Craonne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Craonne
Carte de localisation de Craonne
Pays France France
Région Picardie
Département Aisne
Arrondissement Arrondissement de Laon
Canton Canton de Craonne
Code Insee 02234
Code postal 02160
Maire
Mandat en cours
Noël Genteur
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Chemin des Dames
Latitude
Longitude
49° 26′ 27″ Nord
         3° 47′ 15″ Est
/ 49.4408333333, 3.7875
Altitude 59 m (mini) – 192 m (maxi)
Superficie 8,62 km²
Population sans
doubles comptes
67 hab.
(1999)
Densité 7 hab./km²

Craonne est une commune française, située dans le département de l'Aisne et la région Picardie.

« Sur place, on dit /krɑn/. Mais tout le monde... mais ailleurs, on prononce //. » — (Stéphane Audoin-Rouzeau, France Inter, 2000 ans d'histoire, 24 avril 2007). En fait, la prononciation krɑɔn s'est développée avec la chanson de Craonne. Le nom viendrait du celtique "Craon", la Caverne.

Sommaire

[modifier] Origines

CRAONNE, Craubenna Xe siècle; Craonna en 907; Cranna, Credona, Corona, Creona


[modifier] Patron

Saint Martin

[modifier] Foire de Craonne

Etablissement à Craonne d'une foire franche annuelle de trois jours en 1482, à commencer du 2 novembre.

[modifier] Vin de Craonne

La culture du raisin et du vin est très ancienne à Craonne. Les habitants payaient au prieur de Saint Marcoul la dime du vin qui était du vingtième de leur récolte

[modifier] Géographie

Craonne est à mi-chemin entre Laon et Reims (à environ une trentaine de kilomètres de chacune de ces villes). Le village avant 1914 avait une forme triangulaire correspondant aux trois rues principales et il s'étendait sur les pentes du plateau du Chemin des Dames, prenant à cet endroit le nom de « plateau de Craonne ». Le nouveau village a été installé dans la vallée, au sud-ouest de l'ancien village.

[modifier] Histoire

[modifier] Craonne au XIXème siècle

Le village de Craonne entre dans l'histoire nationale en 1814. C'est là que Napoléon Ier remporte une de ses dernières victoires : il parvient à repousser les troupes russes et prussiennes lors de la campagne de France. Cette bataille lors de laquelle ont été engagées les Marie-Louise fut particulièrement meurtrière : on compta 5400 morts ou blessés.

Au XIXe siècle, le village situé sur les pentes du plateau du Chemin des Dames se consacre à l'agriculture et à la viticulture. Avec l'arrivée du train, les villageois délaissent la vigne pour se consacrer au maraîchage. Sur le haut plateau surplombant la colline se trouvait un saloon américain appelé "la Californie" créé par Henry Vasnier associé des champagnes Pommery. En sus d'un service d'hôtellerie, d'un zoo, et d'un jardin exotique de plantes amérindiennes, l'endroit était connu pour être une "maison de plaisir" fréquentée par la bourgeoisie rémoise. Par la suite, le plateau prendra le nom de "plateau de Californie". Il est encore possible de découvrir des plantes exotiques ayant survécu à la Première Guerre mondiale.

[modifier] Craonne lors de la Première Guerre mondiale

Craonne acquiert une tragique notoriété lors de la Première Guerre mondiale. En 1914, après la première bataille de l'Aisne, le village est occupé et sa population est déplacée : le village se situe en effet sur la ligne de front. Avec l'offensive Nivelle, le village fut entièrement rasé au printemps 1917 par les bombardements massifs : 5 millions d'obus sont tombés sur le chemin des Dames entre le 6 et 16 avril 1917. Les combats y sont terribles lors de cette offensive : la 1re division d'infanterie qui monte à l'assaut se trouve bloquée au niveau des caves de Craonne. Puis le 4 mai, une seconde offensive est lancée par la 36e division d'infanterie qui aboutit à la reprise de Craonne et à la progression sur le plateau de Californie [1].

Après l'échec de cette offensive et les pertes graves subies, ,des pertes de plus de 130000 hommes en 10 jours, l'armée française doit faire face à de nombreux actes d'insoumission concernant plus de 150 unités : on parle alors de mutineries. La chanson de Craonne associe le village à ces insoumissions et au pacifisme.

[modifier] La reconstruction

L'église du nouveau village de Craonne
L'église du nouveau village de Craonne

Après la guerre, la reconstruction du nouveau village se fit en contrebas du plateau de Californie, dans la plaine, sur une espace plus propice à une agriculture moderne. Le village était situé en zone rouge : le village devait donc disparaître. C'est la ténacité de quelques villageois revenus à Craonne qui oblige les responsables politiques de recontruire un village.

Aujourd'hui, le village accueille colloques et manifestations autour de la Première Guerre mondiale. C'est là que se réunit en particulier le Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Noël Genteur DVG Conseiller général
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
130 140 96 78 68 67 65
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • Sur le plateau de Californie, se dresse la sculpture de Haïm Kern, commémorant le quatre-vingtième anniversaire de l’armistice de 1918. C'est Lionel Jospin qui inaugura le monument.
  • La mairie a reçu le 16 avril 2007, trois tableaux de Tardi.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Yves Gibeau, auteur d'Allons z'enfants, est enterré dans l'ancien cimetière de Craonne depuis 1994.

Dans son discours du 5 novembre 1998 à Craonne, le Premier Ministre de l'époque Lionel Jospin a souhaité que les soldats « fusillés pour l’exemple », « épuisés par des attaques condamnées à l’avance, glissant dans une boue trempée de sang, plongés dans un désespoir sans fond », qui « refusèrent d’être des sacrifiés », victimes « d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des combats, réintègrent aujourd’hui, pleinement, notre mémoire collective nationale » [2]..

Dans le contexte de cohabitation, cette initiative fut critiquée par le Président de la République Jacques Chirac.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références