Diakhanké

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Diakhanké

Population totale 13 100
Populations significatives en Guinée, Mali, Sénégal, Gambie
Langue jaxanke
Religion islam
Groupes ethniques relatifs

Les Diakhanké (ou Diakanké ou Jakhanke) sont un groupe ethnique établi en Guinée, au Mali, en Gambie et dans le sud du Sénégal.

Ils appartiennent au grand groupe des Mandingues.

Sommaire

[modifier] Histoire

Ils seraient originaires de l'empire du Ghana. Le premier Diakhanké s'appellait El Hadj Salim Souaré. Il descend de La famille royale des Cissé du Wagadou (empire du Ghana), donc c'était un Soninké. Il s'est installé dans le Macina et a fondé le village de Diakha. Il était comptemporain de l'Empereur Soundiata Keita, dont il fut le marabout et gendre. Les Diakhankés ont par la suite migré dans toute la zone ouest-africaine, en fondant des villages comme Dideh dans le Boundou, Safalou, Touba en Guinée...

La marche des Diakhankés vers la Guinée commence avec la conquête du Ghana par les Almoravides, qui ont introduit l’islam en Afrique de l’Ouest vers la fin du XIe siècle. C’est alors qu’un certain nombre de royaumes soninkés indépendants voient le jour. La Guinée actuelle était partie intégrante de cet ensemble géopolitique qui couvrait une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest, et dont l’économie, pour l’essentiel, reposait sur l’exploitation et le commerce de l’or. Cette fin de l’Empire ghanaïque sonne ainsi l’amorce de vastes mouvements migratoires et les Diakhankés se retrouvent un peu partout dans l’espace ouest-africain pour constituer des familles maraboutiques. En Guinée, les historiens les disent originaires de Diakha, un village du Macina, au Mali. Et Diakhanké ne signifie autre chose qu’« originaires de Diakha ».

Qu’ils répondent aux noms de Fadiga, Fofana, Souaré, Dramé, Diaby, Touré, Sylla, Diawara ou Kanté, ils appartiennent à la même branche. Des patronymes qui essaiment une bonne partie de l’espace ouest-africain, témoins de leurs multiples migrations. « Peuple de partout et de nulle part », comme on peut le dire pour nombre d’ethnies africaines.

Au fil du temps, par leurs activités commerciales et par la religion, les Diakhankés ont été au centre de métissages et de brassages divers. Au point que leur langue, dérivée du sarakollé, passe pour une sorte de latin, une langue de base bien comprise des autres groupes ethniques de la Guinée. Mais par-delà les frontières qui les dispersent entre la Guinée, le Sénégal, le Mali, etc., la tradition diakhanké survit aux influences. La cuillère traditionnelle ou kalama continue de symboliser l’unité et la concorde. La religion reste aussi un ciment fédérateur, pour le groupe en lui-même et par rapport à son environnement.

[modifier] Population

Les Diakhanké – une ethnie minoritaire – sont souvent agriculteurs ou commerçants, et fréquemment prédicateurs musulmans ou marabouts.

Leur langue est le jaxanke.

Ils appartiennent au grand groupe des Sarakollés, encore appelés Soninkés. On les dit originaires de l’empire du Ghana (400 - 1100 ap Jc). Dans nombre de pays d’Afrique de l’Ouest, leur présence est significative. En Guinée, ces Diakhankés sont paysans ou commerçants, mais ils sont surtout connus comme prédicateurs musulmans. Ethnie minoritaire dans ce pays, leur intégration s’est opérée sans heurt dans cette mosaïque identitaire ou l’osmose n’a pas toujours pris. En fait, l’ethnicisme a été l’une des bases du système politique depuis feu le président Sékou Touré, et jusqu’à présent il demeure un facteur déterminant. Mais à travers l’histoire, les Diakhankés ont su marquer la société guinéenne, se laisser influencer aussi tout en restant eux-mêmes.

Au Sénégal, ils se sont surtout établis dans la région de Kédougou et de Tambacounda.

[modifier] Bibliographie

  • (en) Lamin Ousman Sanneh, The History of the Jakhanke People of Senegambia. A Study of a Clerical Tradition in West African Islam, Londres, SOAS, 1974, 474 p. (Thèse publiée en 1979 sous le titre The Jakhanke. The History of an Islamic Clerical People of the Senegambia, 276 p.)
  • (en) Lamin Ousman Sanneh, « The Jahanke », The International Journal of African Historical Studies, vol. 14, n° 4, 1981, p. 738-741
  • (fr) Pierre Smith, « Les Diakanké. Histoire d'une dispersion », Cahiers du Centre de recherches anthropologiques, n° 4, 1965, p. 231-262
  • (fr) Pierre Smith, « Notes sur l'organisation sociale des Diakanké. Aspects particuliers à la région de Kédougou », Cahiers du Centre de recherches anthropologiques, n° 4, 1965, p. 263-302
  • (fr) Pierre Smith, « Le réseau des villages diakhanké », Objets et mondes, t. XII, fasc. 4, hiver 1972, p. 411-414

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes