Eon de l'Étoile

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Messie et brigand, durant huit ans (1140-1148) Eon de l'Étoile terrorise la Bretagne et la Normandie pillant monastères et abbayes, au point d’accumuler un fabuleux trésor.

[modifier] Biographie

Il est né près de Loudéac dans une famille noble. Son nom est Eudon, mais, par déformation, on l’appela Éon, et surnommé « de l’Étoile », pour la comète qui apparut en 1148 ; les comètes étant considérées comme annonciatrices de catastrophes ou des évènements extraordinaires tels que la venue d'hommes au destin exceptionnel.

Il aurait été moine de l’ordre de Saint Augustin mais aurait rapidement quitté les Ordres pour vivre en ermite dans la forêt de Brocéliande (Brécheliant).

Il apparaît vers 1140, sous le règne du duc Conan III le Gros, dans la forêt de Brocéliande où est localisée la légende arthurienne. Il s'installe dans l'ancien prieuré du Moinet et ne reste pas ermite très longtemps. Selon ses dires, un jour qu’il assistait à la messe il entendit le prêtre prononcer cette phrase : « Per eum qui venturus est judicare vivos et mortuos » (par celui qui doit venger les vivants et les morts) et comprit qu’il s'agissait de lui. Il se considère comme le nouveau messie, un prophète qui attire les foules. Son prieuré accueille de nombreux fidèles qui composeront sa bande.

On a parlé de ses tours de magie, de la lumière qui l’enveloppait, de son don d’ubiquité, des somptueux festins qu’il a offert à ses invités. Aux petites gens de sa compagnie, il prodigue la richesse et procure une vie facile par le brigandage et le pillage des châteaux et des abbayes : il est question d'un trésor fabuleux. La bande ne s'attaque qu’aux riches et la redistribution des biens est la règle ; les membres sont hiérarchisés en anges et en apôtres et ont pour nom : science, sapience, jugement etc. Son principal message est l’annonce de la parousie.

Sa « religion » est reprise dans le nord-Bretagne et aussi en Gascogne.

En 1148, c’est le concile de Reims auquel assiste le pape Eugène III. Après avoir entendu parler de l’« hérésie éoniste », il ordonne sa capture pour le faire comparaître devant un tribunal ecclésiastique. Soumis à la question (torture) il professe sa mission messianique. Il est condamné à la prison à perpétuité et enfermé dans l’abbaye de Saint-Denis où il ne tarde pas à mourir en 1150.

Le reste de la bande est pourchassé, non sans difficultés, et sur le bûcher aucun ne renie le maître.

[modifier] Sources

  • Jean-Loup Avril, Mille Bretons, dictionnaire biographique, Les Portes du Large, Saint-Jacques-de-la-Lande, 2002, (ISBN 2-914612-10-9)
  • Emmanuel Salmon-Legagneur, Les noms qui ont fait l’Histoire de Bretagne, Coop Breizh/Institut Culturel de Bretagne, 1997, (ISBN 2-84346-032-8) et (ISBN 2-86822-071-1)