Dissolutions du 12 juin 1968

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Suite au reflux du mouvement de mai 68 consacré par la manifestation pro-gouvernementale du 30 mai, le président de la République, qui a accueilli la nomination de Raymond Marcellin au ministère de l'Intérieur par cette exclamation : « Enfin Fouché, le vrai ! », prend la décision de dissoudre plusieurs organisations politiques actives dans la révolte par le Décret du Président de la République du 12 juin 1968.

Le texte fait référence au décret du 5 novembre 1870, et notamment à son article 2, ainsi qu'à la loi du 10 janvier 1936 modifiée sur les groupes de combat et milices privées.

Il entre immédiatement en vigueur et vise les mouvements suivants :

[modifier] Épilogue

Certains mouvements dissous continuent leurs activités :

  • les militants de la FER investissent l'UNEF et constituent l'organisation UNEF-Unité syndicale (UNEF-US) tandis que les étudiants proches du PCF créent l'UNEF-Renouveau où militent aussi les étudiants de l'UDB ;
  • la JCR devient la Ligue communiste qui sera dissoute en juin 1973 et donnera l'actuelle Ligue communiste révolutionnaire avant de recréer les JCR comme mouvement de jeunesse sous son influence ;
  • l'OCI devient l’Organisation trotskyste, puis sa dissolution est annulée par le Conseil d'État, l'OCI prouvant qu'elle n'a pas soutenu le mouvement de Mai 68 ; elle contribuera à la création de l'actuel Parti des travailleurs ;
  • le PCMLF persistera dans ses activités, ce qui vaudra à certains de ses militants des poursuites pour « reconstitution de ligue dissoute », par exemple dans la région de Lorient en 1976 ;
  • l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes éclate pour donner naissance à différents groupes, dont la Gauche prolétarienne connue notamment par son organe La Cause du peuple, « Rennes révolutionnaire » qui publie Drapeau rouge d'où viendra l'Organisation communiste de France (marxiste-léniniste) ; d'autres militants rejoignent le PCMLF ;
  • Voix ouvrière devient Lutte ouvrière.

[modifier] Bibliographie

  • Jacques Jurquet (Préface et présentation de Camille Granot), Arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne (Recueil de textes de 1965 à 1971), Éditions du Centenaire /E100, Paris, 1976.
  • Jacques Jurquet, Le printemps révolutionnaire de 1968, Éditions Gît-le-cœur, Paris; republié dans le précédent.
  • Raymond Marcellin, L'importune vérité - Dix ans après mai 68, un ministre de l'Intérieur parle, Éditions Plon, Paris, 1978 ; voir plus particulièrement le chapitre XIV, « Ne pas se tromper d'époque : les forces révolutionnaires mondiales ».