Engis

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  Engis
La maison communale
Armoiries Situation de la commune dans l'arrondissement de Huy et la province de Liège
Géographie
Pays Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Province de Liège
Arrondissement Huy
Coordonnées 50°34′N 05°24′E / 50.567, 5.4
Superficie 27.74 km²
Données sociologiques (source : statbel.fgov.be)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
5.686 (01/01/2006)
49,14%
50,86%
205 hab./km²
Pyramide des âges
– 0–19 ans
– 20–64 ans
– 65 ans et +
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Étrangers (inconnu) (??/??/????)
Économie
Taux de chômage 21,82 (01/01/2006)
Revenu annuel moyen 10.498€/hab. (2003)
Politique
Bourgmestre Serge Manzato (PS)
Majorité PS
Sièges
PS
ENSEMBLE
17
13
4
Sections de commune
Section Code postal
Engis
Clermont-sous-Huy
Hermalle-sous-Huy
4480
4480
4480
Autres informations
Gentilé Engissois(e)
Zone téléphonique 04, 085
Code INS 61080
Site officiel www.engis.be

Engis (en wallon Indji) est une commune francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Liège (arrondissement administratif de Huy).

Elle regroupe depuis 1977 les sections d'Engis, Clermont-sous-Huy, Hermalle-sous-Huy et une partie d'Ombret-Rawsa.

Elle comptait une population de 5 662 habitants au 1er janvier 2004.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Préhistoire

Les premières traces connues d'occupation humaine de la région sont liées à l'Homme de Néandertal. Celui-ci aurait d'ailleurs pu s'appeler l'"Homme d'Engis" puisque la découverte de Philippe-Charles Schmerling date de 1830, celle de l'Homme de Néandertal datant de 1856, et celle de l'Homme de Spy de 1886.

En 1830, le professeur Schmerling découvrit dans une grotte (rive droite du vallon des Awirs), des silex et des ossements humains dont certains étaient vieux de 70 000 ans. Parmi les trois crânes humains découverts, deux sont d'âge néolithique mais le crâne d'Engis a été identifié par la suite comme celui d'un jeune Homo neanderthalensis. Des vestiges de squelettes d'animaux et des outils ont également été découverts dans ce site.

À Hermalle-sous-Huy même, des fouilles ont révélé la présence de l'homme au lieu-dit "Thiers d'Olne" depuis le Paléolithique moyen ; des haches et des silex taillés y furent retrouvés.

[modifier] Protohistoire et Antiquité

Vers 300-600 av. J.-C., la campagne de Gerée devait être occupée par des Celtes - ce que laissent supposer les fragments de céramique trouvés en 2003 lors de sondages préventifs réalisés par la Région wallonne dans le parc d'activités industrielles.

Dans la seconde moitié du IIe siècle et au début du IIIe siècle, on y trouve un établissement de tuiliers gallo-romains.

[modifier] Moyen Âge

L'occupation romaine (traces d'un vicus belgo-romain à Ombret) précède l'établissement des Mérovingiens avec une famille aristocratique au Thiers d'Olne, colline isolée qui domine la Meuse à proximité du gué et du pont romain. Position idéale par l'exploitation de la plaine alluviale en aval, la récolte des produits de la forêt bordant le plateau condruzien et le contrôle de la navigation sur la Meuse avec possibilité d'en percevoir un tonlieu (taxe).

L'habitat est modeste, en pierres, bois, torchis, chaume, entouré d'un enclos au centre duquel se trouve le mausolée où l'on a trouvé deux sarcophages, les seuls sur une trentaine de tombes. La présence de motifs chrétiens sur l'un des sarcophages laisse penser qu'une partie au moins de la population était christianisée - pour mémoire, le VIIe s. est nommé le "siècle des saints". D'autres sépultures ont été mises en évidence en dehors de l'enceinte palissadée.

Dans la seconde moitié du VIIIe siècle, le mausolée est remplacé par une chapelle chrétienne construite avec un soin particulier : murs de pierre recouverts d'enduits peints et vitrail. L'habitat s'étend.

Ce complexe aristocratique est l'objet d'une transformation importante dans le courant du IXe siècle. Il comprend alors une église et un vaste édifice seigneurial carolingien avec domus, camerae, porches, cellier, étable ou écurie, etc., implanté à une vingtaine de mètres de distance de l'église, relié à elle par un mur limitant une cour intérieure.

Ce centre domanial dut être abandonné - sans traces de destruction violente - aux environs de l'an mil au profit d'un autre site de hauteur, le rocher d'Engihoul (à Clermont-sous-Huy).

