant à « river » les fers. Pour cette étape, on se munit des tricoises [1], du « dégorgeoir », d'une « mailloche » et d'une râpe, ou parfois d'une pince à river américaine ( aussi appelée « pince croco »).

Tout d'abord on coupe les pointes des clous, puis on pratique un évidement encore en dessous avec le dégorgeoir.

On mate ensuite le clou avec la mailloche en maintenant le talon de la tricoise près de la pointe du clou coupée, afin qu'au fur et à mesure des coups de marteaux le bout du clou se recourbe légèrement.

Ensuite, en maintenant les tricoises au niveau de la tête du clou ( sous le fer) pour éviter qu'il ne redescende, on rabat les bouts des clous dans l'encoche péalablement réalisée.

Un bon rivet doit être solide et également imperceptible lorsque l'on passe le doigt dessus. La pince américaine pince le clou entre la tête et le bout coupé et on le recourbe en refermant la pince.

On termine ensuite en rapant consciencieusement le sabot pour ne laisser aucun élément abrasif en évitant de raper les rivets ( cela les affaiblit).

[modifier] Fréquence de ferrage

Un cheval est ferré toutes les six à neuf semaines selon la durée des périodes de travail et de pâturage.

[modifier] Une alternative au ferrage : le parage naturel

Voir l'article parage.

[modifier] Notes

  1. qui est une sorte de tenaille similaire aux tenailles d'un menuisier, différente de la clef tricoise des pompiers

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes