Enkidu

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Héros, sans doute Gilgamesh, peut-être Enkidu, serrant sur son coeur un lion vivant, symbole de la force assimilée par l'Initié qui, dans les sables brûlants du désert, a su maîtriser la bête royale et dompter sa puissance, choisissant ainsi de capter et réguler son énergie jusqu'alors destructrice, plutôt que de la tuer et de s'affubler de sa dépouille : symbole, en somme, de la Force mise au service de la Sagesse. Bas-relief du palais de Sargon II à Khorsabad, musée du Louvre
Héros, sans doute Gilgamesh, peut-être Enkidu, serrant sur son coeur un lion vivant, symbole de la force assimilée par l'Initié qui, dans les sables brûlants du désert, a su maîtriser la bête royale et dompter sa puissance, choisissant ainsi de capter et réguler son énergie jusqu'alors destructrice, plutôt que de la tuer et de s'affubler de sa dépouille : symbole, en somme, de la Force mise au service de la Sagesse. Bas-relief du palais de Sargon II à Khorsabad, musée du Louvre

Enkidu est un personnage de la mythologie sumérienne. Suivant les textes et les époques il est appelé Enkimdu, Eabani ou Enkita. Après avoir combattu Gilgamesh, il deviendra son plus fidèle compagnon. Le récit de leurs aventures constituera l'épopée de Gilgamesh.

Sommaire

[modifier] Conception d'Enkidu

Selon la légende, Enkidu fut crée avec de l'argile par la Déesse-Mère Aruru à la demande du peuple d'Uruk pour ramener le roi Gilgamesh dans le droit chemin. Aruru fit Enkidu à l'image d'Anu le dieu du ciel et de Ninurta le dieu de guerre.

« Aruru se pénétra de ce que lui dicta Anu. S'étant alors lavé les mains, elle prit un lopin d'argile et le déposa en la steppe. »

[modifier] Transformation

Au début de l'épopée Enkidu représente l'archétype de l'homme-sauvage :

« Abondamment velu par tout le corps, il avait une chevelure de femme, aux boucles foisonnant comme un champ d'épis. Ne connaissant ni concitoyens, ni pays, accoutré à la sauvage. »

Enkidu vit avec les bêtes sauvages et les protège en détruisant les pièges. Mais ses actions irritent un chasseur. Celui-ci se confie à son père qui lui conseille d'aller trouver le roi Gilgamesh.

« Il te donnera la Courtisane Lajoyeuse [1]... Elle dévoilera ses charmes... Alors sa harde, élevée avec lui, lui deviendra hostile ! »

Le chasseur va donc trouver Gilgamesh qui lui donne Shamat pour « corrompre » l'homme sauvage. Enkidu est immédiatement séduit. Après six jours et sept nuits passées avec Shamat, il veut repartir, mais sa harde le repousse et il n'a plus la force de la suivre. Enkidu a perdu en force mais il s'éveille à l'intelligence.

[modifier] Rencontre avec Gilgamesh

Poussé par l'éloge de Gilgamesh faite par Shamat, Enkidu décide d'aller affronter le grand roi pour prouver sa force. Elle lui révèle également que Gilgamesh a rêvé de lui et qu'il l'attend impatiemment à Uruk.

Enkidu rencontre finalement Gilgamesh, mais la conduite du roi avec son peuple provoque sa colère. S'ensuit un combat titanesque. En fin de compte, chacun reconnaissant en l'autre son égal, les deux héros se jurent une amitié éternelle.

[modifier] Exploits

Enkidu aide Gilgamesh dans son combat contre Humbaba, le monstre gardien de la forêt des cèdres. Malgré son opposition à cette quête, il finit par coopérer et Humbaba est terrassé. Puis il prête main-forte à Gilgamesh pour chasser le Taureau céleste envoyé par la déesse Ishtar.

[modifier] Mort d'Enkidu

Après un songe défavorable, Enkidu commence à dépérir. Il maudit le chasseur et la courtisane envoyée pour le civiliser. Peu avant sa mort, suite aux paroles du dieu Shamash, il finit par la réhabiliter. Gilgamesh pleure désespérément son compagnon. La disparition d'Enkidu pousse Gilgamesh à partir en quête de l'immortalité.

[modifier] Analyse historique

De bien des façons, la métamorphose d'Enkidu peut représenter la puissance de séduction exercée par les ville-États de Mésopotamie. Ses origines (la steppe) et sa vie au milieu des bêtes sauvages suggèrent le chasseur-cueilleur vivant en marge du territoire des premiers fermiers de l'Irak méridional. Sa transformation et l'acceptation de la vie citadine représente la lente assimilation des cette population nomade par la civilisation agricole.

[modifier] Notes

  1. Lajoyeuse est une traduction, dans le récit original la courtisane se nomme Shamat

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Jean Bottéro, L’épopée de Gilgamesh. Le grand homme qui ne voulait pas mourir, Gallimard, coll. « L’aube des peuples », Paris, 1992 (ISBN 2-07-072583-9).

[modifier] Liens externes