Uruk

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31° 19′ 28″ N 45° 38′ 11″ E / 31.324387, 45.63652

Ancienne Mésopotamie
Euphrate · Tigre
Villes / Empires
Sumer: Uruk · Ur · Eridu
Kish · Lagash · Nippur
Empire d'Akkad: Empire d'Akkad
Babylone · Isin · Suse
Assyrie: Assur · Ninive
Dur-Sharrukin · Kalkhu
Babylonie · Chaldée
Élam · Amorrites
Hourrites · Mitanni
Kassites · Ourartou
Chronologie
Rois de Sumer
Rois d'Assyrie
Rois de Babylone
Language
Araméen
Sumérien · Akkadien
Élamite · Hourrite
Mythologie
Enuma Elish
Gilgamesh · Marduk

Uruk (ou Ourouk) est une ville de l'ancienne Mésopotamie (aujourd'hui Warka, au sud de l'Irak).

Le site d'Uruk fut occupé à partir de la période d'Obeid et ce jusqu'au IIIe siècle ap. J.-C. Identifié à l'Erech[1] de la Bible, cette ville joua un rôle très important sur les plans religieux et politiques pendant quatre millénaires. Elle fut notamment la ville du roi mythique Gilgamesh.

Sommaire

[modifier] Histoire

Les premières traces d'occupation remontent à la fin du Ve millénaire av. J.-C.. Elle connaît un développement important à la période à laquelle elle a donné son nom, la période d'Uruk (c. 4100-3000). Elle est alors la plus grande ville du monde. Selon la tradition sumérienne, Uruk serait née de la fusion entre deux villages, Eanna et Kullab, sous le règne du roi Enmerkar qui fonde ainsi la première dynastie d'Uruk. La cité occupe alors une place prédominante en Sumer jusqu'à ce que le roi d'Ur Mésannépada détrône Lugalkigin. La ville perd de son importance lorsque Sargon d'Akkad la conquiert et rase ses murailles. Néanmoins elle conserva son rôle de ville sainte jusqu'à l'époque séleucide. Son déclin commença avec les Parthes et fut accéléré par le déplacement d'un bras de l'Euphrate peu avant l'invasion arabe.

[modifier] Archéologie

Tablette administrative (détail) de la périodeUruk III, Jamdat Nasr, (3100–2900 av. J.-C.)
Tablette administrative (détail) de la période
Uruk III, Jamdat Nasr, (3100–2900 av. J.-C.)

Le site d'Uruk a été localisé au milieu du XIXe siècle, grâce à ses ruines restées imposantes malgré le sable les recouvrant, par le géologue anglais William Kenneth Loftus, qui entreprit les premières fouilles en 1849 et en 1853. À partir de 1912, elles sont réalisées sous la responsabilité de la « Deutsche Orient-Gesellschaft » (DOG), société scientifique allemande fondée en 1898 à Berlin, à la suite de l'intérêt manifesté à la fin du XIXe siècle pour les nouvelles découvertes concernant le «pays de la Bible». Elle est donc spécialisée dans l'étude des pays du Proche-Orient antique. Les principaux directeurs de ces fouilles furent successivement : Robert Johann Koldewey, le découvreur de Babylone, Julius Jordan, Arnold Nöldeke, Ernst Heinrich, Heinrich Jacob Lenzen, H. J. Schmidt et depuis 1980 Rainer Michael Boehmer.

[modifier] Architecture

Dès le niveau V (3500 av. J.-C.) et certainement bien avant, il est certain que l’agglomération d’Uruk n’est plus un village mais est devenue une cité. On ne peut décrire l’organisation de la ville car les fouilles pratiquées dans le secteur de l’Eanna et dans celui du temple Blanc ne donnent aucune indication sur la structure, ni sur les composantes de l’agglomération. La ville est ceinturée par une muraille longue de près de 10 kilomètres.

[modifier] Eanna

Au centre d'Eanna se trouve une ziggourat massive, de 52 m de côté, haute aujourd'hui de huit mètres et construite sous le règne d'Ur-Nammu (-2112 à -2095). Elle recouvre un grand temple sur plate forme construite pendant la période de Djemdet Nasr. Les restes d'au moins sept temples superposés ou juxtaposé, datant de la deuxième moitié de la période d'Uruk, ont étés retrouvés au pied de la ziggourat. Ils sont remarquables par leur taille. Le temple Calcaire, (niveau V), est construit sur un soubassement en blocs de calcaire selon la forme tripartite mise au point à la période d’Obeid mais de proportions grandioses : 30 m sur plus de 80 m, avec une salle centrale large de 12 m. Le temple jouxte une grande cour dont un côté est formé d'un portique de huit colonnes en briques crues de 2,32 m de diamètre. Les murailles de la cour, les colonnes et leur soubassement sont revêtus entièrement de cônes de terres cuite enfoncés dans l'enduit d'argile formant une mosaïque géométrique noire, blanche et rouge. Un autre temple doit son nom de "temple rouge" au badigeon qui recouvrait ses murs.

Les niveaux VI-IV de l’Eanna auraient été occupés, selon les archéologues allemands, par des temples. Aucun palais, au sens où ce terme est employé pour l’époque des dynasties archaïques n’a été dégagé. La situation d’Habuba Kabira et de Djebel Aruda en Syrie du Nord est apparemment identique.

[modifier] Temples ou palais ?

L'iconographie du niveau V, qui provient pour la plus grande part des sceaux, offre fréquemment la silhouette d’un personnage barbu à la tête ceinte d’un bandeau, aux cheveux ramenés à l’arrière en chignon, généralement torse nu, et vêtu d’une ample jupe. Il apparaît dans des scènes de chasse, d’offrande de nourriture aux animaux, à proximité de bâtiments où l’on veut généralement reconnaître des temples, parfois en position de vainqueur en présence d’ennemis vaincus. On en parle généralement comme d’un « roi-prêtre », ce qui lui confère un statut particulier par rapport au roi historique. Apparemment Uruk aurait été sous un régime théocratique, mais aucun des édifices dégagés ne présente la moindre installation cultuelle et ont été identifiés comme temples que par rapport à la forme de l’édifice dont il à pu être établi qu’elle n’était pas spécifiquement religieuse. D’autre part, une analyse comparative de l’iconographie de ce « roi-prêtre » et du roi des dynasties archaïques montre que, si les supports changent, les thèmes et les actions diffèrent peu et de manière peu significative. Il n’y a donc aucune raison de penser qu’une théocratie régnait à Uruk. L’Eanna doit bien être considéré comme le centre du pouvoir, c’est-à-dire un palais, même si l’architecture est différente de celle qui apparaîtra à l’époque de Djemdet Nasr. Le personnage représenté n’était peut-être guère différent du roi des époques historiques qui possédait quelques fonctions religieuses.

[modifier] Kullaba

À 500 m d'Eanna se dresse la ziggourat d'Anu, plus étroite, mais encore haute d'une quinzaine de mètres. Elle est couronnée d'un sanctuaire de 18 m sur 7 m, dont les murs ont été conservés sur trois mètres de haut, le "temple Blanc", daté de la période de Djemdet Nasr. Les fouilles ont révélé que la ziggourat recouvre toute une série de temples antérieurs, et dessous, une ziggourat et deux très grands sanctuaires de la période d'Obeid.

[modifier] Notes

  1. Ge 10:10

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes