Dirck Volkertszoon Coornhert

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Portrait de Coornhert par Cornelis van Haarlem (v.1590)
Portrait de Coornhert par Cornelis van Haarlem (v.1590)
Portrait de Coornhert par Goltzius (v. 1590)
Portrait de Coornhert par Goltzius (v. 1590)

Dirck Volkertszoon Coornhert (Amsterdam, 1522 - Gouda, 1590) est un graveur, poète, philosophe et théologien humaniste, érudit, juriste et homme politique néerlandais.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils d'un marchand de vêtements, Dirck Volkertszoon Coornhert est né à Amsterdam en 1522.

Après avoir été majordome du comte de Brederode, il s'installa à Haarlem (vers 1545), où il fonda son atelier de graveur (1547) et travailla en collaboration avec le peintre Maarten van Heemskerck. Il grava les œuvres de ce dernier ainsi que celles de Frans Floris (gravures publiées par Jérôme Cock d'Anvers). Il abandonna ensuite la gravure pour s'établir comme éditeur en 1560. Philippe Galle, qui fut son élève en 1556, lui succèda alors comme principal graveur des œuvres de Van Heemskerck.

Coornhert joignant à son talent artistique une réelle compétence juridique, il s'établit comme notaire en 1561 puis fut successivement nommé secrétaire de la ville (1562) et secrétaire des bourgmestres (1564).

Patriote, il rédigea le manifeste de Guillaume le Taciturne en 1566 et participa au soulèvement des Pays-Bas contre la domination espagnole (1567-68). Emprisonné à La Haye, il réussit à s'enfuir mais fut contraint de s'exiler à Clèves puis à Xanten, où Goltzius fut son élève vers 1575. Pendant la guerre de quatre-vingt ans, il entra à nouveau au service de Guillaume Ier d'Orange-Nassau, en tant que secrétaire d'État (1572). De retour dans sa patrie après le grand incendie de Haarlem (1576), il y fut à nouveau notaire entre 1577 et 1587, s'installant après cette date à Gouda, où il continua à exercer la profession de notaire jusqu'à sa mort, le 29 octobre 1590.

Bien que Coornhert fût catholique, il n'en soutenait pas moins la liberté religieuse. Ses positions théologiques impartiales, exposées publiquement, lui valurent d'ailleurs d'entrer en conflit tant avec les catholiques qu'avec les calvinistes. Humaniste (il traduisit en néerlandais l'œuvre d'Erasme) et partisan de la tolérance religieuse, il mena campagne contre l'application de la peine de mort aux hérétiques. Il critiqua le catéchisme d'Heidelberg. Il entama une traduction de la Bible en néerlandais. Il eut une influence décisive sur Jacobus Arminius.

Homme de lettres érudit, Coornhert eut également une importante influence littéraire. Ayant appris le latin vers l'âge de trente-cinq ans (v. 1557), il traduisit les œuvres de Cicéron, Sénèque et Boèce et fut l'auteur d'un important jalon de la littérature néerlandaise en traduisant L'Odyssée d'Homère sous le titre Dolinghe van Ulysse (1561). Il publia également un recueil de chansons intitulé Liedekens (1575).

[modifier] Source

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, vol. 7, 1912, p. 367.
  • Lydia De Pauw-De Veen, Jérôme Cock. Éditeur d'estampes et graveur. 1507-1570, Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert Ier, 1970.
  • Fiorella Stricchia Santoro, Dirck Coornhert, dans Fiamminghi a Roma. 1508-1608. Artistes des Pays-Bas et de la Principauté de Liège à Rome à la Renaissance, catalogue d'exposition, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, 1995, p. 162-163.