Esprit Pezenas

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Esprit Pezenas (16921776) était jésuite, astronome, mathématicien, professeur hydrographie et directeur de l’Observatoire de Marseille.

[modifier] Biographie

Né (1692) et mort à Avignon (1776), Esprit Pézenas entra dans la Compagnie de Jésus en 1709. Il enseigna d'abord les humanités mais dès 1728, il reçut la chaire d'hydrographie à Marseille et, en 1749, il devint directeur de l'Observatoire. La suppression de son ordre en 1763 l'obligea à se retirer définitivement à Avignon en 1766, où il demeura jusqu'à sa mort, mais il ne cessa de s'occuper de travaux scientifiques.

Son oeuvre commence réellement au début des années 1740 avec des travaux de mathématiques sur le jaugeage des tonneaux. Il produit plusieurs traductions d'ouvrages de langue anglaise vers 1748-49 : le Traité des Fluxions de Colin McLaurin, le Microscope mis à la portée de tout le monde de Baker, le Traité de physique de J.T. Desaguliers, etc. (voir G. Boistel, Inventaire des oeuvres...). Le Cours complet d'optique de l'anglais Robert Smith n'est publié qu'en 1767. Des recherches récentes ont montré que cette traduction existe dès 1752 ; l'abbé Nicolas-Louis de Lacaille dispose d'une copie de cette traduction en 1755 lorsqu'il compose ses propres leçons d'optique.

Les années 1750 sont particulièrement intéressantes. Après un voyage à Paris au cours de l'année 1749, Pezenas obtient le soutien de quelques académiciens (La Condamine, notamment) et de quelques membres de la Cour (sans doute le Comte de Saint-Florentin, qui s'occupera des Cultes, et de Berryer, qui deviendra ministre de la Marine). Il obtient des crédits pour la rénovation de l'observatoire de la Montée des Accoules. A l'aide de fonds récoltés dans des conditions qui restent à éclaircir, Pezenas achète des télescopes grégorien et cassegrain chez James Short en Angleterre. L'observatoire est, à partir de 1755, l'un des mieux équipés d'Europe. Pezenas et ses assistants jésuites, le P. Louis Lagrange, les PP. Rodolphe Corréard, Jean-Baptiste Blanchard, Carantène, et quelques autres jésuites étrangers de passage, se livrent principalement à des recherches en optique instrumentale, à l'observation des taches solaires, à la recherche de comètes et aux observations lunaires.

Ce groupe de jésuites est aussi impliqué dans une activité apostolique importante auprès des populations pauvres du quartier des Accoules et Saint-Jean.

Malheureusement, l'activité scientifique de ces jésuites est de courte durée. Après la dispersion des jésuites de Provence en 1763, Pezenas ne s'occupe presque exclusivement que des longitudes en mer et des méthodes lunaires, les distances lunaires en particulier.

En 1767, il traduit et publie à Avignon les Principes de la montre de John Harrison. Son dernier ouvrage sur les longitudes, publié en 1775, n'est pas à la hauteur de ses autres ouvrages ; il est néanmoins riche de larges discussions critiques, historiquement pertinentes. (GB ; en construction)

[modifier] Bibliographie

  • Guy Boistel, « Inventaire chronologique des œuvres imprimées et manuscrites du père Esprit Pezenas (1692-1776), jésuite, astronome et hydrographe marseillais », Revue d'histoire des sciences, 2003, vol. 56, n° 1, pp. 221-245. ISSN 0151-4105
  • Guy Boistel, « L'observatoire des jésuites de Marseille sous la direction du père Esprit Pezenas (1728-1763) », in Observatoires et Patrimoine astronomique français (G. Boistel, dir.), Cahiers d'histoire et de philosophie des sciences, n°54, 2005, Lyon, SFHST/ENS Editions, pp. 27-45. ISBN : 2-84788-083-6.
  • Catalogue de la bibliothèque de feu M. l'abbé de Pézenas, Éditions en ligne de l'École des Chartes.

[modifier] Œuvres – Travaux

  • Histoire critique de la découverte des longitudes – Avignon 1775
  • Mémoires de mathématiques et de physique, rédigé à l’observatoire de Marseille – Avignon 1755-56 – 5 Vol
  • Astronomie des marins, 1766