[modifier] Époque moderne et contemporaine

Hermalle-sous-Huy fut le siège de l'une des plus anciennes seigneuries de la vallée de la Meuse relevant d'une cour féodale et censale dès le Moyen Âge et jusqu'au XVIIIe siècle  ; l'histoire du bourg se confond donc avec celle de son château et de ses seigneurs.

La configuration actuelle du village se dessine au XVIIe siècle avec des bâtiments couverts d'ardoises, dont les encadrements (baies), les chaînages et les soubassements sont souvent en calcaire de Meuse, les murs extérieurs étant réalisés en briques à partir de l’argile et du limon régionaux, les murs intérieurs en colombage et briques.

Depuis le 1er janvier 1977, le territoire d'Engis a été modifié par la fusion des communes décidée par le gouvernement belge : il englobe ainsi la plus grande partie de l'ancienne commune de Hermalle-sous-Huy (la partie située sur la rive gauche de la Meuse est passée à la commune de Saint-Georges-sur-Meuse), l'ancienne commune de Clermont-sous-Huy et une partie de celle de Ehein. La partie de la nouvelle entité située sur la rive droite de la Meuse constitue une zone rurale et semi-rurale d'intérêt patrimonial et paysager.

[modifier] La catastrophe de 1930

Du 1er au 5 décembre 1930, alors que le brouillard recouvre une grande partie de la Belgique, une inversion de température à 70-80 m se produit dans la vallée de la Meuse, entre Huy et Jemeppe-sur-Meuse. Cette section du val mosan, au milieu de laquelle se trouve Engis, constitue un bassin industriel fort important et abrite de nombreuses usines utilisant la combustion du charbon.

La vallée connaît alors des conditions anticycloniques, une température de 1 à 2°C, un très faible vent (1 à 3 km/h), une accumulation de gaz et de particules de suie. Le brouillard persistant maintient au niveau du biotope humain les particules fines en suspension dans l'air et les particules de dioxyde de soufre (SO2) produites par les industries ; hommes et animaux ne peuvent que les respirer.

Les dégâts sont quasiment immédiats : dès le troisième jour, des milliers de personnes sont atteintes de troubles respiratoires (irritation de la gorge, douleurs dans la poitrine, quintes de toux, respiration difficile, augmentation de l'adrénaline, nausées, vomissements). Soixante personnes, âgées ou souffrant d'affections cardiaques ou pulmonaires, décèdent en deux jours[1] soit une augmentation de 10,5 % par rapport à la mortalité habituelle.

Ce drame suscite immédiatement une violente émotion au niveau local, national et international ; les journaux parlent de « mort noire »[2], de « Vallée de la Mort »[3], de « brouillard homicide »[4].

Dès le 6 décembre, une enquête judiciaire est ouverte et un comité d'experts nommé pour déterminer les mécanismes des accidents.[5]. Les dix autopsies pratiquées révèlent la présence de mucosités dans la trachée et les bronches, des œdèmes pulmonaires et des hémorragies mais pas de signe d'empoisonnement systémique. Les résultats de l’expertise sont publiées en 1931 dans le Bulletin de l’Académie Royale de Médecine de Belgique.

Ce rapport constitue un point de repère dans l'histoire de la pollution de l'air car c'est la première fois qu'est établie scientifiquement la démonstration de la mortalité et des maladies engendrées par la pollution de l'air. Il identifie les mécanismes du brouillard hivernal, l'inversion de température, les résultats de la combustion du charbon, les sujets à risques et il prédit de futurs désastres… « Si les mêmes conditions se trouvent réunies, les mêmes accidents se reproduiront. (…) Si un désastre survenait à Londres dans des conditions analogues on aurait à déplorer 3 179 morts immédiates » ; ces prédictions vont malheureusement être confirmées par les faits : en 1952, Londres va subir un épais brouillard du 5 au 9 décembre ; en trois mois, on va compter 12 000 décès supplémentaires à la mortalité normale.

Ce drame a eu une forte répercussion dans la littérature scientifique. Au plan local, Engis est devenue l'une des communes les plus surveillées quant à la pollution, mais les évènements de 1930 sont peu à peu tombés dans l'oubli. La commune d'Engis a cependant célébré le 70e anniversaire du drame, en décembre 2000, par l'installation devant la maison communale d'une sculpture de l'Engissois Paul Vandersleyen.

