Gilgamesh

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D’après la Liste royale sumérienne, rédigée au début du IIe millénaire, Gilgamesh (aussi Gilgameš), fils de Lugalbanda, fut le cinquième roi d’Uruk (période dynastique ancienne, première dynastie qui aurait détenu l'autorité à Uruk après le Déluge). La Liste lui attribue cent vingt-six ans de règne.

Sommaire

[modifier] Mythe et histoire

Lugalbanda (en sumérien « Roi furieux ») est lui-même au centre d'une ou deux légendes héroïques de quelques quatre cents vers. On le disait époux d'une déesse de second rang, Nin.suna (Ninsun), « Dame » et Patronne « des bovidés sauvages » (buffles). La Liste ignore cette parenté et lui attribue, pour père un démon Lilū, autrement dit « inconnu », ce qui en fait tout de même déjà un être en partie surnaturel.

Selon un autre document, l’Histoire de Tummal, Gilgamesh, peut-être accompagné de son fils Urlugal, reconstruisit le sanctuaire de la déesse Ninlil, à Tummal, un quartier de la ville de Nippur.

Dans l'Épopée de Gilgamesh, il est souvent dit qu’il dirigea la construction des murailles légendaires d'Uruk que Sargon d'Akkad affirmera avoir détruit pour montrer sa puissance militaire deux siècles plus tard.

Des fragments d’un texte épique, trouvé sur le site de l'ancienne Meturan (aujourd’hui Tell Haddad) nous informent que, à sa mort, Gilgamesh fut inhumé sous les eaux d’un fleuve. Le peuple d'Uruk aurait dévié les flots de l’Euphrate qui traversaient la ville dans le but d'enterrer le défunt roi dans son lit même.

En Irak, des archéologues pensent avoir trouvé le tombeau perdu du Roi Gilgamesh — le sujet du « livre » le plus ancien dans l'histoire, écrit il y a 4 500 ans.

En avril 2003, une expédition allemande a découvert ce qui est supposé être le site de la ville entière d'Uruk — incluant, la dernière demeure de son célèbre roi. « Je ne peux pas affirmer que c'est la tombe du Roi Gilgamesh, mais cela est très semblable à ce qui est décrit dans l'épopée, » a déclaré Jorg Fassbinder, du département bavarois des monuments historiques à Munich « Nous avons trouvé juste en dehors de la ville au milieu de l'ancien cours de l'Euphrate les restes d'un bâtiment qui pourrait être interprété comme une tombe » a-t-il ajouté.

Cette étonnante découverte de la ville antique sous le désert irakien a été rendue possible par la technologie moderne. Par l'observation des différences de magnétisation entre les briques et les sédiments, on peut observer le sous-sol. Le magnétogramme donne alors un plan précis de la ville. Ce qui est étonnant c'est que l'on a trouvé des structures déjà décrites dans l'Épopée (jardins, maisons de type babylonien, etc.) Mais la trouvaille la plus étonnante est un système incroyablement sophistiqué de canaux (les archéologues ont comparé Uruk à une « Venise dans le désert »).

En dépit du manque de preuves directes, la plupart des historiens ne contestent pas le caractère historique de Gilgamesh. En plus de la Liste royale, des inscriptions ont été trouvées qui confirment l'existence d'autres personnages qui lui sont associés : les rois Enmebaragesi et Agga de Kish. Si Gilgamesh fut un roi historique, il a probablement régné aux alentours de 2 650 av. J.-C.

De la même époque datent cinq légendes en sumérien concernant ses exploits. Gilgamesh et Agga raconte l'affrontement du roi d'Uruk avec Agga, roi de la cité voisine de Kish. La mort de Gilgamesh est un récit mal conservé de l'agonie du héros, auquel les dieux confèrent le rôle de juge des morts. Ces deux pièces n'ont pas été intégrées aux versions akkadiennes des exploits de Gilgamesh. Il en va tout autrement de deux récits de combats, dits Gilgamesh et le Taureau céleste et Gilgamesh et Huwawa qui opposent le héros, aidé de son ami Enkidu, à des monstres : le taureau envoyé par la déesse Inanna ou le terrible géant Huwawa (Humbaba), gardien de la Forêt des cèdres, épisodes repris plus tard en akkadien. Dans le cinquième poème, Gilgamesh, Enkidu et les Enfers, Enkidu descend aux Enfers pour y chercher les insignes de royauté donnés par Inanna à Gilgamesh, que celui-ci y a laissé tomber; Enkidu est alors retenu aux Enfers, mais son esprit revient raconter à Gilgamesh ce qui se passe dans le monde des morts. Tous ces textes indiquent que, dès le début du IIe millénaire au moins, circulaient sur Gilgamesh des récits multiples, dont les thématiques récurrentes étaient ses combats héroïques et son obsession de la mort.

