Copie privée

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La copie privée est une exception au droit d'auteur français. L'exception de copie privée autorise une personne à reproduire une œuvre de l'esprit pour son usage privé. L'usage privé implique l'utilisation de la ou des copies dans le cercle privé, notion incluant la famille, mais aussi les amis, comme l'ont redéfini les tribunaux récemment. Cependant, la cour d'appel d'Aix-en-Provence a condamné un internaute pour contrefaçon en se fondant sur le fait qu'il avait prêté les CD sur lesquels il avait gravé des films à des amis, dépassant le cadre de l'usage privé[1].

La copie privée peut avoir comme source une œuvre achetée par le copiste ou reçue suite à la diffusion (dans le cas de la diffusion d'un film à la télévision par exemple). La question de la licéité de la source reste en suspens : l'exception de copie privée suppose-t-elle que le fichier à partir duquel est fait la copie soit licite? La Cour de cassation, dans son arrêt du 30 mai 2006[2], avait évoqué ce point en reprochant à la cour d'appel de Montpellier[3] d'avoir relaxé un étudiant accusé d'avoir copié illégalement 509 films sans se prononcer sur le caractère licite ou non de la source. L'affaire avait été renvoyé devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Celle-ci a éludé cette question en fondant la condamnation du jeune internaute sur le fait qu'il prêtait les CD litigieux à ses amis et dépassait ainsi le cadre de l'usage privé.

La copie privée ne doit pas être confondue avec la copie de sauvegarde qui concerne notamment les logiciels, et qui se limite à des sources acquises par le copiste, sans redistribution.

En contrepartie, une partie du prix d'achat de certains consommables et appareils multimédia, notamment les CD-R et RW vierges, ou la mémoire flash et les appareils en contenant, telles les clés USB, est prélevée sous forme de redevance pour la rémunération de la copie privée. Cette redevance est ensuite reversée à mesure de la moitié de l'argent prélevé pour les auteurs, un quart pour les artistes-interprètes, et un quart pour les sociétés de production. L'obligation de payer cette redevance s'impose aux fabricants ou aux importateurs installés en France. Les sites internet européens n'y sont pas soumis, a rappelé la cour d'appel de Paris dans un arrêt du 22 mars 2007[4].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. L'arrêt du 5 septembre 2007 de la cour d'appel d'Aix-en-Provence
  2. La décision du 30 mai 2006
  3. L'arrêt du 10 mars 2005 de la cour d'appel de Montpellier
  4. L'arrêt de la cour d'appel de Paris