Eloi Machoro

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Eloi Machoro était un homme politique indépendantiste kanak du FLNKS en Nouvelle-Calédonie, né dans la tribu de Nakéty près de Thio en 1945, mort le 12 janvier 1985 près de Canala.

Formé au séminaire de Païta, il devient instituteur en 1974. Engagé au sein de l'Union calédonienne qui prend position officiellement pour l'indépendance au congrès de Bourail en 1977 sous la conduite de Jean-Marie Tjibaou, il est élu à l'Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie sous les couleurs de ce parti cette même année. Il mont bientôt les échelons, devenant en 1981 secrétaire général de l'UC en 1981 suite à l'assassinat de Pierre Declercq à son domicile le 19 septembre 1981. Nationaliste kanak, il souhaitait qu'en Nouvelle-Calédonie « rien ne soit plus comme avant », et incarne alors au sein de ce mouvement la ligne la plus radicale, partisan de l'Indépendance kanak socialiste (IKS) prônée par Jean-Marie Tjibaou, et de sa mise en place par les armes si nécessaires. Il se rend alors à deux reprises en Libye avec d'autres militants indépendantistes.

Le 18 novembre 1984, suite à la formation du FLNKS en remplacement du Front indépendantiste et à l'appel au boycott des institutions et des élections par Jean-Marie Tjibaou, il fracasse une urne d'un coup de hache et dénonce ainsi le système électoral qui selon lui avantagerait les caldoches. Le 1er décembre 1984, Jean-Marie Tjibaou forme un gouvernement provisoire de la République socialiste de Kanaky, et Éloi Machoro en devient le ministre de la Sécurité et donc le véritable chef de guerre des indépendantistes.

Il désarme ensuite les gendarmes de Thio et prend le contrôle du village, sans faire de victimes. Mais le 11 janvier 1985, Yves Tual, fils d'un éleveur européen, est tué par des Mélanésiens. Cet évènement déclenche à Nouméa une émeute nocturne. Le lendemain, le 12 janvier, la gendarmerie déclenche une opération pour libérer la maison d'un Européen occupé par des militants indépendantistes emmenés par Éloi Machoro près de Canala. Les occupants s'enfuient, et se réfugient dans une autre demeure, de laquelle la gendarmerie finira par donner l'assaut après plusieurs sommations. Éloi Machoro et un autre Kanak sont tués pendant l'assaut.

Éloi Machoro reste une personnalité controversée en Nouvelle-Calédonie : pour les populations européennes du Territoire (ou Caldoches), et en général pour les anti-indépendantistes, son nom est associé à la violence de la véritable guerre civile qui sévissait alors sur le Territoire. Pour les indépendantistes en revanche il s'agit de l'un de leur plus charismatiques leaders et d'un héros tombé en martyr.