Eulalie de Bourbon

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Giovanni Boldini: Eulalie de Bourbon, duchesse de Galliera, 1898
Giovanni Boldini: Eulalie de Bourbon, duchesse de Galliera, 1898

Marie Eulalie Françoise d’Assise Marguerite Roberte Isabelle Françoise de Paule Christine Marie de la Piété de Bourbon, infante d’Espagne et, par son mariage, duchesse de Galliera, est née à le 12 février 1864 au Palais Royal de Madrid et est décédée à Irún le 8 mars 1958. C’est un membre de la famille royale espagnole et un écrivain.

Sommaire

[modifier] Famille

Officiellement, l’infante Eulalie est la fille de la reine Isabelle II d'Espagne (1830-1904) et de son époux et cousin germain le roi consort François d'Assise de Bourbon (1822-1902). Cependant, pour certains auteurs comme Ricardo de la Cierva, le véritable père de la princesse Eulalie et de ses sœurs Pilar et Paz est le secrétaire privé de la reine, Miguel Tenorio de Castilla (1818-1916).

Le 6 mars 1886, la princesse épouse à Madrid son cousin germain l’infant espagnol Antoine d'Orléans (1866-1930), duc de Galliera. Ce dernier est le fils du prince français Antoine d'Orléans (1824-1890), duc de Montpensier, et de son épouse l’infante espagnole Louise Fernande de Bourbon (1832-1897). Il est donc le petit-fils de deux souverains : le roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) et le roi Ferdinand VII d’Espagne (1784-1833).

Du mariage d’Eulalie et d’Antoine naissent trois enfants :

[modifier] Biographie

La princesse Eulalie et son époux (assis).
La princesse Eulalie et son époux (assis).

En 1868, la princesse Eulalie et sa famille quittent l’Espagne après le coup-d’Etat du général Juan Prim. Les Bourbons s’installent alors à Paris, où ils fréquentent la cour de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie.

En 1874, la monarchie est restaurée en Espagne en la personne du roi Alphonse XII (1857-1885), frère d’Eulalie. Cependant, l’infante ne retourne dans son pays que trois ans plus tard. Elle s’installe d’abord avec sa mère au palais de l’Escurial puis part vivre à Séville et enfin à Madrid.

En 1886, la princesse épouse l’infant Antoine d’Orléans, son cousin germain. Très politique, l’union conforte la réconciliation des Bourbons et des Orléans d’Espagne. Mais, pour Eulalie, le mariage est un fiasco : son époux se montre immature, la trompe sans vergogne et dilapide la fortune familiale alors qu’elle-même est une jeune femme cultivée, libérale et féministe. Après quelques années de vie commune, le couple finit d’ailleurs par se séparer, ce qui n’est pas causer un énorme scandale dans la conservatrice Espagne.

En mai 1892, Eulalie et Antoine partent en visite officielle à Cuba et aux États-Unis à l’occasion de la célébration du quadricentenaire de la « découverte » de l’Amérique par Christophe Colomb. De ce voyage, qui est le premier d’un Bourbon en Amérique[1], la princesse rapporte la solide conviction que, face à la puissance américaine, l’Espagne ne fait pas le poids et que Madrid ferait donc mieux de vendre à sa rivale ses dernières colonies du Nouveau-Monde. Naturellement, le gouvernement et la famille royale ne l’écoutent pas et c’est finalement la guerre hispano-américaine de 1898 qui fait perdre à l’Espagne Cuba et Porto-Rico.

En 1912, Eulalie publie son premier ouvrage sous le pseudonyme de « comtesse de Avila ». Le livre, qui exprime les pensées de l’infante en matière d’éducation, de situation des femmes, d’égalité de classes, de socialisme, de religion, de mariage, de préjugés et de traditions, est interdit par son neveu, le roi Alphonse XIII d’Espagne. Mais, en dépit des controverses que provoque son attitude libérale, Eulalie reste en contact avec sa famille et continue toute sa vie d’être reçue par les familles princières européennes.

[modifier] Notes et références

  1. Si l'on excepte les voyages des princes d'Orléans.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Œuvres

  • Comtesse de Avila, Au fil de la vie, Société française d'imprimerie et de librairie, Paris, 1911.
  • Eulalia of Spain, Court Life from Within, Cassell, Londres, 1915.
  • Eulalia of Spain, Courts and Countries After the War, Hutchinson, Londres, 1925.
  • Eulalie d'Espagne, Mémoires de S.A.R. l'infante Eulalie, 1868-1931, Plon, Paris, 1935.
  • Eulalia de Borbón, Cartas a Isabel II, 1893: mi viaje a Cuba y Estados Unidos, Editorial Juventud, Barcelone, 1949.

[modifier] Autres sources

  • Pilar García Luapre, Eulalia de Borbón, Infanta de España: lo que no dijó en sus memorias, Compañía Literaria, Madrid, 1995 (ISBN 8482130218).
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