Edmond Miniac

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Edmond Miniac (9 mai 1884 à Saint-Servan, Ille-et-Vilaine - 7 juillet 1947 à Saint-Mandé) était un juriste français, avocat général à la Cour de cassation.

Issu d'une famille originaire de Baguer-Morvan, ce fils du négociant drapier Paul Miniac (1851-1936) et de Marie Desmonts débute sa carrière juridique en Basse-Bretagne : après d'excellentes études à la faculté de droit de Rennes où il est lauréat du stage et des débuts remarqués au barreau de cette ville, ce petit-neveu de l'académicien Louis Duchesne devient successivement juge suppléant au tribunal de Brest (nommé le 11 juin 1912, il y assure les deux cabinets d'instruction pendant toute la Grande guerre), juge à Morlaix, juge d'instruction à Quimper, président du tribunal d'instance de Loudéac, puis enfin substitut à Nantes en 1921. Là, ce timide à la voix hésitante des débuts devient à force de volonté un des meilleurs orateurs du Parquet, avant de prendre la fonction de substitut général à Rennes. Il occupe ce poste notamment le 4 février 1930, lors de l'affaire criminelle Auguste Guesneux, jugé aux assises de Rennes, condamné à douze ans de réclusion pour meurtre de son épouse. Modeste, pondéré, travailleur, sensible, intelligent, méthodique, ponctuel, ses facultés personnelles s'épanouissent alors pleinement.

Nommé avocat général à Rouen en 1934, il rédige un discours sur le privilège de la Fierté, une étude historique portant sur le droit de grâce des condamnés à mort par l'église de Rouen, discours qui lui attire les éloges unanimes. En 1938, il y dénoue une importante et complexe affaire de contrebande, d'importation frauduleuse et de corruption de fonctionnaires (la retentissante "affaire des fraudes douanières du Havre" en 1938), puis intègre le parquet de la cour d'appel de Paris le 6 novembre 1938 pôur y administrer la section financière, suite à l'intervention de Paul Marchandeau, ministre des finances, auprès du garde des sceaux Paul Reynaud. " Ses intervention judicieuses (...) ont démontré sa connaissance appronfondie d'un dossier particulièrement aride et volumineux. Dans un réquisitoire clair et précis, il a su dégager une démonstration accablante de culpabilité." écrit Marchandeau à Reynaud. Dès lors, il requiert devant la neuvième chambre correctionnelle mais aussi aux Assises de la Seine.

Bien que doyen des avocats généraux de la cour d'appel, il devient avocat général à la cour de cassation après-guerre, à la chambre sociale précisément, de sa nomination, le 14 décembre 1945 à son décès, le 7 juillet 1947 à Saint-Mandé, des suites d'une subite maladie. Deux fois marié, la première fois à Louise Marchand le premier septembre 1919, la seconde à Marie Pauline Amboïse le 24 décembre 1941, ce catholique convaincu disparait sans descendance.
L'avocat général Jean Dorel évoque sa mémoire en audience le 16 octobre 1948, en présence du garde des sceaux, André Marie. "Patriote très digne sous l'occupation, il a su résister par ses actes, désapprouvant le régime de la collaboration." précise-t-il.

Edmond Miniac est le frère de l'architecte Alexandre Miniac.

[modifier] Sources

  • Miniac et Friederich, Discours à l'audience solennelle de rentrée du 2 octobre 1934, Sotteville-les-Rouen, Tilloy, 1934.
  • Jean Dorel, discours de l'audience solennelle de rentrée du 16 octobre 1948, gazette du palais du samedi 16 octobre 1948, Paris.
  • Christophe Besler, Les grandes affaires criminelles d'Ille-et-Vilaine, de Borée, octobre 2006.
  • Jean-François Miniac, Les grandes affaires criminelles de l'Orne, de Borée, 2008, ISBN : 978-2-84494-814-4.