Culte de la personnalité

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L'expression culte de la personnalité désigne l'adulation excessive d'un chef (vivant), elle s'applique particulièrement à un chef d'État. Elle peut s'étendre à toute personne en vue bénéficiant d'un fort "battage" médiatique.

L'expression elle-même provient d'un discours de Nikita Khrouchtchev au XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, en 1956. Il s'agit en fait d'une mauvaise traduction de l'expression russe « культ личности », qui signifie plutôt « culte d'un individu » ; ou, si l'on précise de qui, « culte de la personne de Staline » par exemple (pour « культ личности Сталина »).

Utilisée à l'origine pour décrire les hauts dignitaires de l'URSS stalinienne et de certains régimes assimilés (Roumanie de Ceauşescu, Chine de Mao), l'idée de culte de la personnalité a depuis été étendue à de nombreuses autres situations. Toutefois son utilisation concernant des chefs d'État de régimes d'Europe occidentale ou du Moyen-Orient ou des chefs de mouvements politiques ou religieux pose problème.

Le culte de la personnalité peut être entretenu par divers moyens de propagande, et suppose en particulier une large utilisation des médias et des évènements collectifs (rassemblements et manifestations spontanés ou non)

Sommaire

[modifier] Formes prises dans diverses dictatures

[modifier] Corée du Nord

Dès le plus jeune âge, les citoyens se prosternent devant des statues géantes de Kim Il-sung, surnommé le président éternel, ou de son successeur dynastique, Kim Jong-il, son fils, appelé lui le cher dirigeant par la propagande.

[modifier] Irak de Saddam Hussein

Trois figures sculptées de Saddam Hussein coiffées d'un anachronique casque assyrien, qui décoraient autrefois ses palais présidentiels.
Trois figures sculptées de Saddam Hussein coiffées d'un anachronique casque assyrien, qui décoraient autrefois ses palais présidentiels.

Après avoir exécuté physiquement toute opposition possible au sein du parti Baas qu'il avait porté au pouvoir, Saddam Hussein instaura un pouvoir centré autour de sa personnalité ; il modifia pour cela le contenu pédagogique dans les écoles primaires, fit preuve de népotisme en plaçant à la tête du pouvoir des personnes émanant de son clan ou de son village natal pour le seconder, et, signe du culte lié à sa mise en scène, se représenta sous diverses formes comme continuateur impérial des époques mésopotamiennes et assyriennes que le pays avait assimilé comme son Histoire. Le pouvoir dictatorial de Saddam Hussein plaça la minorité sunnite en situation de communauté dominante sur les autres composantes démographiques du pays (Chiites et Kurdes furent sévèrement réprimés).

[modifier] Turkménistan

Le régime du défunt Saparmyrat Nyýazow dit "Türkmenbaşy" présenta des caractéristiques étonnamment semblables au culte de la personnalité en Corée du Nord. Kim Il Sung avait érigé la doctrine du Juche en religion d'État, son fils Kim Jong Il a adjoint ses éléments au corpus pour former la politique de songun ; les chinois sous Mao brandissaient le petit livre rouge, avec Nyýazow les Turknènes ont eu le Livre de l'Âme, Ruhnama, écrit du dirigeant selon lui inspiré du Coran.

[modifier] Voir aussi