[modifier] Économie

Engis est une commune mixte : rurale dans sa partie sud (Clermont-sous-Huy), semi-rurale au centre (Hermalle-sous-Huy) et très industrielle au nord, sur la rive gauche de la Meuse :

  • fabrication d'engrais phosphoriques ;
  • centrale électrique ;
  • zinc, plâtre et électrodes au graphite.

[modifier] Pollution de l'air

Engis est aussi connue pour être une des villes les plus polluées de Belgique [6].

[modifier] Monuments et sites remarquables

[modifier] Engis

  • Les Tchafornis
  • La Maison Espagnole
  • Musée minéralogique Jean-Marie Souplet

[modifier] Clermont-sous-Huy

  • Château-ferme d'Attines (XVIIIe siècle ), domaine privé.
  • Château d'Halledet (XIXe siècle ), domaine privé.
  • Château de Magnery (XVIIIe siècle )

[modifier] Hermalle-sous-Huy

  • Château d'Hermalle (tour du XIIe siècle - autres parties des bâtiments des XVIIe siècle et XVIIIe siècle , style mosan) et Ferme castrale de 1742, contiguë au château
  • Maison natale de Jean-Gille Jacobs, maître-maçon du XVIIIe siècle (bâtiment classé, visitable au Journées du Patrimoine - 2e weekend de septembre –, présentant des peintures murales, représentant les métiers de la construction, uniques en Europe)
  • Maison de la Héna - ancienne dépendance de l'Abbaye de Flône – (bâtiment classé)
  • Cense Cassal (XVIIe siècle )
  • Ferme d'Hottine (1715 - ancienne dépendance de l'Abbaye de Flône)
  • Bibliothèque et musée de la Gourmandise – Musée : histoire curieuse de la cuisine et de l'alimentation de l'Antiquité à nos jours, dans la Ferme castrale ; Bibliothèque : la plus importante de Belgique avec 17.000 livres de gastronomie et de cuisine, une des 20 plus grandes d'Europe - accessible sur rendez-vous
  • Musée Postes restantes : histoire anecdotique de l'écriture et de la poste - dans la Ferme castrale.

[modifier] Évènements

  • Marché hebdomadaire de livres d'occasion à la Ferme castrale
  • Aux alentours du 21 juillet, fête annuelle du Grand Pardon d'Hermalle

[modifier] Jumelage

Drapeau : France Ribécourt-Dreslincourt (France)

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Amay 4, Flémalle-Grande 5, Yvoz-Ramet 7, Flémalle-Haute 9, Jemeppes s/ Meuse 9, Seraing 12, Engis... 14 personnes
  2. New York Times, 5-12-1930
  3. De Standaard, 7-12-1930
  4. Le Soir, 11-12-1930
  5. Observations météorologiques : Prof. M. Dehalu, Univ. Liège, analyses toxicologiques : Prof. M. Schoofs, Univ. Liège, études médicales : Prof. J. Firket, Univ. Liège, et Dr. J. Bovy, industrie chimique : Prof. J. Mage, Ecole de Guerre et Prof. G. Batta, Univ. Liège
  6. Portail environnement de Wallonie

[modifier] Sources


Drapeau de la Province de Liège Province de Liège Drapeau de la Province de Liège
Arrondissement de Huy : Amay · Anthisnes · Burdinne · Clavier · Engis · Ferrières · Hamoir · Héron · Huy · Marchin · Modave · Nandrin · Ouffet · Tinlot · Verlaine · Villers-le-Bouillet · Wanze
Arrondissement de Liège : Ans · Awans · Aywaille · Bassenge · Beyne-Heusay · Blegny · Chaudfontaine · Comblain-au-Pont · Dalhem · Esneux · Flémalle · Fléron · Grâce-Hollogne · Herstal · Juprelle · Liège · Neupré · Oupeye · Saint-Nicolas · Seraing · Soumagne · Sprimont · Trooz · Visé
Arrondissement de Verviers : Amblève · Aubel · Baelen · Bullange · Burg-Reuland · Butgenbach · Dison · Eupen · Herve · Jalhay · La Calamine · Lierneux · Limbourg · Lontzen · Malmedy · Olne · Pepinster · Plombières · Raeren · Saint-Vith · Spa · Stavelot · Stoumont · Theux · Thimister-Clermont · Trois-Ponts · Verviers · Waimes · Welkenraedt
Arrondissement de Waremme : Berloz · Braives · Crisnée · Donceel · Faimes · Fexhe-le-Haut-Clocher · Geer · Hannut · Lincent · Oreye · Remicourt · Saint-Georges-sur-Meuse · Waremme · Wasseiges

Voir aussi : Belgique · Région wallonne · Communes · Communauté germanophone · Projet Belgique