Son nom, vraisemblablement sumérien et qui, en cette langue devrait s'être articulé Bilga.mes, pourrait signifier « L'ancien est encore dans la force de l'âge ».

Dans la plupart des textes, le nom de Gilgamesh est accompagné du déterminant propre aux êtres divins, en forme d'étoile (DINGIR) — (Tenger) — Tangra mais il n'y a aucune preuve qu'un culte lui ait été rendu de son vivant, et le mythe sumérien de Gilgamesh suggère que sa déification fut un développement tardif (contrairement aux dieux-rois akkadiens). Historique ou pas, Gilgamesh devint un personnage légendaire grâce à l'épopée qui porte son nom.

Il est intéressant de rapprocher l'Épopée de Gilgamesh du mythe d'Hercule : certains auteurs établissent ainsi une filiation entre l'épopée de Gilgamesh, la « Gloire d'Uruk », rédigé dans la Mésopotamie du XVIIIe siècle av. J.-C., et le mythe d'Hercule, la « Gloire d'Héra », consigné par Homère au VIIIe siècle av. J.-C.. En effet, la similitude est frappante entre un Gilgamesh, roi d'Uruk, deux tiers dieu et un tiers humain, effectuant une série d'œuvres devant le mener à l'immortalité, et Hercule, Gloire d'Héra, moitié dieu et moitié homme, effectuant 12 travaux qui le mèneront à son tour à l'immortalité (voir à ce sujet les travaux de l'anthropologue syrien Firas Sawwah [1]).


[modifier] Gilgamesh dans la culture populaire

  • dans Final Fantasy I, un mini-boss d'un donjon dans la version game boy adavance.
  • dans Final Fantasy V, un ennemi récurrent ayant son propre thème musical,
  • dans Final Fantasy VIII, un allié faisant figure de Guardian Force qui prend la place d'Odin. Il apparaît aléatoirement au fil des combats et dispose de quatre attaques différentes,
  • dans Final Fantasy IX, un personnage qui est aventurier et cherche les trésors. Il vous donnera un objet une fois que vous aurez trouvé quasiment tout les coffres à l'aide des chocographes.
  • dans Final Fantasy XI, un des serveurs hébergeant le monde de Vana'diel,
  • dans Final Fantasy XII, un ennemi puissant faisant partie d'une quête secondaire, accompagné du molosse Enkidu, aussi tiré de la mythologie sumérienne.
  • Gilgamesh est également un dirigeant de Civilization IV : Beyond the Sword
  • Gilgamesh figure dans le jeu vidéo Empire Earth.
  • C'est également un personnage de la série d'animation japonaise Fate/stay night (Type-Moon) ;
  • L'Épopée de Gilgamesh sert de trame de fond au populaire épisode Darmok de Star Trek : La nouvelle génération ;
  • Gilgamesh est également le personnage central de la bande dessinée éponyme, de Gwen de Bonneval et Frantz Duchazeau (2 tomes parus : Le tyran et Le sage) ;
  • Gilgamesh (prononcé Girugamesh) désigne également un groupe de Visual Kei japonais ;
  • Gilgamesh est aussi un des héros de l'univers Marvel, étant un des membres des Éternels ;
  • C'est aussi une série animée japonaise de 26 épisodes de 24 minutes réalisée en 2003 par Masahiko Murata et diffusée depuis le samedi 10 mars 2007 sur le canal Europe 2 TV de la TNT.
  • Il est mentionné dans la Trilogie de Bartiméus de Jonathan Stroud.
  • Gilgamesh est également le nom d'une arme du héros Dante dans le jeu Devil May Cry IV, obtenue suite à un combat contre le boss de la forêt ;
  • Gilgamesh est cité dans la serie Highlander comme un être devenu immortel après qu'un akkadien l'a tué, c'est aussi à ce moment de l'histoire que la société secrète, "les Guetteurs" s'est crée...
  • Il y a également une allusion au héros Gilgamesh dans le jeux Tales of Symphonia; Zélos obtient ce titre lorsqu'il combat avec l'armure de ce roi de jadis.

[modifier] Bibliographie

  1. (ar) فراس السواح جلجامش: {ملحمة الرافدين الخالدة (دراسة شاملة مع النصوص الكاملة وإعداد درامي)، طب، دمشق، 1996
    Firas Al-Sawah, Gilgamesh : l'épopée mésopotamienne éternelle (étude complète avec le récit entier et présentation dramatique), Damas, 1996

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe